Covid long : un traitement basé sur les neurosciences pour guérir de la fatigue chronique ?Istock
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Le Covid long est une affection de longue durée qui impacte désormais la vie de nombreuses personnes. Elle entraîne des souffrances personnelles considérables (fatigue et douleurs chroniques), des absences au travail…

"La plupart des personnes se remettent complètement d'une infection légère, mais environ 10 % d'entre elles développent une fatigue persistante et épuisante, y compris un brouillard cérébral, ainsi que de l'anxiété ou un essoufflement et un ensemble d'autres symptômes", indique The Conversation.

Objectif : guérir d’une fatigue chronique

Les symptômes ressentis s’apparentent à ceux du syndrome de fatigue chronique, aussi appelé encéphalomyélite myalgique. Dans ce cas, la fatigue sévère, invalidante et de longue durée est d’origine inconnue. Elle est présente depuis au moins six mois consécutifs.

Comment guérir de la fatigue chronique ou du Covid long ? Il n’existe pas de traitement spécifique, mais trois possibilités :

  • Une activité physique graduelle
  • Des médicaments pour la dépression, le sommeil ou la douleur quand c’est nécessaire
  • Une thérapie comportementale et cognitive

Neurosciences de la douleur et de la fatigue

Comme pour la douleur, les neurosciences pourraient aider à comprendre la fatigue persistante. À des niveaux normaux, la douleur et la fatigue sont considérées comme des réponses adaptatives. À l’instar de la douleur, la fatigue est un signal d'alarme qui indique que le corps a besoin de se reposer.

Comme dans le cas de la douleur persistante, l'inflammation et le dysfonctionnement du système nerveux sont à la base des problèmes dans le Covid long et la fatigue chronique, expliquent les chercheurs. Les approches actuelles de la douleur chronique pourraient également être appliquées aux syndromes de fatigue persistante.

Les scientifiques évoquent le terme de "sensibilisation centrale". Il s’agit d’un système d'alerte trop sensible qui provoque des signaux de douleur (ou de fatigue) exagérés, même après la guérison des tissus endommagés.

Il faut comprendre que les voies neurologiques que nous utilisons souvent deviennent plus établies et plus dominantes. En cas de douleur et de fatigue persistantes, les voies neuronales associées se développent fortement, même si cela va à l'encontre du fonctionnement normal. Mais grâce à la neuroplasticité, les voies inutiles peuvent être régulées à la baisse, ce qui améliore les symptômes.

Fatigue chronique : éduquer et remettre en question les croyances

La recherche a montré comment des médecins généralistes ayant reçu une formation appropriée peuvent fournir des explications, comme une éducation de groupe et l’identification de croyances cachées, qui facilitent la guérison d'une grande variété de symptômes persistants.

Une première étude publiée l’année dernière s'est intéressée aux croyances inconscientes sur la nature de la maladie. 114 personnes atteintes de fatigue chronique ont été invités à suivre une TCC, ou à poursuivre les soins habituels. La TCC a permis de réduire de manière significative la fatigue (par rapport aux soins habituels), avec des effets durables au bout de six mois.

Une deuxième étude intitulée "Les syndromes de fatigue chronique : de vraies maladies dont on peut guérir" a également remis en question les récits actuels décrivant ce syndrome comme une "maladie incompréhensible et incurable sans aucun traitement disponible".

"La guérison est souvent possible si les patients sont aidés et soutenus"

"Bien que nous considérions les symptômes de ces affections comme réels, nous proposons qu'ils reflètent plus probablement la réponse du cerveau à une série de facteurs biologiques, psychologiques et sociaux, plutôt qu'un processus pathologique spécifique", relatent les chercheurs.

"Nous remettons également en question l'idée selon laquelle le meilleur moyen de faire face à la maladie est le repos prolongé, l'isolement social et la privation sensorielle. Au contraire, nous proposons que la guérison soit souvent possible si les patients sont aidés à adopter une compréhension moins menaçante de leurs symptômes et s'ils sont soutenus dans un retour progressif à des activités normales", concluent les auteurs.

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