Pour laisser de la place aux nouvelles informations, la mémoire a cette capacité de se libérer des connaissances qu’elle ne considère pas essentielles. C’est un processus normal. Le temps, la fatigue et le surmenage peuvent rendre plus complexe le mécanisme de mémorisation. Mais ce n’est pas une fatalité : la mémoire se travaille à tout âge. Émilie Gerbier, maîtresse de conférences en psychologie à l’université Côte d’Azur, explique dans le média The Conversation que la fréquence est un déterminant fondamental pour ancrer de façon plus durable l’information dans la mémoire.
Pour retenir une information sur le long terme, deux principes sont fondamentaux : apprendre et réviser en insistant sur l’effet d’espacement. "Il est beaucoup plus efficace de s’autotester sur un contenu, par exemple à l’aide de cartes question-réponse, que de le relire. Et, après chaque tentative de récupération en mémoire, les informations non rappelées doivent être réétudiées", explique, dans The Conversation, la spécialiste en psychologie.
Mais cet auto-test ne suffit pas à mémoriser une information. Un autre critère entre en jeu : l’effet d’espacement. Il consiste à bien répartir dans le temps les sessions de révisions. "Si on ne peut consacrer que trois sessions seulement à un contenu, il vaut mieux les programmer à intervalles relativement longs (par exemple, tous les trois jours) plutôt que courts (tous les jours)", précise-t-elle.
Un modèle de mémorisation à intervalle irrégulier
Selon les experts, des séances d’apprentissage espacées par des temps longs demandent davantage d’effort pour une mémorisation efficace. "Il sera un peu plus difficile de récupérer les informations en mémoire après trois jours que le lendemain. Or, ce sont justement ces efforts qui renforcent les souvenirs."
Ils se sont donc intéressés à des modèles de mémorisation. Le programme expansif a retenu leur attention. Cette méthode utilise des intervalles de plus en plus longs entre chaque session de mémorisation. Son efficacité réside dans le renforcement progressif de la mémoire. Au départ, le souvenir est fragile. À chaque réactivation, il se renforce, ce qui permet d’espacer la réactivation suivante. "Voici un exemple de programme expansif pour un contenu donné : J1, J2, J5, J15, J44, J145, J415, etc. Ici, la durée de l’intervalle est triplée d’une session à la suivante (24 heures entre J1 et J2, puis 3 jours entre J2 et J3, etc.)", indique la scientifique.
Parce que le temps est précieux, ce modèle permet d’ajouter au fur et à mesure de nouvelles informations à mémoriser sans décupler le temps de travail.
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