Alterner des périodes d’abstinence alimentaire et des fenêtres réduites de prise alimentaire, tel est le principe du jeûne intermittent. Cette méthode, moins contraignante que les régimes hypocaloriques jugés trop restrictifs, serait la panacée pour perdre du poids sans effort, selon ses adeptes.
Qu'on y adhère ou non, cette technique gagne en popularité et se traduit par la multiplication des publications scientifiques sur le sujet, louant tantôt ses vertus minceur, tantôt son efficacité contre le diabète de type 2.
La dernière en date s’est penchée sur l’impact potentiel de cette tendance sous un versant plus psychologique. Les chercheurs de l'université King's College of London vantent l’efficacité du jeûne intermittent pour améliorer l’humeur, l’énergie et réduire la sensation de faim.
Les résultats de leur étude, présentés le 14 novembre 2023 lors de la conférence européenne sur la nutrition à Belgrade, en Serbie, montrent l’intérêt de limiter sa prise alimentaire sur une fenêtre déterminée. Plus précisément, s’alimenter sur une période de dix heures, suivie d’un jeûne les 14 heures restantes, doperait l’humeur, augmenterait la vitalité et réduirait l’appétit. "Par exemple, si vous mangez votre première bouchée à 9 heures, vous devez manger votre dernière bouchée avant 19 heures", illustrent les chercheurs dans un communiqué du King’s College.
Manger sur une fenêtre de 10 heures
Ces bienfaits du jeûne intermittent ont été constatés auprès d’un panel de 37 545 personnes. Les participants ont été invités à manger normalement pendant la première semaine, puis à respecter une fenêtre alimentaire de dix heures pendant deux semaines.
Plus de 36 231 participants ont poursuivi quelques semaines supplémentaires ce programme de jeûne intermittent et 27 371 utilisateurs ont été classés comme très engagés. Les participants les plus impliqués étaient majoritairement des femmes, âgées en moyenne de 60 ans avec un IMC de 25,6.
La fenêtre alimentaire, "un comportement diététique" décisif
Selon les chercheurs, restreindre le moment dans lequel on mange, s’avère un comportement aussi positif pour sa santé et son bien-être, que de restreindre son alimentation.
"Cette étude vient s'ajouter au nombre croissant de preuves montrant l'importance de la façon dont vous mangez. L'impact de l'alimentation sur la santé n'est pas seulement lié à ce que l'on mange, mais aussi au moment où l'on choisit de prendre ses repas, et la fenêtre alimentaire est un comportement diététique important qui peut être bénéfique pour la santé, estime Kate Bermingham, chercheur au King’s College de Londres, qui a participé à l’étude. Les résultats montrent qu'il n'est pas nécessaire de manger tout le temps. De nombreuses personnes se sentiront rassasiées et perdront même du poids si elles limitent leur alimentation à une fenêtre de dix heures".
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