Que faire face à un malaise ? Les conseils du médecin urgentiste

Coup de chaleur, choc psychologique, hypoglycémie, troubles du rythme cardiaque… les causes de malaises ne manquent pas. Impossible d’ailleurs à ce stade de connaître la cause exacte du malaise.

“On conseille souvent aux gens de rester calme, mais honnêtement qui garde son calme quand une personne en face de nous - et plus encore une personne que l’on connaît ou que l’on aime - se sent mal ? prévient le Dr Loïc Etienne, urgentiste. Je préfère dire qu’il faut essayer d’adopter la bonne attitude malgré la panique.” Et surtout, insiste l'urgentiste, ne pas chercher à trouver la cause du malaise ou poser un diagnostic, ce qui est le rôle du médecin. Le temps étant un élément précieux quand il y a malaise, les six gestes suivants proposés par le Dr Etienne permettent de mettre la personne qui fait le malaise en sécurité et aux secours d’être plus efficaces.

Allonger la personne

On prévient ainsi les chutes et on améliore la circulation du cerveau. Allongez la personne la tête plutôt basse et les jambes légèrement surélevées sauf si elle présente des difficultés pour respirer. Dans ce cas, il faut lui proposer une position semi assise (assise ou dos au mur, le buste légèrement penché vers l’arrière).

Déterminer s’il y a perte de connaissance ou pas

C’est un point essentiel (et pas aussi simple à définir qu'il y paraît). Il n’y a pas perte de connaissance si la personne est capable de répondre aux questions. Commencez systématiquement votre interrogatoire par “Est-ce que tu m’entends ?” puis “Peux-tu répondre aux questions ?”. En revanche, si la personne ne bouge plus et ne parle plus, c’est qu’elle a perdu connaissance.

Appeler les secours (ou mieux faites appeler les secours)

Le 15, numéro dédié aux urgences médicales, le 18, numéro des pompiers ou le 112 qui est le numéro d’appel d’urgence européen. Ces numéros sont accessibles depuis n’importe quelle ligne fixe ou portable.

Si la personne est sans connaissance, vérifier le pouls

Approchez votre main ou votre oreille près de la bouche de la personne pour vérifier qu’elle respire bien. “Si ce n’est pas le cas, il faut tenter la respiration artificielle après avoir vérifié qu’il n’y a pas quelque chose qui obstrue le passage de l’air, précise le Dr Etienne. Puis prenez-lui le pouls, soit de chaque côté de la pomme d’Adam au niveau du cou, soit sur le poignet (le moins facile), soit au niveau de l’aine (artère fémorale). Vous sentez une pulsation? Notez-le rythme si possible (nombre de pulsations sur 15 secondes multipliées par 4).”

Sans perte de connaissance, repérer les signes d'urgence

La pâleur, les sueurs froides, éventuellement une soif intense ; des difficultés à respirer, des troubles neurologiques (parole, vision audition, motricité, etc.), un pouls anormalement lent (moins de 40/mn) ou anormalement rapide (plus de 130/mn) ou l’état du malade qui se dégrade rapidement, sont les signes à repérer. Même sans perte de connaissance, le malaise devient une urgence.

Dans le cas très spécifique où la personne qui fait le malaise est une personne diabétique de type 1 sous insuline (ce dernier point est impératif), qu’elle est pâle, très faible, en sueur et éventuellement agitée, le malaise est certainement dû à une hypoglycémie. Donnez de l’eau sucrée (pas d’édulcorants, attention) ou de la confiture immédiatement, afin d’éviter un coma hypoglycémique qui pourrait être grave.

Recueillir des informations essentielles pour les secouristes

Qu’il y ait perte de connaissance ou pas, le dialogue qui s’installera une fois le médecin urgentiste en ligne sera grandement facilité si vous avez recueilli les informations essentielles à la prise en charge.

Que faut-il demander à la personne (si elle est consciente) ou à l’entourage? Si la personne est sous traitement, si elle est diabétique, si elle a pris des médicaments (et en quelle quantité), si elle souffre de problèmes cardiaques, si elle est sujette aux malaises et si elle présente une ou plusieurs maladies connues en cours. “Ces questions sont importantes, note le Dr Etienne, elles seront demandées par le médecin du Samu, en ayant déjà recueilli les réponses on gagne en temps et en efficience.”