La vente en vrac est-elle compatible avec la sécurité sanitaire ?IllustrationIstock
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Avec la popularisation du "zéro déchet", la vente en vrac a le vent en poupe et son offre est de plus en plus diversifiée. Des céréales, des pâtes, du miel, et même du vin et des produits de nettoyage, on peut vraiment trouver de tout !

Ce type de vente permet notamment de choisir sa quantité et de réaliser des économies, les emballages en moins. Pour être qualifié de "vente en vrac", le produit doit respecter trois conditions : être présenté sans emballage, vendu dans la quantité choisie par le consommateur et conditionné dans des contenants réemployables ou réutilisables.

Choisir des produits en vrac semble une bonne idée, mais est-ce sûr pour la santé du consommateur ? Il existe un guide de bonnes pratiques pour s’en assurer. "Si ces recommandations sont principalement destinées aux distributeurs et aux pouvoirs publics, certaines concernent aussi les consommateurs", rapporte The Conversation.

Vente en vrac : que dit la réglementation ?

La loi oblige les chaînes de distribution à mettre en vente des produits alimentaires sur des étagères ou des vitrines en hauteur, pour des raisons sanitaires. Les vendeurs de vrac doivent également garder obligatoirement tous les sacs des produits jusqu’à la fin de la vente. Le numéro de lot et l’année de départ de l’emballage doivent apparaître sur cet emballage.

Pour éviter la contamination croisée (ou la transmission d’allergènes), chaque produit doit avoir son propre ustensile de service.

Vente en vrac : les produits interdits

Concernant les types d’aliments autorisés, "tout produit de consommation courante peut être vendu en vrac, sauf exceptions dûment justifiées par des raisons de santé publique", selon le Code de la consommation. Dans les faits, le décret du 30 août 2023 précise les produits autorisés ou non. Certains sont permis sous condition, comme "les denrées alimentaires périssables susceptibles, après une courte période, de présenter un danger pour la santé humaine (viande fraîche, charcuterie...)", ainsi que certains produits hygiéniques et cosmétiques.

D’autres produits sont interdits en vrac pour raison d’hygiène, notamment le lait cru et traité thermiquement (pasteurisé, stérilisé…), des produits pour bébé, les produits surgelés, les produits biocides (type insecticide), les tampons hygiéniques, les piles.

Le consommateur, un acteur à part entière de sa sécurité sanitaire

Le consommateur s’attend à trouver des produits en vrac garantis pour sa santé. "Cependant, ce dernier est un acteur à part entière de sa sécurité sanitaire – il a la maîtrise du produit de son achat jusqu’à sa préparation et sa consommation ou son utilisation", relève The Conversation. À cause de mauvaises pratiques au domicile, des toxi-infections alimentaires collectives (TIAC) sont déclarées chaque année.

Le consommateur doit aussi éviter, en magasin, de manipuler les produits et d’intervertir les ustensiles de service.

La loi AGEC indique qu’un contenant peut tout à fait être apporté par le consommateur lui-même s’il est "visiblement propre et adapté à la nature du produit acheté". Ce qui n’est pas très précis pour garantir son innocuité ! Par exemple, un séchage insuffisant peut contribuer à une prolifération microbienne ou à des réactions chimiques avec certains produits.

Il pourrait y avoir un "risque de contamination des aliments par des résidus de substances chimiques si le contenant a servi à des produits non alimentaires. La réutilisation inverse, c’est-à-dire de contenants d’origine alimentaire pour des produits non alimentaires a aussi été à l’origine d’accidents potentiellement graves : en raison de l’absence d’étiquetage précisant la nature réelle du produit contenu, mais aussi de la confusion notamment pour les jeunes enfants." Prudence avec les contenants donc.

Conserver les informations du produit en vrac

De son côté, l’industriel a une exigence de transparence envers le consommateur sur certaines caractéristiques de son produit : les allergènes, la durée de conservation, les modalités de cuisson, la traçabilité…

Pour le consommateur, il s’agira de bien reporter ces informations en cas de rappels de lot par exemple (le libellé exact du produit, le numéro de lot ou la date d’achat). "Le consommateur doit donc être proactif pour récupérer mais aussi conserver les informations essentielles qui lui permettront de s’assurer que le produit acheté demeure sain, estime The Conversation. Une stratégie de sensibilisation en ce sens devrait être mise en œuvre par les pouvoirs publics, appuyée par une communication active (médias, corps médical, associations de consommateurs, lieux d’achat, école)."

Sources

https://www.quechoisir.org/actualite-vente-en-vrac-un-decret-precise-les-produits-autorises-ou-non-n110902/

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