Les cancers de l'œsophage restent des maladies parfois compliquées à prendre en charge et souvent détectées à un stade avancé, ce qui rend la chirurgie impossible et assombrit le pronostic. “Malheureusement, beaucoup de malades ne sont pas opérables, déplore le Pr Hubert Johanet, chirurgien viscéral et digestif et Secrétaire général de l’Académie nationale de chirurgie, puisque l’on opère seulement 1000 à 2000 personnes en moyenne par an en France.”
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Cancer orl : les cancers des VADSSi votre cancer est détecté précocement ou si la tumeur est localisée, l’œsophagectomie (chirurgie qui consiste à retirer tout ou partie de l'œsophage) reste le traitement de référence (de plus en plus souvent encadré par d'autres thérapeutiques comme l'immunothérapie). Un geste chirurgical aujourd'hui parfaitement maîtrisé puisque “les chirurgiens ont commencé à intuber les malades pour leur retirer tout ou partie de l'œsophage dès les années 40”, précise le Pr Johanet.
Si le cancer est plus avancé, on pourra vous proposer une chirurgie couplée à une chimiothérapie et une radiothérapie. Reste que la chirurgie, bien qu’efficace, est un acte lourd qui demande d’être bien préparé en amont.
Des séances de kinésithérapie avant l'opération
“La principale problématique de l’oesophagectomie est respiratoire car nous ouvrons le thorax, explique le Pr Johanet et la complication la plus courante en post-opératoire est une toux douloureuse qui peut dégénérer en infection pulmonaire (pneumopathie notamment). Le taux de complications pulmonaires peut grimper jusqu’à 40 % !”
C’est d’autant plus ennuyeux que cette complication altère l’efficacité du geste opératoire. C’est pourquoi il est essentiel d’arriver au bloc en ayant des capacités pulmonaires optimales. Au besoin, des séances de kinésithérapie respiratoire pourront être mises en place dans les jours ou les semaines (le plus généralement) qui précèdent l’opération.
Les exercices respiratoires pourront aider en post-opératoire et améliorer la récupération. Après l’opération, un suivi et des soins pulmonaires sont mis en place systématiquement. “La période la plus délicate se situe entre le 10ème et le 15ème jour après l’opération”, conclut notre chirurgien. La vigilance est alors renforcée.
Interview du Pr Hubert Johanet, chirurgien viscéral et digestif et Secrétaire général de l’Académie nationale de chirurgie.
https://www.e-cancer.fr/
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