Sommaire
- Qu'est-ce que l'obésité ?
- Obésité et Covid-19 : cette comorbidité augmente le risque de forme grave
- Les chiffres clés de l’obésité en France
- Quelle est la différence entre surpoids et obésité ?
- Les types d'obésité selon l'IMC : modérée, sévère, morbide
- Quels sont les symptômes de l’obésité ?
- Les causes de l'obésité
- Microbiote et cerveau : leur mauvaise liaison favorise l'obésité
- Obésité : la génétique en cause ?
- Quelles conséquences sur la santé ?
- Les facteurs de risque
- Les personnes à risque d’obésité
- Consultation et bilan médical de l’obésité
- Les complications liées au surpoids et à l'obésité
- Quels traitements et solutions pour soigner l’obésité ?
- Lutter contre le surpoids et l'obésité : prévention et hygiène de vie
- Sites d'informations et associations
Qu'est-ce que l'obésité ?
L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) définit le surpoids et l’obésité comme une accumulation anormale ou excessive de graisse corporelle qui représente un risque pour la santé. L’obésité survient lorsqu’on consomme plus de calories que l’on en dépense. C’est donc le résultat d’un déséquilibre entre la quantité de nourriture ingérée et l’activité physique quotidienne. L’indice de masse corporelle (IMC) est un moyen simple de mesurer l’obésité dans la population. Il correspond au poids divisé par le carré de la taille, exprimé en kg/m 2.
Une personne ayant un IMC de 30 ou plus est généralement considérée comme obèse. Une personne dont l’IMC est égal ou supérieur à 25 est considérée comme étant en surpoids.
Obésité et Covid-19 : cette comorbidité augmente le risque de forme grave
L’obésité fait partie des comorbidités qui augmentent le risque de développer une forme sévère de la Covid-19 pour plusieurs raisons :
- L’obésité gène le bon fonctionnement du diaphragme, c'est pourquoi elle est souvent associée à des difficultés respiratoires. En cas d’infection par un virus le patient risque une atteinte pulmonaire plus sévère .
- Cette pathologie augmente le risque de comorbidités associées comme le diabète, l’hypertension artérielle et certaines maladies cardiovasculaires, en particulier insuffisance coronaire. “L’obésité est également un facteur de risque de maladies du foie, comme la fibrose ou la cirrhose du foie” précise le Dr Berrebi. Et d'ajouter “certains patients obèses souffrent d’une pathologie hépatique (stéatohépatite non alcoolique : NASH des anglo-saxons sans le savoir et, s’ils se retrouvent en réanimation suite à une infection au coronavirus elle peut se décompenser. Autrement dit, les complications de la cirrhose peuvent apparaître”.
- De manière générale, une personne obèse est plus difficile à soigner, et notamment à intuber. « Le sevrage du respirateur est également plus difficile » précise le spécialiste.
Les pays touchés par l'obésité, plus durement frappés par la Covid
Une récente étude de la Fédération mondiale de l’obésité, qui a passé au crible les données de 160 pays, révèle que la mortalité liée au coronavirus est largement supérieure dans les pays où le taux d'obésité est important.
"L’obésité est la deuxième cause d’hospitalisation et de risque élevé de décès pour les personnes infectées par la Covid-19, derrière la moyenne d’âge", souligne John Wilding, président de la fédération.
D'après ce rapport, si les politiques sanitaires de ces pays luttaient contre le surpoids, on aurait recensé "des centaines de milliers de morts en moins"... Et donc moins de pressions sur le système hospitalier, qui ont rendu nécessaires des mesures telles que le confinement ou le couvre-feu.
À l'inverse, les pays les moins touchés par les problèmes de poids enregistrent moins de décès liés à la pandémie. En effet, on recense en moyenne 66,8 décès pour 100 000 adultes dans le monde, contre 4,5 décès pour 100 000 adultes dans les pays où moins de 50 % de la population est en surpoids. En France, 54 % des hommes et 44 % des femmes sont en surpoids ou obèses.
Les chiffres clés de l’obésité en France
Aujourd’hui en France, une personne sur deux est en situation de surpoids ou obèse. Plus précisément, 17 % de la population adulte est obèse, d’après une enquête réalisée par ObEpi-Roche, pour la Ligue nationale contre l’obésité. Cela représente plus de 8 millions de personnes (+2 % depuis 2012). Le surpoids est quant à lui, en léger recul (- 2 points) et concerne 30,3 % de la population.
Par ailleurs, cette enquête confirme le fait que l’obésité augmente avec l’âge et le milieu social. Ainsi, 18 % des classes populaires sont obèses, contre 9 % parmi les cadres. On compte aussi deux fois plus d’individus obèses dans la tranche d’âge 45-54 ans (18,40 %) que chez les 18-24 ans (9,20 %).
Chez les enfants, elle concernerait 16 % des garçons et 18 % des filles. Des chiffres à peu près stables depuis une dizaine d’années.
Face à ce constat alarmant, le ministère de la Santé a lancé un plan Priorité prévention en 2018, avec notamment l'ambition de réduire en France le fardeau du surpoids, de l’obésité et des maladies chroniques associées évitables comme le diabète de type 2. Il a fixé plusieurs objectifs à atteindre d’ici 2023, parmi lesquels :
- Diminuer de 15 % l’obésité et stabiliser le surpoids chez les adultes.
- Diminuer de 20 % le surpoids et l’obésité chez les enfants et les adolescents.
Cette parodie de la Marche du Progrès rappelle qu'en 2000, l'humanité a atteint un point de repère historique. Pour la première fois dans l'évolution humaine, le nombre d'adultes en surcharge pondérale a dépassé celui des personnes dont le poids est insuffisant :
Crédit : Salsero35 — Licence : https://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0/
Quelle est la différence entre surpoids et obésité ?
Obésité et surpoids : une question d'IMC
Idéalement, l'IMC (Indice de Masse Corporelle) d'un individu doit être compris entre 18,5 et 24,9 : il garantit le meilleur état de santé possible. On parle de surpoids lorsque l'IMC est compris entre 25 et 29,9 : ce n'est pas encore l'obésité, mais le poids est déjà considéré comme trop élevé. Enfin, dès que l'IMC atteint ou dépasse l e seuil de 30, on distingue plusieurs types d'obésité selon sa gravité :
- L’obésité de 1ᵉʳ degré ou modérée (IMC 30 - 34,9).
- De 2d degré (IMC 35 - 39,9).
- L'obésité morbide (IMC 40 - 40,9).
- L’obésité massive ou « super-obèse »(IMC supérieur 50).
Quelles sont les conséquences de l'obésité et du surpoids ?
Plus l'excès pondéral est important, plus les risques sont grands pour la santé. Le surpoids est ainsi moins dangereux que l'obésité, mais prédispose déjà, sur le long terme, au diabète de type 2, à l'athérosclérose (dépôt de graisse dans les artères), notamment au niveau des artères coronaires (infarctus du myocarde), à l 'hypertension artérielle, aux problèmes respiratoires (syndrome d’apnée du sommeil notamment) ou encore à l'apparition de certains cancers notamment du côlon et du rectum Au stade de l'obésité, ces risques sont fortement amplifiés ! Il est possible de prévenir le surpoids et l'obésité grâce à une alimentation saine et équilibrée (ex. : éviter les plats trop sucrés et trop gras) et en pratiquant une activité physique régulière. Il est aussi recommandé de dormir suffisamment et de combattre le stress, ce dernier favorisant la prise de poids.
Photo illustrant trois silhouettes décrivant l'écart entre la silhouette normale (à gauche), le surpoids (au milieu) et l'obésité (à droite) :
Crédit: Renée Gordon - Licence : Domaine public
Les types d'obésité selon l'IMC : modérée, sévère, morbide
Qu’elle soit modérée, sévère ou morbide, un seul outil permet de distinguer les différentes formes d’obésité : l’indice de masse corporelle (IMC). Celui-ci est basé sur un calcul simple : le poids en kilos, divisé par la taille en mètres élevée au carré. Si le résultat se situe entre 20 et 25, on considère que le poids est normal. Le surpoids n’est évoqué que pour un IMC compris entre 25 et 30.
L'obésité modérée
On parle d'obésité proprement dite lorsque l'IMC se situe entre 30 et 35.
L'obésité sévère
Lorsque l'IMC se situe entre 35 et 40, on parle d'obésité sévère. Dans ce cas, le risque de développer des maladies du fait de son surpoids se voit fortement augmenté. La perte de poids devient ici un impératif. Il est d’ailleurs à noter que la chirurgie pour traiter l’obésité ne peut être préconisée que pour un IMC supérieur à 35 avec facteur de comorbidité (exemple diabète de type 2).
L'obésité morbide
Lorsque l’IMC dépasse 40, il s'agit d'une obésité morbide. Un patient souffrant d’obésité morbide s’expose à des complications très sévères telles que des problèmes cardiovasculaires ou une insuffisance respiratoire importante.
L’obésité abdominale
Le calcul de l’IMC ne prend pas en compte la répartition du tissu adipeux qui peut varier énormément d’un individu à l’autre. Or, ce serait cette répartition qui ferait tout le danger de l’excès de poids.
Un autre critère est donc ici à prendre en compte pour poser le diagnostic d’obésité : il s’agit du tour de taille. L’excès de masse grasse dans la région abdominale est en effet associé à un risque accru de diabète, de maladies cardiovasculaires et de certains cancers, et ce indépendamment de l’IMC. On parle d’obésité abdominale lorsque le tour de taille est supérieur à 100 cm chez l’homme et à 88 cm chez la femme.
L’obésité infantile
La prévalence de l’obésité infantile s’est accrue à un rythme alarmant. L’OMS estime qu’en 2016, le monde comptait plus de 41 millions d’enfants en surpoids. Près de la moitié de ces enfants âgés de moins de 5 ans vivent en Aise et près d'un quart en Afrique. C’est pourquoi l’obésité des enfants constitue l’un des plus grands défis pour la santé publique au 21ᵉ siècle. Les enfants en surpoids et obèses risquent de rester obèses, une fois adultes, et sont plus susceptibles de contracter des maladies non transmissibles telles que diabète et maladies cardiovasculaires à un âge plus précoce. L’OMS reconnaît par ailleurs que la prévalence croissante de l’obésité de l’enfant est le résultat de changements survenus dans la société.
« L’obésité de l’enfant est essentiellement associée à une alimentation malsaine et au manque d’activité physique, bien que le problème ne réside pas seulement dans le comportement des enfants mais aussi, de plus en plus, dans le développement social et économique ainsi que dans les politiques mises en œuvre dans les domaines de l’agriculture, des transports, de la planification urbaine, de l’environnement, de la préparation, de la distribution et de la commercialisation des aliments, sans oublier l’éducation. Le problème est d’ordre sociétal et requiert donc une approche multisectorielle, pluridisciplinaire et culturellement pertinente au niveau de la population ».
En France, l'obésité toucherait 4 % des enfants âgés de 6 à 17 ans. La surveillance du poids doit se faire régulièrement chez l'enfant, à chaque visite médicale, en reportant les mesures dans le carnet de santé.
Quels sont les symptômes de l’obésité ?
Les symptômes les plus courants de l’obésité se manifestent par :
- Un poids élevé associé à un surplus de graisses réparti dans différentes régions du corps comme le visage, le cou, le ventre, les hanches, le tronc, les cuisses…
- Une transpiration excessive.
- Un syndrome d’apnée du sommeil (SAS) dans certains cas.
- Une mobilité réduite du fait de l’excès de poids entraînant douleurs articulaires et essoufflement.
- Un manque de vitalité associé à une fatigue (chronique).
- Des troubles des règles chez la femme.
Les causes de l'obésité
Les causes de l’obésité sont multiples et les facteurs impliqués dans son développement et son installation ne sont pas encore tous identifiés.
Toutefois, certains facteurs jouent un rôle incontestable dans l’émergence récente de l’obésité :
- Des modifications alimentaires (alimentation trop riche en sucres et en gras) et une sédentarité accrue.
- Une prédisposition génétique à la prise de poids. On estime qu’un individu a deux à huit fois plus de chances d’être obèse si des membres de sa famille le sont eux-mêmes. En ce sens, plusieurs équipes françaises, de l’Inserm et du CNRS, ont identifié de nombreux gènes impliqués dans la prise de poids, l’obésité sévère et/ou les complications de l’obésité.
- Certaines maladies : hypothyroïdie, troubles du métabolisme.
- Le stress, le manque de sommeil, l’irrégularité des repas, certains médicaments et l’exposition à certains polluants seraient, eux aussi, à incriminer.
- Enfin, six facteurs de risque prénatal de l’obésité ont été identifiés : tabagisme maternel, diabète ou surpoids maternel, prise de poids excessive pendant la grossesse, déficit ou excès de croissance du fœtus, milieu socio-économique défavorable.
Obésité : les pesticides responsables ?
Un pesticide courant serait-il à l'origine de l'obésité ? Selon une nouvelle étude canadienne publiée le 27 août dernier dans la revue Nature Communications, le chlorpyrifos, pesticide autorisé en France jusqu'en 2016 sur tous les fruits et légumes, puis seulement sur les épinards jusqu'au moment de son interdiction en Europe en janvier 2020, serait un facteur responsable de l'obésité.
En effet, selon les chercheurs de l'université McMaster au Canada, ce pesticide peut réduire le processus de combustion des calories du corps, un processus connu sous le nom de thermogenèse induit par l'alimentation, qui oblige le corps à stocker ces calories supplémentaires et favorise l'obésité, une maladie qui tend à se développer dans de nombreuses régions en France.
L'auteur de l'étude précise que "les changements de mode de vie concernant l'alimentation et l'exercice physique conduisent rarement à une perte de poids durable". "Nous pensons qu'une partie du problème peut être ce ralentissement intrinsèque du fourneau métabolique par le chlorpyrifos", analyse le chercheur. L'étude a révélé que le chorpyrifos n'avait besoin que d'inhiber la consommation d'énergie dans la graisse brune que de 20 calories par jour pour favoriser l'obésité chez les adultes, entraînant une prise de poids d'environ 2,25 kilos par an chez la souris.
Microbiote et cerveau : leur mauvaise liaison favorise l'obésité
Nos intestins sont-ils une des causes de l'obésité ? Selon une récente étude, l’obésité et le diabète de type 2 pourrait être favorisés par un mauvais dialogue entre notre cerveau et notre microbiote intestinal. L'absence du récepteur Nod2 dans le cerveau de certaines personnes bouleversent leur sensation de satiété, ce qui augmente les risques de diabète et la prise de poids. Selon une étude de scientifiques de l’Institut Pasteur, de l’Inserm et du CNRS, publiée dans la revue Science le 15 avril dernier, des neurones de l’hypothalamus, glande du cerveau, détectent directement “les variations de l’activité bactérienne et adaptent l’appétit et la température corporelle en conséquence”. Comme le rapporte le communiqué de l’Inserm publié le 15 avril dernier, leurs résultats démontrent ainsi l’existence d’un “dialogue direct entre le microbiote intestinal et le cerveau”. Une découverte qui pourrait être exploitée pour de nouvelles approches thérapeutiques contre les troubles métaboliques, tels que le diabète ou l’obésité. Avoir un microbiote intestinal équilibré prévient donc l’obésité et le diabète.
Obésité : la génétique en cause ?
On sait désormais pourquoi vous ne pouvez pas manger qu'une chips mais engloutissez tout le paquet. Selon une étude japonaise, si vous avez tendance à manger excessivement des aliments gras, votre génétique pourrait être en cause. Des chercheurs de l'Université métropolitaine d'Osaka, au Japon, ont en effet découvert un gène qui a une forte corrélation avec la prévention de l'obésité. Il vous permet de vous arrêter avant de trop manger, notamment de la malbouffe constituée d’aliments gras. Ne pas l'avoir serait responsable des compulsions alimentaires.
En effet, selon leur étude, publiée dans The FASEB Journal le 9 novembre dernier, ce gène, appelé CRTC1 (CREB-regulated transcription coactivator 1), ainsi qu'un neurone apparenté dans notre cerveau exprimant la protéine mélanocortine-4, le MC4R (melanocortin-4 receptor), pourraient expliquer pourquoi certaines personnes ne parviennent pas à restreindre leurs compulsions alimentaires pour des aliments gras tels que les chips. Selon les chercheurs, c’est la présence du gène CRTC1 dans les neurones exprimant la MC4R qui empêcherait l'obésité.
En pratique, lorsque les souris étaient soumises lors de l’expérience des chercheurs à un régime alimentaire standard, les souris dépourvues de CRTC1 dans leurs neurones exprimant le MC4R ne présentaient aucun changement de poids par rapport aux autres souris témoins. Cependant, lorsque les souris déficientes en gène CRTC1 ont reçu un régime riche en graisses, elles ont à l’inverse trop mangé, puis sont devenues nettement plus obèses que les autres souris témoins et ont développé un diabète.
Ces résultats démontrent quels sont les neurones spécifiques responsables de la suppression de l'obésité. Il y a donc bien un lien entre cerveau et obésité. "Cette étude a également révélé le rôle que le gène CRTC1 joue dans le cerveau, et une partie du mécanisme qui nous empêche de trop manger d'aliments riches en calories, en graisses et en sucres", a déclaré le professeur Matsumura, auteur principal de l’étude.
"Nous espérons que cela permettra de mieux comprendre ce qui pousse les gens à trop manger", a conclu le professeur de la Graduate School of Human Life and Ecology de l'Osaka Metropolitan University.
L'obésité serait favorisée par un microbe intestinal
D’après l’Institut de recherche physique et chimique japonais RIKEN, une espèce de microbe intestinal exacerbe l’obésité chez les souris qui adoptent un régime riche en graisses. Leurs résultats ont été publiés dans la revue Cell Metabolism le 17 janvier 2023.
Pour arriver à cette conclusion, les chercheurs ont étudié des souris ayant suivi un régime alimentaire riche en graisses. Celles-ci ont développé une présence importante d’une espèce de microbe intestinal.
En effet, ce que l’équipe de RIKEN a découvert, c’est qu’une espèce de bactérie appelée Fusimonas intestini, fortement présente dans les intestins des personnes obèses et diabétiques, exacerbe l’obésité chez les souris qui adoptent un régime riche en graisses.
Les scientifiques montrent que ce type d’alimentation peut altérer l’expression de certains gènes de Fusimonas intestini, qui jouent un rôle dans la métabolisation des acides gras, associés à l’obésité. Ces acides gras, quant à eux, interfèrent avec le fonctionnement des intestins en dégradant la barrière intestinale. Cela entraîne une inflammation de faible intensité, qui peut causer une prise de poids.
Bonne nouvelle : cette découverte ouvre la possibilité de créer de nouveaux types d’intervention afin d’inverser cet effet. "Retirer Fusimonas intestini des intestins pourrait aider à prévenir l’obésité ou les problèmes de métabolisme liés à l’obésité", affirme l’immunologiste Hiroshi Ohno, l’un des auteurs de l’étude. "Une autre stratégie serait d’empêcher la métabolisation de Fusimonas intestini."
Quelles conséquences sur la santé ?
L’obésité est une maladie aux multiples conséquences qui entraîne des troubles sur la santé dont :
- Le diabète de type 2. Chez la personne obèse, l’insuline n’agit plus correctement et l’utilisation du glucose par les cellules est perturbée provoquant une augmentation de la concentration de glucose dans le sang et une hyperglycémie.
- L’augmentation du risque d’hypertension artérielle.
- L’augmentation d’athérosclérose en raison notamment d’une inflammation des artères.
« Certaines maladies du foie comme la stéatohépatite non alcoolique (NASH) » explique l’expert.
- De nombreux cancers et notamment celui du sein, de l’utérus, du côlon et du rectum ou encore du foie.
- De nombreuses maladies respiratoires comme le syndrome d’apnée du sommeil et l’hypoventilation.
- Des troubles hormonaux.
- Des troubles psychologiques : dépression, anxiété.
- Des maux de dos et des atteintes articulaires comme l’arthrose en raison de la surcharge sur les os et articulations qui s’en trouvent fragilisés.
- « L’obésité est en outre associée à un risque accru de reflux gastroœsophagien, de problèmes dermatologiques de type mycoses (champignons) ou psoriasis et d'insuffisance veineuse au niveau des jambes se traduisant par des varices » ajoute le Docteur Berrebi.
Il faut souligner qu’une perte de poids même modeste est bénéfique sur le plan métabolique, cardiovasculaire, respiratoire et musculo-squelettique.
Les facteurs de risque
Les facteurs de risque de l’obésité sont les suivants :
- Des comportements alimentaires déviants : de trop grandes portions, une alimentation trop grasse et trop riche en sel ou en sucres…
- Un mode de vie sédentaire sans pratique d’activité physique.
- Le stress pouvant conduire certains individus à des comportements nutritionnels inadaptés : grignotages voire compulsions alimentaires (boulimie), alimentation déséquilibrée ...
- La consommation d'alcool.
- Le manque de sommeil.
Les personnes à risque d’obésité
Certains individus présentent un risque accru de développer une obésité au cours de leur vie et notamment :
- Les personnes ayant une prédisposition génétique à la prise de poids.
- Les personnes qui ont souffert de surpoids ou d’obésité durant leur enfance.
- Les personnes souffrant de troubles alimentaires comme la boulimie.
- les personnes traumatisées durant l'enfance : une nouvelle recherche du Healthy Nevada Project révèle que les personnes ayant vécu un ou plusieurs traumatismes alors qu'elles étaient enfants (maltraitance, pauvreté, insécurité alimentaire, etc) sont plus susceptibles de souffrir d’obésité à l’âge adulte.
Consultation et bilan médical de l’obésité
Un entretien médical permet de poser le diagnostic d’obésité. Pour cela, le médecin traitant retrace avec le patient l’évolution de son poids au cours de sa vie. Le professionnel de santé s’attardera sur les différents facteurs susceptibles d'expliquer la prise de poids comme par exemple :
- Le type d'alimentation.
- Le tabagisme.
- La consommation excessive d'alcool.
- Une activité physique insuffisante.
- La prise de certains médicaments (corticoïdes par exemple).
- L’environnement psychologique du patient.
La recherche de ces facteurs est essentielle, car elle définit les objectifs de la prise en charge du patient. Le médecin pourra ensuite adresser son patient à un confrère spécialisé au cas par cas.
Les complications liées au surpoids et à l'obésité
Lors d'un examen clinique d’un patient souffrant d’obésité, le médecin traitant recherchera d'éventuels retentissements sur la santé de son patient. Pour cela, il examinera notamment :
- Les articulations qui peuvent être le siège d’arthrose chez les personnes obèses, tout particulièrement au niveau des genoux et des hanches ;
- D’éventuels troubles respiratoires et notamment le syndrome d'apnées du sommeil ;
- L’état psychique de son patient. Est-il en proie à l’anxiété ou à la dépression ? ;
- La peau, car l’obésité est souvent associée à des problèmes dermatologiques de types mycoses, notamment au niveau des plis.
- Le cœur et les artères.
Quels traitements et solutions pour soigner l’obésité ?
Lorsqu'une personne souffre d'obésité, il est parfois utile d’associer aux mesures hygiéno-diététiques, des médicaments, un suivi psychologique, voire même, une prise en charge chirurgicale.
Les médicaments
« Aucun médicament n’est très efficace dans le traitement de l'obésité. Le seul ayant une autorisation de mise sur le marché est l'orlistat » précise le Docteur Berrebi, Gastro-entérologue et hépatologue.
Il bloque partiellement l’absorption des graisses par l’intestin : environ 30 % des matières grasses ingérées sont éliminées dans les selles. Il ne doit être utilisé que chez les personnes obèses (IMC supérieur à 30) ou chez celles en surpoids avec un IMC supérieur ou égal à 28 et qui ont des facteurs de risque associés : diabète, excès de cholestérol, etc. Enfin, il doit être associé à une alimentation et à un programme d’exercices appropriés. « La perte de poids obtenue avec ce médicament est modeste » ajoute le spécialiste.
Sémaglutide : ce médicament permettrait de perdre 1 kg par mois
Capable de réguler l'appétit, le sémaglutide aurait permis à certaines personnes de perdre environ 20% de leur poids corporel, selon un essai international. Il s'agit d'un médicament antidiabétique injecté par voie sous-cutanée.
Le médicament administré à près de 2000 personnes a généré une perte de poids moyenne de 15 kg au cours de l'essai de 15 mois. Le sémaglutide agirait en détournant les niveaux d'appétit du corps et en imitant une hormone - appelée GLP1 - qui est libérée après un repas copieux. Cela signifie qu'après avoir pris le sémaglutide, vous retrouvez les mêmes sensations qu'après un dîner : la satiété. À la seule différence que vous n'avez ingéré aucune calorie. Les résultats de l'étude ont été publiés dans le New England Journal of Medicine.
Si ce médicament semble être une bonne option pour maigrir, il doit être associé à certains efforts au niveau de l'hygiène de vie (alimentation saine, activité physique...) L'étude fait aussi mention d'effets secondaires, notamment des nausées, de la diarrhée, des vomissements et de la constipation.
L’alimentation
Une alimentation saine et équilibrée constitue le point névralgique d’une perte de poids durable, d’autant plus lorsqu’elle est associée à une activité physique régulière. « D’une manière générale, il est conseillé au patient de marcher au maximum et d’éviter de rester trop longtemps assis ou allongé dans la journée », explique l’expert. Cela permet en effet de renverser le déséquilibre entre apports et dépenses énergétiques. Mais elle ne suffit pas à elle seule, à traiter l’obésité.
Le sport
L’activité physique est essentielle à la santé. Elle protège des maladies cardiovasculaires, du diabète de type 2 et de l’obésité.
« Pour être efficace, l’activité sportive (vélo d’appartement, marche rapide …) doit être de 3 à 4 heures par semaine » ajoute le Docteur Berrebi.
Perdre du poids grâce aux professionnels de santé de l'obésité
- Médecin nutritionniste
Le médecin nutritionniste a suivi une formation complémentaire en nutrition après son doctorat. Il intervient auprès de patients atteints de maladies où la nutrition joue un rôle important, telles que surpoids, obésité, diabète, maladies cardiovasculaires, maladies digestives ou cancers.
- Diététicienne
Dans le cadre des soins, le travail de la diététicienne consiste à effectuer un bilan alimentaire, afin de proposer un régime équilibré à ses patients. Ces derniers peuvent être des personnes malades, des sportifs ou des personnes en bonne santé désireuses de perdre du poids. Il aide ensuite à identifier les habitudes alimentaires inappropriées et à les améliorer.
- Endocrinologue
En général, consulté pour des cas de pathologies de la thyroïde, ils peuvent aussi être amenés à recevoir des patients présentant un problème de métabolisme, comme du surpoids ou de l’obésité non expliqué. L’hypothyroïdie (insuffisance de fonctionnement de la thyroïde) est une cause d’obésité.
- Psychologue
Le recours à la psychothérapie est parfois nécessaire dans le cadre du traitement de l’obésité. Parallèlement au suivi nutritionnel, le psychothérapeute suit les patients dont l’excès de poids est lié à l’état psychique. De plus, le psychothérapeute conduit généralement son patient à réfléchir sur ses rapports à la nourriture pour tenter de comprendre les raisons de sa prise de poids.
Chirurgie de l’obésité (ou chirurgie bariatrique)
Elle est une mesure exceptionnelle destinée à réduire les apports alimentaires en cas d’échec de tout autre traitement médical. La chirurgie bariatrique ne doit être envisagée que dans les cas suivants d’obésité :
- IMC de 40 kg/m2 ou plus (ou 35 en cas de complications médicales graves).
- En cas d’échec de la prise en charge médicale de l’obésité qui doit avoir duré au moins 1 an et avoir inclu des approches complémentaires (diététique, activité physique, prise en charge des troubles du comportement alimentaire, éventuellement prise en charge psychothérapeutique, traitement des complications associées à l’obésité).
La chirurgie bariatrique est déconseillée pour les patients présentant une maladie d’ordre psychologique (syndrome dépressif par exemple) ou des difficultés comportementales.
Il existe différentes techniques opératoires possibles en cas d'obésité :
- Les interventions chirurgicales dites restrictives, qui limitent la capacité d’ingérer des aliments comme la pose d’un anneau gastrique ou l’ablation partielle de l’estomac (sleeve gastrectomy).
- Une opération mixte associant la restriction gastrique à la création d’une dérivation du tube digestif (Bypass). Elle relie la partie haute de l'estomac à la partie centrale de l'intestin grêle. Elle consiste ainsi à "court-circuiter" une partie de l’estomac et de l’intestin, empêchant ainsi l’absorption des aliments.
Obésité : bientôt un traitement hormonal ?
Une hormone capable de réduire la prise alimentaire et d'augmenter la sensation de satiété, déjà testée chez les souris, a montré des résultats similaires chez les primates et chez l'Homme, révèle une étude publiée le 24 novembre dans la revue eLife.
Baptisée Lipocalin-2 (LCN2), cette hormone pourrait être utilisée comme traitement potentiel chez les personnes atteintes d'obésité, dont les signaux naturels de satiété ne fonctionnent plus. Principalement produite par les cellules osseuses, on la trouve à l'état naturel chez la souris et l'humain.
"La LCN2 agit comme un signal de satiété après un repas, ce qui amène les souris à limiter leur consommation de nourriture, en agissant sur l'hypothalamus dans le cerveau", explique le Pr Peristera-Ioanna Petropoulou, auteure principale de l'étude. Et ce, sans ralentir leur métabolisme. "Nous voulions voir si la LCN2 avait des effets similaires chez l'homme, et si une dose de cette hormone serait capable de traverser la barrière hémato-encéphalique".
En étudiant des groupes de personnes de poids différents, ils ont constaté que les patients dont le taux de LCN2 n'augmentait pas après le repas avaient tendance à avoir un tour de taille plus large et des marqueurs plus élevés du syndrome métabolique. La mauvaise régulation de cette hormone après les repas pourrait donc être l'un des mécanismes contribuant à l'obésité, et donc une cible potentielle pour les traitements de perte de poids.
Pour vérifier cette conclusion, les chercheurs ont traité des singes avec cette hormone pendant une semaine. Résultat : ils ont constaté une diminution de 28 % de la consommation de nourriture par rapport à ce qu'ils mangeaient avant. Les singes ont également mangé 21 % de moins que leurs homologues traités uniquement avec une solution saline.
De plus, après seulement une semaine de traitement, les mesures du poids corporel, de la graisse corporelle et des taux de lipides dans le sang ont montré une tendance à la baisse chez les animaux traités.
Une perte de poids difficile au long terme
Malheureusement, une récente étude vient de mettre en lumière que la plupart des personnes en surpoids ou obèses ont tendance à le rester sur le long terme. Les chercheurs de l'Université de Nottingham au Royaume-Uni ont examiné les dossiers médicaux de plus de 20 000 adultes, sur plus d'une décennie. Ils se sont spécifiquement concentrés sur les personnes de plus de 18 ans qui étaient en surpoids ou obèses, mais sans problèmes cardiaques connus.
Les patients ont été répartis en quatre groupes, en fonction de leur IMC : surpoids, obésité légère, modérée ou sévère. Sur les 11 ans de l'étude, la majorité des sujets sont restés dans la même catégorie de poids. Plus encore, leur IMC a même augmenté d'un point en moyenne.
"La majorité des adultes en surpoids ou obèses conservent leur degré de surpoids ou d'obésité sur le long terme", rapportent les chercheurs dans leur article, publié dans la revue BMC Public Health. Une preuve que les approches actuelles pour aider la population à éviter ou à traiter l'obésité ne fonctionnent pas.
Autre constat : par rapport aux personnes en surpoids, les personnes gravement obèses (IMC supérieur à 40) ont un risque environ trois fois plus élevé de souffrir d'insuffisance cardiaque et de décès prématuré. "Des politiques plus efficaces et des interventions en matière de gestion du poids sont nécessaires pour faire face à ce fardeau croissant, à l'échelle de la société, de la culture et des services de santé", alertent les auteurs de l'étude.
Lutter contre le surpoids et l'obésité : prévention et hygiène de vie
Prévenir le surpoids et l’obésité débute dès l’enfance. Pensez donc à surveiller l’IMC de vos enfants dès leur plus jeune âge. Une alimentation équilibrée avec une consommation suffisante de fibres alimentaires (légumes, fruits, céréales) et une activité physique régulière, tout au long de la vie, permettent également d’écarter les risques de développement d’un surpoids.
7 aliments à éviter à tout prix
D’après l’organisation caritative britannique Nesta, il suffirait de retirer 216 calories par jour de son alimentation pour diviser par 2 le taux d’obésité en Grande-Bretagne. Ce chiffre est une moyenne : les hommes auraient besoin de retirer 241 calories, les femmes 190. Les scientifiques de l’organisation ont donc analysé l’alimentation des citoyens du Royaume-Uni afin de leur proposer une liste de restrictions alimentaires facile à respecter. D'ailleurs, les produits mis en lumière sont aussi largement consommés par les Français.
Il y aurait 7 produits d’alimentation courante qui atteignent les 216 calories et que l'on peut facilement supprimer de sa routine. Parmi eux, on trouve :
- Un grand verre de vin : éviter le verre de vin généreux du soir pourrait vous aider à perdre du poids. En effet, il est facile d’atteindre les 216 calories lorsqu’on dépasse la taille standard ;
- Une pinte de bière : sans surprise, la pinte de bière de l'after-work n’est pas une bonne idée quand on est en surpoids. Une pinte à elle seule représente 118 calories ;
- Une barre chocolaté : en moyenne, elle représente 203 calories ;
- Une petite bouteille de soda : les experts britanniques prennent l'exemple d'une bouteille de Coca-Cola classique de 500 ml, qui représente 210 calories ;
- Une glace : une seule glace de type Magnum contient 230 calories ;
- Une part de gâteau : les experts britanniques prennent l’exemple d’une part de gâteau au chocolat classique. On peut très vite monter à 230 calories ;
- Des cacahuètes à l'apéritif : o n les pense inoffensives et on les picore sans trop y penser. Pourtant, 35 grammes de cacahuètes grillées et salées contiennent 214 calories.
Sites d'informations et associations
Le Site de l'Assurance Maladie : comprendre le surpoids et l'obésité
Le Manuel MSD sur l'obésité et les troubles nutritionnels
Le Site Vidal sur l'obésité
Le Site de l'Assurance Maladie sur l'obésité
Entretien avec le Docteur William Berrebi, Gastro-entérologue et hépatologue
Lipocalin-2 is an anorexigenic signal in primates, eLife, 24 novembre 2020.
Hormone that suppresses food intake could be used as potential treatment for obesity, News Medical, 24 novembre 2020.
COVID-19 and Obesity :The 2021 Atlas, Fédération mondiale de l’obésité, mars 2021.
Long-term body mass index changes in overweight and obese adults and the risk of heart failure, cardiovascular disease and mortality: a cohort study of over 260,000 adults in the UK, BMC Public Health, 15 avril 2021.
https://www.frontiersin.org/articles/10.3389/fgene.2022.816660/full
"Modelling ways to improve our health: what would be required to halve obesity?", un article de Nesta publié le 23 janvier 2023.
https://www.nesta.org.uk/project-updates/modelling-ways-to-improve-our-health-what-would-be-required-to-halve-obesity/
https://www.cell.com/cell-metabolism/fulltext/S1550-4131(22)00550-2?_returnURL=https%3A%2F%2Flinkinghub.elsevier.com%2Fretrieve%2Fpii%2FS1550413122005502%3Fshowall%3Dtrue
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