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Il est connu que le cerveau est loin d’être passif pendant la phase de sommeil, procédant à un nettoyage de printemps de la mémoire. Les pensées accumulées pendant la journée trouvent deux issues : soit elles sont converties en souvenirs à long terme, soit elles sont éliminées. Il semble plutôt logique que ce tri s’effectue la nuit, lorsque le cerveau est inactif, puisqu’une journée ne nous laisse pas suffisamment de répit pour le faire.

Mémoire : le cerveau n’est pas qu’un travailleur de nuit

En réalité, notre cerveau est constamment en train de collecter et d'emmagasiner des informations. Le cerveau ne travaille pas que de nuit pour effectuer ce nettoyage et ainsi se créer des souvenirs. L’organe "chef d’orchestre" de notre corps prend de l’avance pendant la journée, lors de nos moments de pause. Il commence alors un "pré-tri", en marquant certains souvenirs à conserver. C’est que révèle une nouvelle étude parue dans la revue Science. Jusqu'à récemment, les chercheurs ne comprenaient pas le mécanisme par lequel le cerveau choisissait ce qu'il devait conserver ou non en fin de journée.

Ils ont découvert que lorsque le cerveau est "inactif" pendant la journée, des vagues simultanées de neurones se rassemblent dans ce que l'on appelle des "ondulations d'ondes vives". Ces dernières indiquent au reste du cerveau que tel ou tel souvenir est important et doit être stocké plus tard dans la soirée. "Les ondulations d'ondes vives sont un schéma qui se produit dans l'hippocampe et, à l'état de veille, c'est ce schéma qui sélectionne ce qui sera stocké de manière permanente et ce qui sera trié", explique György Buzsáki, auteur principal de l'étude et professeur de neurosciences à la faculté de médecine de l'université de New York.

Si ces ondulations d’ondes vives sont moins fréquentes en journée que pendant la nuit, ce pré-travail facilitera la mission de nuit du cerveau consistant à sélectionner, mais aussi à recouper les expériences vécues pour la création de souvenirs. "De nombreuses parties de nos expériences de la veille sont découpées et liées à d'autres expériences dans l'hippocampe", ajoute le professeur de neurosciences.

Les rongeurs mis au repos

Dans le cadre de l'étude, les chercheurs ont permis à des rongeurs de parcourir un labyrinthe à plusieurs reprises et ont examiné leur cerveau pendant qu'ils le faisaient. Ils ont constaté que c'est lorsque les souris étaient au repos et qu'elles buvaient de l'eau sucrée que se produisaient les ondulations les plus marquées. Plus les rongeurs restaient près de la fontaine d'eau, plus le nombre d'ondes vives dans le cerveau augmentait. Après que l'animal se soit endormi et que de nombreuses ondes vives se soient produites pendant la nuit, le parcours du labyrinthe qui a été rejoué le lendemain était celui qui s'était produit juste avant le repos au calme près de la fontaine à eau.

Si la collation sucrée n’est pas recommandée à chaque pause, le repos du cerveau l’est !

Accordez à votre cerveau des moments de pause en journée

On le sait, prendre une pause favorise les connections neuronales et permet de développer sa créativité. Pour obtenir les meilleurs résultats dans le cadre d'un travail créatif, il faut donc accorder à son cerveau des moments de repos.

De même pour mémoriser quelque chose de compliqué. "Les expériences doivent être marquées [par des pauses] pendant l'apprentissage pour être consolidées ultérieurement", écrivent les auteurs de l’étude.

Il est donc essentiel d’accorder à notre cerveau des moments de pause. Cela peut être lors de moments simples comme partir se promener dix minutes ou boire un café avec un voisin. Même une courte sieste de début d’après-midi peut s’avérer utile pour renforcer les souvenirs et favoriser la créativité.

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