Les chercheurs recommandent aux adultes de dormir entre 7 et 9 heures chaque nuit. En France, ce conseil est peu suivi. Selon les chiffres de l’Inserm, les Français dorment en moyenne 1h30 de moins qu’il y a 50 ans et 45% d’entre eux considèrent qu’ils manquent de sommeil.
Pourtant, le manque de sommeil est connu pour favoriser certaines maladies. Parmi elles, on retrouve les maladies cardiovasculaires,l’obésité, le cancer et le diabète.
Mais, les courtes nuits seraient aussi susceptibles également influencer votre poids, comme le montre cette récente étude danoise présentée lors du Congrès européen sur l’obésité (ECO) à Maastricht (Pays-Bas) du 4 au 7 mai 2022.
Régime hypocalorique : jusqu’à 12% de baisse de la masse corporelle
Lors de leurs travaux, les chercheurs ont observé 195 adultes obèses âgés entre 18 et 65 ans. Pour commencer, les participants ont suivi un régime hypocalorique pendant huit semaines. Ce dernier leur a fait perdre en moyenne 12% de leur masse corporelle. Ils ont ensuite dû maintenir leur poids pendant une année, en suivant quatre méthodes différentes :
- le premier groupe a reçu une injection quotidienne de placebo (49 personnes) ;
- le deuxième a eu quotidiennement une injection de 3 mg de liraglutide (substance active qui "réduit le poids et la masse grasse par des mécanismes diminuant la sensation de faim et les apports énergétiques", selon le Dictionnaire Vidal), (49 personnes) ;
- le troisième devait effectuer quatre séances de sport par semaine (48 personnes) ;
- et le dernier groupe combinait le traitement ainsi que les séries d’exercices ( 49 personnes).
“Tous les membres qui devaient faire du sport ont été encouragés à participer à des séances supervisées de 45 minutes, deux fois par semaine, à faire du spinning (vélo en salle) et du circuit training (renforcement musculaire renforcé par plusieurs séries d’exercice), et à deux séances non supervisées de 30 minutes.”, précisent les chercheurs.
Les scientifiques ont mesuré la qualité du sommeil des participants avant et après le régime hypocalorique, puis après 13, 26 et 52 semaines. Elle a été évaluée grâce au PSQI (Pittsburgh Sleep Quality Index), c’est-à-dire un questionnaire d’auto-évaluation.
Pour examiner l'association entre le sommeil et la prise de poids, les participants ont été regroupés en fonction de leur durée moyenne ou de la qualité de leur nuit après le régime.
Dormir moins de six heures augmente l’IMC
Les chercheurs ont découvert qu'après le régime hypocalorique de 8 semaines, la qualité et la durée du sommeil s'amélioraient chez tous les participants.
Après un an de maintien du poids, les participants pratiquant de l'exercice ont maintenu leur bonne qualité de sommeil, tandis que les groupes sans exercice ont rechuté. Le traitement au liraglutide n'a eu aucun effet significatif sur la qualité ou la durée du sommeil par rapport au placebo.
Les analyses ont également montré que les personnes qui dormaient en moyenne moins de 6 heures par nuit ont vu leur IMC augmenter de 1,3 kg/m² pendant la phase de stabilisation du poids, par rapport aux autres.
"Il était intrigant que les adultes qui ne dorment pas assez ou mal après leur amincissement, semblent moins réussir à maintenir leur perte de poids que ceux qui dorment suffisamment." déclare Adrian F. Bogh de l'Université de Copenhague ( Danemark)
Malgré des résultats prometteurs, d’autres études sont nécessaires, comme l’explique le professeur Torekov de l'Université de Copenhague ( Danemark) : "Des recherches futures examinant les moyens possibles d'améliorer le sommeil chez les adultes obèses seront une prochaine étape importante pour limiter la reprise des kilos. La perte de poids maintenue par l'exercice semble prometteuse pour améliorer le sommeil.”
https://www.eurekalert.org/news-releases/951630
https://www.inserm.fr/dossier/sommeil/
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