Survenant en moyenne entre 45 et 55 ans, la ménopause se caractérise par l’arrêt de la production hormonale ovarienne. Cette transition marquée par l’arrêt des menstruations déclenche un éventail de symptômes, d’une intensité et de nature différente d’une femme à l’autre. Si on parle souvent des bouffées de chaleur, de l’insomnie, de la fatigue et des changements d’humeur, cette étape de la vie peut en réalité charrier une soixantaine de symptômes, que les femmes occultent par honte d’en parler à leur entourage ou par méconnaissance. Car la sensibilisation pèche sur cette problématique de santé féminine : 44 % des femmes s’estiment mal informées sur la ménopause, a révélé un sondage Ifop, révélant un tabou persistant dans notre société.
Pour les 14 millions de femmes ménopausées, cette pudeur à parler des bouleversements du quotidien, s’ajoute à la gêne ressentie à la vue d’un corps qui change.
La métamorphose du corps et la difficulté à l’assumer
Les fluctuations hormonales associées à la ménopause s’accompagnent d’une réduction de la masse maigre corporelle au profit de l’augmentation de la masse graisseuse. Chez certaines femmes, les tissus graisseux peuvent se loger davantage au niveau des cuisses, des fesses et du ventre. En parallèle, la masse musculaire diminue. Beaucoup constatent une prise de poids qui peut s’aggraver en l’absence d’activité physique régulière et sans hygiène alimentaire adaptée. Entre 42 et 50 ans, les femmes prendraient en moyenne 0,8 kg par an et 20 % des femmes prendraient 1,5 kg par an.
La tempête psycho-émotionnelle et la métamorphose corporelle qui signent la ménopause sont vécues comme une double peine pour certaines qui en viennent à ne plus supporter leur reflet dans le miroir.
En été, dévoiler certaines parties de son corps ou montrer son corps en maillot de bain s’apparente à une gageure. Selon une récente étude Ifop dont Medisite s’était fait l’écho, 74% des femmes de plus de 65 ans éprouvent de la gêne à se mettre en maillot de bain à la plage ou à la piscine. Un malaise qui témoigne de ce relatif désamour corporel, qui peut aller parfois jusqu’à altérer l’image de soi.
Ménopause : "faire connaissance avec cette nouvelle version de soi"
Accepter ces transformations revient à passer outre certaines croyances limitantes et jugements dévalorisants. Mais opposer une résistance au changement peut s’avérer contre-productive, comme l’explique Johanna Rozenblum, psychologue clinicienne à Paris. "La ménopause engendre des transformations physiques, elle n'est pas neutre non plus pour l'équilibre émotionnelle. Il n'y a pas d'autres solutions que de l'accepter. Les professionnels de santé peuvent aider, mais lutter contre la nature est un combat vain, mieux vaut apprendre à faire connaissance avec cette nouvelle version de soi ", estime la thérapeute.
Ménopause : la fin d’une certaine forme de féminité ?
Problème, ce manque de sensibilisation, d’écoute et d’accompagnement pour mieux appréhender cette transition, n’est pas de nature à apaiser le mal-être ressenti par certaines. "Parler de ménopause n'est pas valorisé. Pour certaines, c'est la fin d'une forme de féminité, mais c'est faux. Les sociétés occidentales ne mettent que très peu en valeur les femmes d'âge avancé et cela n'aide pas à aimer le temps qui passe", reconnaît la psychologue clinicienne.
Ménopause : les clés pour réapprendre à aimer son corps
Alors comment faire pour accepter son nouveau corps ? La psychologue-clinicienne donne les clés pour se réconcilier avec son corps, les voici en images.
On adapte sa garde-robe
On a pris un peu des hanches, on ne supporte pas notre ventre un peu trop rond à notre goût ou la forme de nos fesses ? "On adapte sa garde-robe à notre nouvelle silhouette", conseille Johanna Rozenblum. On fait preuve de bienveillance en apprenant à mettre en valeur les parties du corps que l’on aime et celles qui nous complexent. Quitte à accepte de remiser temporairement ses vêtements trop justes au placard pour investir dans des tenues qui nous plaisent et dans lesquels on se sent plus confortable et à l’aise dans le miroir.
On accepte le temps qui passe
S’opposer aux changements ne peut que renforcer les tempêtes intérieures. Pour se sentir alignée et bien dans sa tête, on apprend à cultiver une forme de lâcher prise, en étant bienveillante envers soi-même. "On travaille à ne pas lutter contre le temps qui passe. Mieux vaut s’en faire un allié", conseille la psychologue.
Autrement dit, on accepte de ne pas pouvoir tout contrôler. "On apprend à cohabiter avec ce corps qui nous a porté, qui nous a aidé, qui nous a fait avancer depuis des décennies".
On continue à se faire plaisir
Plutôt que de s’astreindre à un régime contraignant pour chercher à tout prix à retrouver ce corps d’avant, on prend soin de soi au quotidien, en s’adonnant à une activité physique régulière et en adoptant de bons réflexes alimentaires adaptés à soi. "Il est important de continuer à s'apporter des petits plaisirs et à ne pas rentrer dans un mécanisme de frustration du corps", insiste Johanna Rozenblum.
Si besoin, on se fait accompagner par un spécialiste
Dans certains cas, le mal-être peut être si vif qu’il peut nécessiter l’accompagnement d’un thérapeute. Il importe de savoir repérer les premiers signes : "lorsque la souffrance psychique devient un poids, qu'elle handicape le quotidien au point de refuser certaines sorties, de perdre confiance en soi et d’altérer l'équilibre émotionnel, il peut être intéressant de faire un point avec un psychologue pour aider à avancer dans cette nouvelle étape de la vie", recommande Johanna Rozenblum.
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