“Face à l'évolution des cas d’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) dans la faune sauvage et dans les exploitations d'élevage, la France est en risque élevé à compter du 9 novembre 2024”, indique le ministère de l’agriculture.
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Grippe aviaire : symptômes, prévention et traitementLa grippe aviaire, de son nom scientifique influenza aviaire hautement pathogène (IAHP), qui décime les exploitations de volailles en France depuis quelques années, s’intensifie, notamment à cause du passage sur notre territoire d'oiseaux migrateurs infectés. Les autorités s'inquiètent également de la multiplication de foyers d’infection, en France, mais aussi en Europe, notamment chez nos voisins.
La grippe aviaire affiche de plus un taux de mortalité élevé, ce qui est une préoccupation supplémentaire, surtout chez les espèces protégées.
En outre, plusieurs cas de transmissions à l'humain ont été rapportés ces dernières semaines, alors même que cette transmissions de l’animal à l’humain est rarissime.
Cette situation hautement à risque explique ces mesures de protection, détaillées dans un décret paru au Journal Officiel (JO) le 31 octobre dernier, notamment le confinement ou la mise à l’abri (sous des filets de protection des oiseaux/volailles), que ce soit dans les élevages ou les zoos, le transports sécurisé des animaux ou l’interdiction des rassemblement de volailles ou d’oiseaux (sur les foires par exemple).
Ces mesures complètent les campagnes de vaccination (665 000 doses de vaccin ont été commandées par l’Europe ces derniers mois, à destination des personnes les plus exposées, notamment celles qui travaillent au contact d’oiseaux) et s’assortissent d’une surveillance renforcée.
Des signes préoccupants ?
L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) rappelle que derrière le terme de grippe aviaire se cache en réalité une famille entière de virus (H5N1, H5N3, H5N8 …) qui ont cette particularité de muter rapidement génétiquement. C’est une “maladie virale hautement contagieuse qui affecte à la fois les oiseaux domestiques et sauvages", indique l’OMS. La grippe aviaire affiche de plus un taux de mortalité élevé, ce qui est une préoccupation supplémentaire, surtout chez les espèces protégées.
Si l’épidémie reste - jusqu’ici - cantonnée aux élevages et exploitations agricoles (en France tout du moins), les autorités sont vigilantes. A raison. L’OMS n’exclut pas une propagation et une nouvelle mutation génétique qui pourrait devenir hors de contrôle.
Une transmissions humaine plus courante
Ce que les scientifiques redoutent ? Que la transmission plus généralisée aux mammifères multiplie les risques de transmission à l’humain.
L’OMS valide ce scénario alors que plusieurs cas de grippe aviaire ont été répertoriés de l’autre côté de l’Atlantique chez la vache ou le cochon. Des cas de grippe aviaire chez le raton laveur, la mouffette rayée, le renard ou encore le chat et le chien avaient déjà été signalés.
Aux Etats-Unis toujours, mais aussi au Canada la semaine dernière, plusieurs personnes ont été infectées par la grippe aviaire ces derniers mois. Au total, 25 pays dans le monde ont déclaré des cas de d’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP). Des investigations sont actuellement en cours pour déterminer si ces personnes ont été en contact avec des animaux malades. Si ce n’est pas le cas, ce serait une première mondiale.
Grippe aviaire : peut-on l’attraper en mangeant du poulet ou en buvant du lait ?
Rappelez-vous en 2009, une vague d’inquiétude avait parcouru toute la planète à cause de la grippe aviaire, à l’époque le virus H1N1, créant un désaffection des consommateurs pour les œufs et la volaille. On le sait aujourd’hui, la contamination par de la nourriture infectée n’est pas scientifiquement prouvée, et aucun cas n’a jamais été répertorié. La cuisson à cœur des aliments détruit en outre ce type de virus.
Cette année toutefois, le virus ayant été retrouvé dans le lait (une épidémie fait rage dans les fermes laitières aux Etats-Unis), les autorités américaines ont conseillé de ne plus consommer de lait cru ; le virus étant inactivé dans le lait pasteurisé, ce dernier est sans danger.
L’Institut Pasteur rappelle de son côté que le virus “se transmet par voie respiratoire. Les humains se contaminent essentiellement lors de contacts rapprochés avec des animaux infectés.”
Quels sont les symptômes de la grippe aviaire ?
Sensiblement les mêmes que ceux de la grippe saisonnière : maux de tête, fatigue, essoufflement, fièvre… Ces symptômes peuvent parfois s’accompagner de signes digestifs ( diarrhée ou nausées en particulier) et/ou évoluer vers une insuffisance respiratoire sévère, voire au décès. “Entre 2003 et le 1er avril 2024, l’OMS a déclaré avoir enregistré un total de 889 cas humains de grippe aviaire dans 23 pays, dont 463 décès, ce qui porte le taux de létalité à 52 %”, précise un article de nos confrères de Ouest-France.
Heureusement deux antiviraux efficaces sont actuellement disponibles dans le traitement de la grippe aviaire.
https://agriculture.gouv.fr/influenza-aviaire-la-situation-en-france
https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000050475515
https://www.pasteur.fr/fr/centre-medical/fiches-maladies/grippe-aviaire
https://www.sante.fr/decryptage/nos-reponses/peut-attraper-la-grippe-aviaire-en-buvant-du-lait
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