Cancer du sein : les inégalités sociales plus fortes après les traitementsIstock

On le sait. Nous ne sommes pas tous égaux face au cancer.

Cette étude va beaucoup plus loin et analyse les inégalités générées face à la maladie par les facteurs socio-économique (comme le niveau de revenu ou d’éducation), au moment du diagnostic, pendant les traitements mais aussi dans les deux ans qui ont suivi.

Menés conjointement par une équipe franco-suisse de l’Université de Genève (UNIGE), des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG), de l’Inserm et de Gustave Roussy, ces travaux ont étudié le parcours de près de 6 000 femmes soignées en France pour un cancer du sein “ précoce (sans métastase), un cancer fréquent et dont plus de 80% des femmes guérissent”, précise le communiqué de presse de l’Inserm.

Cinq domaines de la qualité de vie passés à la loupe

“L’équipe de recherche a examiné cinq domaines de la qualité de vie – la fatigue, l’état général, l’état psychique, la santé sexuelle et les effets secondaires, en regard de plusieurs indicateurs socio-économiques: niveau d’études, revenu du foyer en tenant compte du nombre de personnes dans le foyer, et situation financière perçue. La combinaison de ces éléments a permis de déterminer un score où 0 indique l’absence d’inégalités”, nous apprend l’Inserm. Dès le diagnostic, on peut s’en douter, les inégalités sont là puisque les femmes interrogées les situent à plus de 6.

“L’impact sur la qualité de vie est beaucoup plus prononcé chez les femmes moins favorisées”

Mais ce qui est vraiment étonnant c’est que ces inégalités dues aux facteurs socio-économiques augmentent pendant les traitements (elles grimpent à 11) mais aussi après. Deux ans après la fin des traitements, les inégalités sociales sont plus fortes (elles restent bloquées à 10) qu’avant la maladie : « L’impact sur la qualité de vie est beaucoup plus prononcé chez les femmes moins favorisées, quelles que soient les caractéristiques biologiques de leur cancer, leur âge ou le traitement reçu”, explique ainsi José Sandoval, l’un des auteurs de l’étude.

Intégrer une dimension sociale en oncologie

Ceci alors même qu’en France l’accès aux soins est égalitaire.

Comment l’expliquer alors? « Avoir le temps, l’argent et l’accès à l’information pour prendre soin de soi et trouver des ressources de soutien et mieux gérer les effets secondaires physiques et psychologiques de la maladie sera probablement plus facile pour les femmes de statut socio-économique élevé que pour, par exemple, une mère de famille monoparentale à faible revenu, sans relais pour ses enfants », souligne José Sandoval.

Les auteurs appellent donc à une prise en charge qui intègre cette dimension sociale, de manière à ce que toutes les personnes touchées par un cancer puissent se battre avec les mêmes armes.

Sources

Communiqué de presse Inserm

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