Attention, mercure. La majorité des produits de la mer (poissons, crustacés, coquillages) contiennent des taux élevés de méthyle mercure, une molécule neurotoxique constituant la principale source de contamination au mercure chez l’humain. Selon des chercheurs en ingénierie et en sciences environnementales de l’université Harvard (États-Unis), le thon est le poisson responsable de la plus grande part d’absorption de méthyle mercure dans la population américaine. Ils publient leur étude dans le journal Environmental Health Perspectives.
Un poisson prédateur parmi les plus consommés
Ces chercheurs ont estimé les origines géographiques des produits de la mer consommés aux États-Unis et l’exposition environnementale de ces zones au méthyle mercure.
Selon eux, 37% de l’exposition au méthyle mercure aux États-Unis provient du thon, 10% des crevettes, 5% du lieu-noir, poisson-chat et poissons plats d’eau douce et 4% du saumon.
La première place du thon s’explique tout d’abord par le fait que ce poisson est un grand prédateur qui consomme lui-même des petits poissons contaminés au mercure. Il contient donc plus de mercure que les petits poissons qui se nourrissent d’algues ou de planctons, rappelle l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) sur son site internet.
De plus, "le thon en conserve est le poisson le consommé aux États-Unis", selon le site Harvard Gazette et, "même si la consommation globale de thonidés est en baisse par rapport aux décennies précédentes […] l'exposition au méthyle mercure est en hausse car davantage de personnes en consomment sous forme de sushi" déplore le site officiel de l’université.
Des risques de troubles neurologiques
En avril 2016, le magazine 60 millions de consommateurs alertait sur la présence de métaux comme le mercure, mais aussi le plomb, le cadmium, l’arsenic, le chrome et l’étain, dans les conserves de thon commercialisées en France. À haute dose, l’absorption de ces métaux pourrait être dangereuse pour le système nerveux et occasionner des troubles neurologiques, selon l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES).
Pour limiter les risques, la diététicienne nutritionniste Alexandra Retion nous conseillait de ne pas consommer plus d’une boîte de thon de 140 grammes par semaine.
Decadal Changes in the Edible Supply of Seafood and Methylmercury Exposure in the United States. Sunderland et al., 2018. Environmental Health Perspectives.
Study tracks mercury sources in seafood. The Harvard Gazette. 1er février 2018.
Mercure et santé, Aide-mémoire N°361, Mars 2017. Organisation mondiale de la Santé.
Proposed classification of mercury as a Carcinogenic, Mutagenic or Reprotoxic substance (CMR). Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail, 4 août 2016.
Vidéo : Pourquoi vous ne devriez plus acheter n’importe quel thon
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