Syndrome de la Fée clochette : comment le reconnaître ?

Une faille de l'attachement dans la petite enfance

Ainsi, chez les fées Clochette, il est ainsi important de questionner le lien de l'attachement qui s'est construit - mal construit - quand elles étaient petites. "Elles ont pu souffrir d'un manque, d'un sentiment d'abandon, d'un éloignement, d'un déficit d'amour dans la prime enfance", explique la thérapeute.

Une femme qui a besoin d'être rassurée en permanence

Parents défaillants ou toxiques, situation difficile au sein de la cellule familiale ou difficulté dans la vie d'un des parents... Pour telle ou telle raison, ces petites filles ont quoi qu'il en soit souffert dans leur enfance et ne parviennent pas à l'âge adulte à gérer de manière adaptée l'attachement à l'autre. On trouve aussi la peur de l'abandon, tout comme la fée Clochette ne supporte pas l'idée que Peter Pan puisse s'attacher à d'autres personnes qu'à elle. "Le plus souvent, elles n’ont pas eu les mêmes permissions que leurs frères, si elles en avaient, elles n’ont pas été valorisées en tant que petites filles, ou elles ont été élevées pour être les premières tout le temps. Elles se sont donc dit que pour être aimées, il fallait réussir", expliquait à Psychologies Sylvie Tenenbaum, qui a mis un nom sur ce syndrome.

"Elles sont dans une forme de violence vis-à-vis de la vie, car elles prennent une forme de revanche, analyse Sylvie Tenenbaum. Il s’agit d’une vengeance aussi, sur une enfance difficile, où elles ont été souvent critiquées, maltraitées, humiliées, manipulées. Durant celle-ci, elles ont emmagasiné une bonne dose de colère. Et la colère, c'est de l'énergie, qu’elles vont canaliser ensuite dans la réussite professionnelle et sociale". Ce sont selon elle des femmes qui ont peut de leurs émotions. "Elles en ont peur car elles pensent que celles-ci pourraient leur enlever leur force. Et de la force, il est vrai qu’elles en ont beaucoup", estime la psychothérapeute Sylvie Tenenbaum.

C'est vrai pour Wendy, mais aussi tous les enfants perdus du Pays imaginaire. "Une femme touchée par le syndrome de la fée Clochette a besoin d'être rassurée en permanence. En valorisant l'autre, elle formule aussi la demande d'être elle-même valorisée. Elle est sans cesse présente auprès de l'autre mais parce qu'elle a sans cesse besoin que l'autre soit aussi présent", souligne Anne-Laure Buffet. Les femmes atteintes du syndrome de la fée Clochette "sont encore des petites filles qui attendent qu'on les aime de façon inconditionnelle". "Très inconsciemment, elles attendent des hommes qu’ils réparent leur vie psychoaffective. Mais cela ne peut pas marcher car personne ne pourra leur donner ce qu’elles n’ont pas reçu pendant l’enfance", estime la psychothérapeute Sylvie Tenenbaum.

Elle attend d'être rassurée alors qu'elle ne pourra jamais être satisfaite

Une fée Clochette souffre d'un manque de confiance énorme alors qu'elle affiche tout le contraire et renvoie l'image d'une personne très sûre d'elle-même. Elle attend d'être rassurée alors qu'elle ne pourra jamais être satisfaite. "La solitude réveille chez elle une très grande souffrance, d'où ses colères, ses exigences et son besoin de manipulation. Mais sa quête est perdue d'avance, car une fée Clochette aime le répondant. Soit la personne est manipulable et Clochette n'a pas le répondant qu'elle espère, soit elle l'a, mais dans ce cas, elle sabote la relation par ses comportements toxiques".

Syndrome de la fée clochette : comment en sortir ?

Alors que faire en face d'une fée Clochette, comment l'aider et l’accompagner ? "La colère ne fera que réactiver leur blessure et les rassurer les soulagera un temps, mais seulement un temps. Un travail en thérapie, à deux ou seule, l'aidera vraiment à soigner cette blessure ancrée, profonde qui la pousse dans ses excès". Il est important de faire comprendre à une fée Clochette, en restant toujours très rassurant et bienveillant, que son mode de communication violent, la relation toxique qu'elle met en place ne pourra pas durer, en amitié comme en amour.

Syndrome de la fée clochette : une femme séductrice

Comme expliqué avant, la femme atteinte du syndrome de la fée clochette est une éternelle insatisfaite et c'est également le cas en amour, avec des histoires souvent impossible. En effet, dans leurs relations avec les hommes, elles ont d'une grande exigence et en attendent toujours trop. "Les hommes qu’elles rencontrent ne sont jamais à la hauteur. Et comme elles n’ont pas un caractère facile, à la moindre déception, ils sont immédiatement renvoyés. Elles ont tellement été frustrées par le passé qu’elles ne supportent pas la moindre petite contrariété", estime la psychothérapeute Sylvie Tenenbaum auprès de Psychologies. Selon elle, ces femmes "fée Clochette" "méprisent les hommes, ayant pour beaucoup souffert à cause de leur père pendant leur enfance". "Elles n’attendent donc d’eux que d’être adulées". Il s'agit en réalité de femmes qui souffrent de dépendance affective et dont les relations seront vouées à l'échec en raison d'attentes excessives. "Ce sont encore des petites filles qui attendent qu'on les aime de façon inconditionnelle", conclut celle qui a nommé ce syndrome.

Le manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, repère de la psychiatrie

Comme dit précédemment, le syndrome de la fée Clochette n’est pas reconnu comme une pathologie. Cette expression n’apparaît pas dans le DSM (Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders), connu en français sous le nom de manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux. Cet ouvrage de référence pour la psychiatrie répertorie les différents troubles mentaux.

Sa dernière édition liste plusieurs situations ou maladies : les troubles majeurs cliniques, les troubles de la personnalité et le retard mental. Il en décrit les aspects, en définit les facteurs psychosociaux et environnementaux et en observe le fonctionnement global. Le syndrome de la fée Clochette n’appartient à aucune de ces catégories, il est donc à relativiser.