Cadeau utile, cadeau futile, cadeau hors de prix, carte cadeau, cadeau cheap, cadeau à côté de la plaque ou cadeaux parfait… Le contenu du paquet que nous mettons sous le sapin serait très révélateur de notre personnalité. Car faire un cadeau, c’est finalement offrir une petite part de soi, et donc, se dévoiler un peu.
Pas toujours évident pour les personnes très pudiques ou qui manquent de confiance en elles, cet exercice est plus simple pour les extraverties au tempérament de leader. Ainsi, quand certains se mettent une pression pas possible dès le début du mois de novembre, redoutant de se tromper ou de décevoir, d’autres s’y collent le 23 décembre et les choisissent sans se poser trop de question. Mais déjà, d’où vient cette tradition d’offrir des cadeaux pour Noël, et depuis quand existe-t-elle ?
Noël : quand les cadeaux deviennent un vrai casse-tête
Bien que traditionnellement et religieusement, l’échange de cadeaux le 25 décembre évoque les offrandes des mages et des bergers à Jésus, le jour de Noël n’a pourtant pas toujours été synonyme de cadeaux. Ça n’est qu’à la fin du XIXe siècle que le fameux cadeau de Noël se démocratise, et ce, avec l’arrivée des grands magasins Printemps Haussmann et Galeries Lafayette à Paris. La pratique veut alors que seuls les enfants reçoivent des présents ce jour-là. Puis progressivement, les mœurs évoluent et tout le monde, adulte comme enfant, à finalement le droit à son paquet cadeau au pied du sapin !
Une tradition qui ravit les commerçants, mais pas toujours les particuliers pour qui la mission cadeaux de Noël vire souvent à la véritable corvée. Car finalement, quoi de plus compliqué que d’offrir un présent qui plaise à son destinataire ? D’après une étude menée par le site de revente en ligne Rakuten, 41 % des Français auraient revendu un de leurs cadeaux de Noël en 2021. Les principales raisons invoquées ? Un manque d’utilité, un cadeau en doublon ou un problème de taille. Mais outre ces ratés, le cadeau de Noël peut déplaire, vexer, faire de la peine, provoquer une gêne ou laisser perplexe celui qui le reçoit…
Le cadeau à message caché
Un massage minceur, un soin anti-ride, un abonnement à une salle de sport, ou encore un pantalon taille 38 quand on fait un bon 42… Ces cadeaux à message caché peu flatteur, sont plus fréquents qu’on ne le pense.
Que ce soit d’une maman à sa fille, d’un mari à sa femme ou d’une copine à l’autre, ils traduisent au mieux un manque de tact, et au pire, une volonté à peine dissimulée de faire de la peine. "Souvent sous couvert de bienveillance, ces cadeaux à message traduisent en fait un cruel manque d’empathie" assure auprès de Medisite Sylvie Tenenbaum, psychothérapeute et auteure de "Ce que disent nos cadeaux" aux éditions Leduc. La bienséance voudrait que ce type de cadeau fasse écho à une demande claire de la personne qui le reçoit et soit idéalement offert à une autre occasion que Noël, de préférence même sans occasion particulière.
La carte cadeau
La carte cadeau s’est largement démocratisée depuis quelques années. Souvent multi-enseignes, elle a l’avantage d’éviter le cadeau "à côté de la plaque", les erreurs de taille ou de doublon. Pour autant, ils font rarement briller les yeux de ceux qui la reçoivent, comme on l’attend des cadeaux de Noël réussis.
"La carte cadeau peut traduire deux choses. D'abord, la flemme : l’offreur ne prend pas le temps de chercher et choisit la facilité", explique la psychothérapeute. "Le second, est un gros manque de confiance en soi et une crainte de tomber à côté et de décevoir." Elle peut toutefois être une bonne option lorsque l’on connaît très peu les goûts de la personne ou qu’elle a des goûts très précis auxquels on ne connaît rien. "Un adolescent très geek ou une ado férue de mode seront sûrement contents de recevoir une carte cadeau de leur enseigne préférée", nuance Sylvie Tenenbaum.
Le cadeau hors de prix
Le cadeau hors de prix va avoir tendance à mettre très mal à l’aise la personne qui le reçoit, notamment parce qu’elle n’aura certainement pas les moyens de lui rendre la pareille. "Il y a ostensiblement une volonté de prouver quelque chose, comme une plus grande réussite professionnelle par exemple" souligne la thérapeute. "Mais on peut aussi se questionner sur la raison de ce cadeau disproportionné. Celui qui le fait attend-il quelque chose en retour ?"
Quoiqu’il arrive, ce type de cadeau est clairement culpabilisant. Généralement, il traduit soit un manque de sensibilité de celui qui l’offre, soit une volonté à peine feinte d’embarrasser celui à qui il est destiné.
Le cadeau utile
Un nouveau grille-pain car le nôtre vient de nous lâcher, des verres à vin pour remplacer ceux que l’on a cassé, un nouveau peignoir car le précédent était tout élimé… Le cadeau utile fait généralement suite à la constatation d’un manque et à au moins le mérite de montrer que la personne qui l’offre est attentif aux besoins de l’autre.
"Mais si ce type de cadeau est attentionné, il est aussi très 'terre à terre' et manque de fantaisie", révèle Sylvie Tenenbaum. "On aime que les cadeaux offerts à cette occasion nous fassent un peu rêver, pour illustrer la fameuse magie de Noël."
Le cadeau parfait
C’est le cadeau dont tout le monde rêve : celui qui fait mouche, qui tombe juste et auquel on ne s’attend pas. Il est offert par ces personnes qui attendent patiemment l’information impromptue, au cours d’une discussion et depuis plusieurs semaines. Quand ils entendent "j’adore cet auteur" ou "ce bracelet est magnifique" ou encore "j’ai toujours rêvé d’avoir une lampe en cristaux de sel de l’Himalaya", ils le notent dans un petit carnet pour l’acheter discrètement et l’offrir le jour J.
"Ces personnes sont très à l’écoute, attentionnée et attentives au désir de l’autre. Elles se nourrissent vraisemblablement de leur plaisir" assure auprès de Medisite la psychothérapeute. Mais attention à ce que cela ne vire pas à l’obsession. Ce type de comportement, s’il est systématique, peut aussi traduire un manque de confiance en soi et un besoin que tout le monde nous aime.
Le cadeau symbolique
On connait tous une personne qui fait des cadeaux qui ne coûtent rien, voire pas de cadeau du tout. Dans ce cas-là, il ne s’agit pas de personnes en difficulté financière, mais de celles qui ne souhaitent clairement pas mettre d’argent dans les cadeaux de Noël, et généralement, dans les cadeaux tout-court. "Souvent sous couvert d’un engagement anticonsumériste qui dénonce le côté trop commercial de cette fête de fin d’année, ce comportement témoigne presque toujours d’une certaine avarice non assumée", s’amuse la spécialiste.
Autre possibilité de celui qui n’offre jamais rien : c’est la peur panique de décevoir et de ne pas réussir à faire plaisir. La personne préfère contourner en ne prenant aucun risque. Cela cache alors probablement une grande fragilité narcissique…
Merci à Sylvie Tenenbaum, psychothérapeute et auteure de Ce que disent nos cadeaux aux éditions Leduc
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