Ce dispositif médical comparable à un bonnet de bain, que tous les amoureux de la nage ont forcément dans leur placard, a montré des résultats positifs sur la prise en charge de la dépression. Lors d’un essai clinique publié dans Nature le 21 octobre, 150 personnes ont expérimenté à leur domicile ce traitement expérimental.
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Dépression hivernale : 7 astuces pour mieux l’affronterCette thérapie non invasive, connue sous le nom de stimulation transcrânienne à courant continu, est conçue pour stimuler les zones du cerveau liées à la régulation de l'humeur. Il délivre un courant électrique faible et indolore par l'intermédiaire d'électrodes placées sur un bonnet, lui-même positionné sur le cuir chevelu.
Un moyen à terme d’améliorer la prise en charge des personnes souffrant de dépression qui ne répondent pas aux traitements standard tels que les antidépresseurs.
"Lorsque l'on pense aux obstacles à la santé mentale, l'accessibilité est un facteur important. Cela justifie vraiment la possibilité d’apporter des traitements de santé mentale à domicile"
Dans cette étude, les scientifiques ont révélé qu'après dix semaines de traitement régulier, les 150 participants ayant reçu la stimulation présentaient une réduction plus importante des symptômes dépressifs que ceux du groupe qui ne l’avait pas reçu.
"Lorsque l'on pense aux obstacles à la santé mentale, l'accessibilité est un facteur important. Cela justifie vraiment la possibilité d’apporter des traitements de santé mentale à domicile", a déclaré au média Nature le Dr Shawn McClintock, neuropsychologue clinicien à l'UT Southwestern Medical Center de Dallas aux Etats-Unis.
Lors de l'essai, les chercheurs ont ciblé une région du cerveau impliquée dans la prise de décision qui est souvent moins active chez les personnes souffrant de dépression. Le courant induit par le dispositif va alors activer les cellules cérébrales qui dysfonctionnent.
Des résultats encourageants
Après 10 semaines, près de 45 % des participants ayant reçu le dispositif tDCS actif ont vu leurs symptômes diminuer ou disparaître, contre près de 22 % de ceux ayant reçu le dispositif sans stimulation. Les casques ont été utilisés en complément d'autres traitements comme les antidépresseurs et la psychothérapie.
Bien que ces résultats soient encourageants, d’autres recherches sont nécessaires pour confirmer l’efficacité. "La prochaine étape devrait consister à comprendre pourquoi cette technique fonctionne pour certaines personnes et pas pour d'autres, et à chercher des moyens de personnaliser le traitement", précise au média Nature, le Dr Frank Padberg, psychiatre à l'université Ludwig Maximilian de Munich en Allemagne.
"Il y a trente ans, je n'aurais jamais pensé que cette stimulation avait un effet quelconque sur le cerveau", déclare le psychiatre. Mais maintenant que l'on sait que cette stimulation affecte l'activité cérébrale, je suis presque sûr qu'une méthode optimisée sera un jour utilisée dans les soins cliniques”, conclut-il.
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