Si vous vous inquiétez du poids affiché sur la balance, ce souci est à nuancer. "Des recherches commencent à montrer qu’un surpoids n’est pas forcément associé à des risques pour la santé : c’est souvent le cas, mais pas toujours", a expliqué à France info Mathilde Fontez, rédactrice en chef au magazine Epsiloon.
La forme du corps serait plus importante que le poids affiché sur la balance. En effet, la graisse viscérale, celle qui enrobe la taille (et qui est enfouie en profondeur), est un bon marqueur du risque de maladies.
Obésité et risque de mortalité
L'obésité est une épidémie mondiale qui contribue à l'augmentation des taux de mortalité. En 2022, 43 % des adultes étaient en surpoids et 16 % étaient obèses dans le monde (chiffres de l’Organisation mondiale de la santé). Or, par souci de simplicité, l’obésité est mesurée par l’indice de masse corporelle (IMC), qui correspond au poids (en kg) divisé par la taille (en mètres carrés). De nombreuses études ont démontré que l'obésité (un IMC supérieur à 30) était significativement associée à un risque élevé de mortalité toutes causes confondues, par rapport à un IMC se situant dans la fourchette de référence (entre 18 et 25).
Des études sur la composition corporelle ont reconnu une association entre l’obésité viscérale et la mortalité, mettant de côté l’IMC.
Le problème de l’IMC
Une spécialiste de l’obésité (Ruth Loos à l’université de Copenhague) a montré que 15 à 45 % des personnes "obèses" d’après leur IMC sont en fait en bonne santé métabolique. C’est le cas par exemple des sportifs de haut niveau, lourds mais musclés. "Les craintes sont de passer à côté de certaines maladies ou de mal évaluer les risques pour la population dans les grandes statistiques", poursuit Mathilde Fontez.
Pour deux individus ayant le même IMC, la composition corporelle et la répartition des graisses peuvent varier largement. C’est pourquoi une nouvelle étude s’est focalisée sur l’association entre l’indice de rondeur corporelle (IRC) et le risque de mortalité, chez près de 33 000 adultes américains.
Après 20 ans de suivi, l’étude met en évidence non seulement une augmentation de l’IRC, mais également une corrélation entre un IRC élevé et le risque de mortalité toutes causes confondues. À noter qu’un IRC trop bas n’était pas non plus gage de bonne santé.
"Ces résultats permettent de proposer l'IRC comme outil de dépistage non invasif pour l'estimation du risque de mortalité, un concept novateur qui pourrait être intégré dans les pratiques de santé publique en attendant une validation cohérente dans d'autres cohortes indépendantes", conclut l’étude.
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