Alors que plusieurs pénuries alimentaires ont secoué l’année 2022, les jours à venir ne présagent pas vraiment d’améliorations allant dans le sens inverse des tendances. Qu’elles résultent des confinements successifs dans les pays exportateurs, des conflits armés en cours ou des ruptures commerciales observées entre les fournisseurs et les distributeurs, sans compter les divers changements climatiques et intempéries empêchant les récoltes, les pénuries sont plus que jamais d’actualité à l’échelle mondiale. La hausse du prix des produits et de l’énergie n’arrangeant rien, plusieurs produits pourraient bien déserter les rayons d’ici les mois à venir.
Des taux de ruptures dans les rayons augmentés de 5,8 %
L’abondance toucherait-elle à sa fin ? Une enquête, menée par l’institut NielsenIQ, a révélé un taux de 5,8 % de ruptures dans les rayons des réseaux de la grande distribution, à la fin du mois d’octobre 2022. Si la tendance n’est malheureusement pas nouvelle, elle pourrait bien s’aggraver au fil du temps.
La faute à l’inflation ? Oui, mais pas que. Les facteurs de pénuries sont climatiques, logistiques, mais également comportementaux. En effet, depuis les différents confinements en raison de l’épidémie de coronavirus, les spécialistes ont constaté que les consommateurs étaient, pour une large partie, devenus méfiants et anticipaient beaucoup plus leurs achats.
Pénuries : des facteurs climatiques et comportementaux en cause
La peur de manquer a donc petit à petit entraîné des phénomènes de précipitation et la gestion de stocks plus importants de nourriture chez soi. Toutefois, la météo et les chamboulements climatiques pèsent également bien lourd dans la balance : des inondations au Pakistan et en Inde faisant craindre un manque de riz, à l’assèchement des terres françaises diminuant les taux de récolte de petits pois et haricots verts, sans oublier les dernières canicules canadiennes faisant chuter de 30 % les productions de graines, le climat a lui aussi grandement influencé les pénuries.
Dans le diaporama ci-après, retrouvez les 8 pénuries alimentaires auxquelles il faudra potentiellement se préparer au cours de l’année 2023.
La viande de boeuf
Les dernières sécheresses des sols ont largement impacté les agriculteurs français, et particulièrement les éleveurs de bovins, qui se sont vus obligés de vendre une partie de leur élevage, faute de nourriture. Les sécheresses les ayant forcés à offrir à leur cheptel les céréales qu’ils ne donnent normalement qu’en hiver, le coût de ces matières premières ayant augmenté au fil du temps, c’est la rentabilité de la filière qui a fini par poser question.
Les conserves
Les effets de la pandémie de coronavirus, même des années plus tard, se font encore ressentir aujourd’hui, et notamment en ce qui concerne les aliments et boissons en cannette et conserve. Les différents confinements ayant poussé un grand nombre de gens à se ruer sur les denrées non-périssables à court terme, c’est la demande en aluminium qui a anormalement explosé, créant des problèmes au niveau de la chaîne d’approvisionnement.
L'huile de tournesol
Sans surprise, l’huile de tournesol et l’huile de palme viendront certainement à manquer dans les rayons durant l’année 2023. Le conflit en Ukraine, le pays ayant produit près de 50 % de l’offre d’huile de tournesol à travers le monde en 2020, continue de menacer la production de ces produits du quotidien.
La laitue
Une difficulté dans les récoltes à l’internationale, en raison des sécheresses, ainsi que la présence du virus des taches nécrotiques de l’impatiens (INSV) ont considérablement réduit et ralenti la production de laitues à travers le monde.
Les pois chiche
La flambée des prix du pois chiche a poussé plusieurs grandes enseignes à en stopper temporairement la production. "Système U a décidé d’arrêter la production de pois chiche sous la marque U, car la hausse qui nous était demandée était beaucoup trop importante. Et on pense qu’à ce prix-là, on n’en vend plus", s’est exprimé Dominique Schelcher, PDG de Système U, auprès du média Femina.
Les champignons
A l'image des pois chiches, la production des champignons serait elle aussi devenue trop onéreuse.
Les produits de boulangerie
Des pénuries de blé, de farine et de céréales seront également à prévoir, rendant alors les produits de boulangerie moins abondants.
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