Depuis le 31 mai 2024, un décret de la ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités permet d’encadrer plus strictement la délivrance de dispositifs médicaux et produits injectables à base d’acide hyaluronique.
Le décret précise que “d epuis plusieurs années, un marché informel et lucratif dans lequel des particuliers et des non-professionnels de santé se procurent et réalisent sur eux-mêmes ou sur autrui des injections à visée esthétique d’acide hyaluronique s’était développé.”
Avec des conséquences parfois graves, d’autant que le public visé par cet usage détourné est plutôt jeune, et donc souvent moins informé. “Le problème n’est pas l’acide hyaluronique en lui-même, précise le Dr Etienne Dahan, rhumatologue, c’est son usage détourné et son utilisation par des personnes qui n’ont aucune compétence médicale. Ce qui induit deux risques majeurs, que l’injection ne soit pas réalisée au bon endroit d’une part et qu’elle ne soit pas faite dans des conditions d'asepsie optimale d’autre part.”
Si l’injection n’est pas réalisée au bon endroit, au pire le résultat n’est pas au rendez-vous, si les conditions de l’injection sont douteuses, on peut risquer une infection et des complications graves. Le nouveau décret prévoit donc “que la délivrance des dispositifs à base d’acide hyaluronique injectable soit rendue accessible uniquement sur prescription médicale pour les patients ou clients, et dans le cadre de leur usage professionnel pour les médecins et chirurgiens-dentistes.”
Ce qui est le cas si vous souffrez d’arthrose, l’infiltration d’acide hyaluronique étant un traitement courant pour soulager les douleurs.
Pas de risque avec les infiltrations en cas d’arthrose !
“Comme je l’ai dit, ce n’est pas l’acide hyaluronique qui pose problème, continue le Dr Dahan. Son utilisation en rhumatologie n’est absolument pas remise en cause.” Si les rhumatologues maîtrisent parfaitement son usage et l'utilisent dans des conditions optimales, de rares cas de réactions inflammatoires ont été rapportés. Mais là encore, le Dr Dahan est rassurant : les protocoles sont rodés et les rhumatologues savent parfaitement comment réagir si cette réaction se produit.
“On a toujours intérêt à encadrer une pratique, conclut le Dr Dahan , car on gagne en sécurité et en professionnalisme.”
Communiqué de presse ministère de la santé
Interview du Dr Etienne Dahan, rhumatologue
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