Michael, 47 ans : “Je regrette de ne pas avoir su que ces signes, peu connus, étaient évocateurs d’un cancer  du poumon !”Istock
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C’est une simple visite avec la médecine du travail qui a tout déclenché. Le médecin que j’ai vu m’a immédiatement arrêté et orienté vers l’hôpital, c’était en 2019. J’avais perdu 15 kilos, je souffrais le martyre à cause d’une sciatique, j’avais le teint gris…

Jusque-là, je l’avoue, j’étais dans une forme de déni.

Depuis quelques années pourtant, j’avais des signes qui auraient pu - ou dû - m’alerter : je toussais régulièrement, c’était même une toux chronique, j’avais des bronchites à répétition sans réussir à me soigner avec les traitements antibiotiques… Mais comme je fumais, ça ne me paraissait pas incohérent d’avoir ce type de problématiques. Et jamais je n’aurais imaginé avoir un cancer.

Pour moi, le cancer c’était pour les plus vieux que moi !

En revanche, avec le recul, je me dis que si j’avais vu ces signes, et les autres, je n’aurais sans doute pas eu ce parcours.

J’ai lentement perdu du poids, une dizaine de kilos sur quelques années, sans rien faire, et cela ne m’a pas interpellé plus que ça (le dernier mois j’ai perdu d’un coup 15 kilos en revanche), j’étais fatigué aussi, mais comme je travaillais en trois-huit, cela ne m’a pas inquiété non plus.

Des essoufflements bizarres

Surtout, j’ai toujours été sportif, j’ai pratiqué le foot, le judo, le tennis, et j’aime avoir des loisirs actifs. Or, j’ai commencé à être gêné par des essoufflements à l’effort, après une séance de sport ou une randonnée, il y a bien 10 ou 15 ans. J’avais de plus en plus de mal à récupérer mon souffle.

Je sais aujourd’hui que j’ai une BPCO (bronchopneumopathie chronique obstructive), j’ai été diagnostiqué en même temps que le cancer. Je n’avais jamais entendu parler de cette maladie, mais si j’avais consulté à l’époque, j’aurais eu un suivi, vu un pneumologue qui se serait interrogé, j’aurais passé des scanners… et on aurait pu me diagnostiquer le cancer bien plus tôt.

Des douleurs dans l’épaule, une sciatique

Quand j’y repense, j’avais quand même beaucoup de douleurs, de fatigue, etc. Mais rien qui ne m’a jamais mis la puce à l’oreille. Aujourd’hui, je sais que tout était lié : la sciatique était consécutive à des métastases osseuses, qui m’ont fissuré le bassin, mon bras était bloqué parce que les cellules cancéreuses ont “fabriqué” de l’os au niveau de l’articulation, j’avais une tumeur de 12 cm sur le poumon, des métastases sur le foie, les surrénales…

A l’hôpital, j’ai immédiatement senti l’urgence !

Quand j’ai atterri à l’hôpital (l’hôpital Robert Schuman UNEOS à Metz), j’ai compris que ma situation était critique mais on ne m’a pas parlé de suite de cancer. Il a fallu attendre les résultats de la biopsie, et c’est là que l’on m’a expliqué que je souffrais d’un adénocarcinome (ils représentent 60% des cancers du poumon, NDLR), avec de très nombreuses métastases.

Les médecins ont vraiment eu une attitude très pro, ils ne m’ont pas menti sur la gravité de la situation mais ils sont restés factuels et positifs.

Et pourtant, mon espérance de vie ne devait pas dépasser 1% à ce moment-là ! La pneumologue que j’ai vu pensait même que je ne supporterais pas la chimiothérapie vu mon état.

Quelques jours après, les médecins sont venus m’annoncer que compte tenu de mon profil et de mon type de cancer, je pouvais bénéficier d’une immunothérapie. J’ai cru qu’on me parlait de lumière, je ne comprenais pas comment on allait pouvoir me soigner avec de la lumière !

L’immunothérapie m’a sauvé

J’ai vraiment eu beaucoup de chance car non seulement j’ai pu bénéficier d’un traitement comme l’immunothérapie, mais j’ai aussi très bien répondu à ce traitement. J’ai fini le traitement il y a un an et aujourd’hui je suis en rémission “de scan”, c’est-à-dire que mon cancer s’est stabilisé, je n’ai plus que des cicatrices visibles sur le scan.

En plus, j’ai eu peu d’effets secondaires (quelques démangeaisons et plaques rouges, très supportables).

Je me sens privilégié, je me rends compte que j’ai eu beaucoup de chance.

Bien sûr, je ne peux plus travailler et il faut accepter de vivre avec cette épée de Damoclès au-dessus de la tête, mais je me suis reconstruit une nouvelle vie, plus intéressante.

Je fais notamment partie de l'Association Patient en Réseau, Mon Réseau cancer du poumon. Ça m’a beaucoup aidé quand je n'allais pas bien, et maintenant c’est moi qui aide et donne de l'espoir aux autres avec mon histoire.

Une chose est sûre en tout cas, j’ai retenu la leçon, plus jamais j’attendrai pour consulter si je sens que quelque chose ne va pas !

Sources

https://www.monreseau-cancerdupoumon.com/

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