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Il présente des risques élevés pour la santé et pour la planète, et pourtant il se retrouverait dans notre alimentation : c’est l’hexane. Depuis ce vendredi 25 octobre 2024, ce solvant industriel est épinglé par le député du MoDem Richard Ramos.D’après un article publié sur France Info, ce dernier demande la création d’une taxe pour les producteurs d’hexane, c'est-à-dire les grands groupes pétroliers tels que Total ou Shell.
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Mais qu’est-ce que l’hexane ? Ce liquide incolore est un mélange d’hydrocarbures, dérivé du pétrole. Sous sa forme n-hexane, il est utilisé dans plusieurs industries. Premièrement, ses qualités solubles en font un très bon dégraissant. Il entre ainsi dans la composition de produits chimiques comme le plastique ou encore le détergent.
Mais ce n’est pas tout : l’industrie alimentaire adopte également l’hexane pour la fabrication de divers aliments, notamment les huiles végétales. Ainsi, il entre par exemple dans le processus d’extraction de l’huile de colza, de tournesol, de palme ou encore de soja, entre autres.
On retrouve également des résidus dans le beurre de cacao, la margarine ou le lait pour bébé. Enfin, il est présent dans la nourriture du bétail que l’on consomme ou dont sont extraits produits laitiers, œufs, etc. Or, n’entrant pas dans la composition du produit, l’hexane n’est pas indiquée dans la liste des ingrédients de ces aliments, même lorsque des traces sont présentes.
Des risques multiples pour la santé
Ce qui alarme le député du Loiret, ce sont les risques encore peu connus de l’hexane sur la santé. Ce produit, hautement toxique, peut s’avérer très dangereux. Son exposition a été liée à des conséquences neurologiques graves et à de fortes irritations cutanées. L'inhalation de ce produit chimique peut aussi endommager les voies respiratoires et créer maux de tête, nausées et vertiges.
Mais lorsqu’il est consommé, le liquide serait tout aussi dangereux. L’Institut national de recherche et de sécurité (INRS) considère en effet que l’ingestion d’une trop grande quantité peut être mortelle. En effet, les organes touchés pourraient être aussi irrités que lors d’une inhalation. Il est également lié à un risque pour la fertilité.
Des mesures insuffisantes ?
C’est pourquoi le Parlement européen, dans une directive datant de 2009, encadre l’utilisation de l’hexane. Faisant partie des “auxiliaires technologiques”, sa présence est autorisée dans l’alimentation, mais limitée à 1 mg/kg dans la graisse, l'huile ou le beurre de cacao, et jusqu'à 30 mg/kg dans les produits dégraissés de soja.
L’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) regrette un manque de recherches plus approfondies sur les risques de l’hexane, surtout sur les nourrissons. Selon l’organisme européen, le fait qu’il se retrouve dans nos assiettes rend l’étude de ce solvant indispensable pour bien comprendre tous les dangers et qu’en découlent des mesures adaptées.
Les risques pour l’environnement
En plus de ses risques évidents pour la santé, la présence d’hexane dans autant de produits du quotidien n’est pas une bonne nouvelle pour la planète. L’INRS met en garde : en plus d’être extrêmement inflammable, le produit s’avère “toxique pour les organismes aquatiques, entraîne des effets néfastes à long terme”.
C’est un étudiant en chimie italien, Christian Cravotto, qui a lancé l’alerte grâce aux travaux de son mémoire de doctorat, présenté le 10 octobre. Voulant tester l'efficacité d’un nouveau solvant naturel, il l’a aléatoirement comparé à l’hexane, découvrant ainsi ses dangers de manière plus approfondie.
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