Le cancer de la prostate est le cancer le plus répandu des cancers masculins en France, et dans les pays occidentaux en général, devant les cancers du poumon et du côlon-rectum. Si les causes de cette maladie ne sont actuellement pas connues, plusieurs facteurs de risque semblent favoriser son apparition. Des chercheurs de l'Institut de pharmacologie et de biologie structurale situé à Toulouse ont identifié un nouveau facteur de risque, déjà en cause dans de nombreuses autres pathologies : l'obésité, et les mécanismes à l'origine de cet effet.
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Faim et envie de manger gras ? Voilà pourquoiLeur étude, publiée dans la revue Nature Communications révèle qu'en cas d'obésité, "le tissu graisseux qui entoure la glande prostatique facilite la propagation des cellules tumorales en dehors de la prostate". Le tissu adipeux en question s'appelle le tissu adipeux périprostatique (TAPP). Ce dernier est modifié chez les personnes obèses, la taille et le nombre de cellules qui le compose, les adipocytes, sont augmentés. Or, ces cellules ont la particularité de sécréter des molécules bioactives qui attirent d'autres cellules.
Des cellules qui favorisent la propagation de la tumeur
Les chercheurs ont donc voulu savoir si cette modification chez les sujets obèses était responsable de l'agressivité du cancer de la prostate. Ils ont découvert qu'une protéine du nom de CCL7, l'une des molécules sécrétées par les adipocytes vers la zone périphérique de la prostate, envoie des signaux aux cellules cancéreuses et les encourage à se propager aux organes voisins. Une expérience menée sur des souris obèses a montré que la progression tumorale et sa diffusion hors de la prostate sont plus importantes que chez des souris de poids normal.
L'expérience a mis en évidence un autre acteur impliqué dans ce phénomène : un récepteur du nom de CCR3. La molécule du nom de CCL7 attire les cellules tumorales qui expriment ce récepteur. Lorsque les chercheurs ont implanté des cellules tumorales n'exprimant plus le CCR3 dans la prostatedes souris, la progression de la tumeur et sa dissémination sont ont été très fortement réduites, surtout chez les souris obèses. En clair, plus la tumeur est riche en CCR3, plus elle sera agressive pour la souris. Un mécanisme également observé chez l'homme.
"Dans une étude réalisée sur plus de 100 échantillons de tumeurs humaines, les résultats montrent que les tumeurs exprimant un haut niveau de CCR3 sont plus agressives, qu'elles présentent une dissémination locale plus fréquente et sont plus résistante au traitement", expliquent les chercheurs. L'industrie pharmaceutique a déjà développé des molécules ciblant CCR3. Les chercheurs souhaitent désormais étudier cette nouvelle piste thérapeutique qui pourrait permettre de diminuer l'agressivité du cancer de la prostate chez les personnes obèses.
Vidéo : Le cancer de la prostate
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