Consultations longues : ce qu’il se cache derrière cette visite médicale Adobe Stock
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Elle était le point majeur attendue par MG France : la consultation longue fera son entrée dans les agendas des cabinets médicaux dès le 1er janvier 2026. Au début du mois de juin, l’Assurance Maladie a communiqué sur ce nouveau type de consultation à destination des patients de plus de 80 ans ou des personnes en Affection Longue Durée (ALD) - généralement atteintes de pathologies lourdes -.

Ces consultations seront pratiquées par les médecins généralistes, au sein de leurs cabinets habituels. D’après la CPAM, ces consultations seront l’occasion de faire le point avec les patients après une sortie d’hospitalisation, pour amorcer un tri dans les médicaments et peut-être même supprimer ceux qui sont superflus, ce temps d’échanges permettra aussi aux patients et au médecin de discuter d’une éventuelle prise en charge par les services d’aides à domicile, ou de solutions de placements.

Théorie et pratique

L’idée semble être une réussite, mais en pratique, cela peut-il se faire ? Le Dr Nogrette, également secrétaire général adjoint de MG France, soulève une faille importante : “ces patients, on les connaît bien, ce sont des patients lourds, avec beaucoup de maladies, ceux avec lesquels nous avons les contacts les plus fréquents. On a bien repéré leurs problèmes, et ce qu’il nous faut, c’est du temps.”

Une organisation alambiquée ?

Et justement, du temps, ils leur en manquent cruellement. La faute aux déserts médicaux, et à la difficulté des études de médecine. Le temps manque cruellement aux médecins généralistes qui, débordés par l’affluence de patients, ne peuvent en prendre de nouveaux, une véritable “embolie” selon le médecin. “Dans l’emploi du temps d’un médecin, c’est 15 minutes par patient”, confie le Dr Nogrette, mais dans les faits : “on consacre plutôt 20 minutes, 30 minutes parfois”.

Alors, comment faire ? Le but est de “ne pas se presser pour les (les consultations longues) faire”, explique-t-il. Selon lui, le bon déroulement de cette mesure passe par la revalorisation de la rémunération des médecins, mais aussi avec le déploiement du dispositif des assistants médicaux, car : “ce dont on a besoin, c’est d’aide humaine. Quand les patients ont des difficultés à se déshabiller et à se rhabiller, on prend plus de temps et on est moins efficace”, explique le Dr Nogrette.

Et les autres patients ?

Mettre en place ce dispositif a donc demandé des concessions budgétaires, la négociation fut “compliquée, car les enjeux sont difficiles à faire entendre”, mais cette démarche de consultation longue, s’inscrivant dans le vieillissement global de la population, permet le “bien vieillir” de tout un chacun. “L’assurance maladie veut réduire l’enveloppe, nous non. On compte bien élargir cette consultation longue”.

D'autre part, qu’adviendra-t-il des autres patients ? Les rendez-vous de dernières minutes pour des rhumes, de la fièvre, des gastros... les médecins pourront-ils encore répondre présents à l’appel ? Une fois les consultations mises en place, l’organisation devrait se faire de manière progressive, mais peut-être que l’auto-arrêt de travail, déjà envisagée, peut être la solution ?

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