Faire des dons est aussi bénéfique pour la santé que l’activité physiqueAdobe Stock
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Ce n’est un secret pour personne, la pratique de l’exercice physique régulier, une hygiène alimentaire saine et son corollaire, le maintien d’un poids santé, forment le trio gagnant pour espérer vivre plus longtemps en forme et en bonne santé. Mais il est un autre paramètre, moins communément admis, qui pèserait autant dans notre santé globale qu’un régime alimentaire équilibré ou un mode de vie actif, d’après une nouvelle étude de l’Université de Londres.

Ce facteur impalpable, mis en avant par les chercheurs britanniques, ne se mesure pas au contenu de notre assiette ou à la fréquence de nos activités physiques hebdomadaires puisqu’il touche à la sphère du relationnel, et plus précisément à la qualité de nos relations aux autres.

Quand le don de soi améliore la santé

Selon des chercheurs londoniens, rendre service aux autres, c’est-à-dire, faire montre d’altruisme par différentes actions comme des dons d’argent, des dons de soi en faisant du bénévolat dans des associations, profiterait à la santé de celui qui en est à l’origine. Ce comportement et ces bonnes actions contribueraient leurs auteurs à vivre plus longtemps en bonne santé. L’altruisme boosterait ainsi le système immunitaire, font savoir les chercheurs, repris par The Daily Mail.

Cette attitude pro-sociale, d’ouverture aux autres et de bienveillance, serait aussi bénéfique sur la santé que la pratique régulière de l’exercice physique, assurent les chercheurs.

La générosité, c’est-à-dire le fait d’avoir des actes de gentillesse envers les autres, de façon désintéressée (sans rien attendre en retour), alimenterait plus largement un cycle vertueux en se répercutant sur la santé globale, physique et mentale.

Dans la même étude, les chercheurs de l'Université de Londres ont également voulu savoir si adopter un comportement altruiste en faisant du bien aux autres pouvait avoir une incidence sur le risque de développer une douleur chronique (une douleur qui dure trois mois ou plus).

Pour en avoir le cœur net, les chercheurs se sont attelés à analyser les données émanant d’une cohorte de 48 000 participants à un enquête portant sur tous les aspects de la santé, appelée "UK Household Longitudinal Survey", menée de 2011 à 2020.

L’altruisme, un réel impact sur les douleurs chroniques

Le comportement pro-social ainsi que les taux de données chroniques figuraient parmi les paramètres pris en compte dans cette enquête.

Les participants qui ont répondu à cette vaste étude ont dû préciser s’ils avaient donné de l'argent à des œuvres caritatives au cours de l’année écoulée et, le cas échéant, de quel montant.

Deux tiers des répondant ont affirmé avoir versé de l’argent à des actions caritatives, tandis que pour une personne interrogée sur cinq, l’altruisme avait pris la forme d’une action de bénévolat.

Ces informations ont été mises en perspective avec le nombre de participants ayant souffert de douleurs chroniques sur la même période.

Les Londoniens ont notamment regardé si la présence de douleurs chroniques avait exercé une influence sur la qualité de vie des concernés.

Le bénévolat et les dons caritatifs, le combo gagnant

Les conclusions de leur étude mettent clairement en lumière les bienfaits du don de soi sur les douleurs chroniques : "les personnes qui donnaient de l'argent à des œuvres caritatives avaient moins de risques d'éprouver des douleurs ou de déclarer des douleurs chroniques", pointe l’étude reprise par le Daily Mail. Le bénévolat aurait eu un impact encore plus bénéfique sur les douleurs chroniques, comparé au don à des œuvres de charité, d’après l’étude.

Autre fait notable, les chercheurs ont remarqué que donner à des œuvres caritatives en plus de faire du bénévolat constituerait le parfait diptyque pour prévenir et soulager les douleurs chroniques, qui s’accompagnent souvent d’un mal-être et de symptômes dépressifs.

Comment expliquer ce constat ? Le bénévolat est une activité qui stimule la libération d'endorphines, des hormones sécrétées par l’hypothalamus connues pour agir contre la douleur et améliorer l’humeur, expliquent les auteurs de l’étude.

Un effet anti-dépresseur similaire à l’activité physique

Autrement dit, faire des dons aurait un effet anti-dépresseur qui rejaillirait sur la santé mentale, et a fortiori la santé globale. "Un comportement prosocial favorise également une meilleure santé mentale, et nous savons que la douleur physique et la santé mentale sont étroitement liées", rappellent les chercheurs cités dans The Daily mail.

Alors que le sport, à l’image de toute activité physique régulière, est réputée pour doper le moral en stimulant la sécrétion d’un cocktail d’hormones alliées du bien-être (endorphine, dopamine, la sérotonine, qui favorisent notamment le plaisir, la motivation et l’énergie), l’impact de la générosité, et plus largement l’importance du lien social sur la santé, s’avère moins valorisé dans la sphère publique et moins mis en avant.

Pourtant, la force du lien social sur la santé physique et psychique est une réalité intangible qui n’est plus à démontrer. La dimension sociale est d’ailleurs prise à compte par les institutions de santé. La Haute Autorité de Santé définit ainsi la santé comme "un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d'infirmité".

Les autres bonnes raisons de faire preuve de gentillesse

Si le champ de l’étude londonienne s’est limité à l’impact du don de soi sur la prévention de la douleur chronique, la gentillesse est une attitude vertueuse à cultiver, qui possède d’autres avantages pour la santé. La littérature scientifique en a documenté quelques bienfaits : être gentil et donner aux autres aiderait ainsi à réduire le risque de maladies cardiovasculaires, en jouant sur les hormones de stress comme le cortisol (le stress est un facteur de risque cardiovasculaire connu).

L’altruisme pourrait également réduire le risque de décès prématuré : des psychologues de l'université d'État de l'Arizona s’en étaient fait l’écho en 2013 en constatant que les personnes de plus de 55 ans actives dans les organisations caritatives présentaient 24 % de risques en moins de mourir prématurément que les autres personnes du même âge.

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