Un IMC élevé n'a pas forcément d’impact sur la mortalité, selon une étudeAdobe Stock

L’excès de poids est en constante augmentation : près d’un Français sur deux serait touché par le surpoids. Un chiffre qui a doublé en près d’un demi-siècle, selon une étude de l'Inserm et du CHU de Montpellier. Un adulte est considéré comme étant en surpoids lorsque son indice de masse corporelle (IMC) est égal ou supérieur à 25, et obèse quand celui-ci est égal ou supérieur à 30.

IMC : un indicateur incomplet

Cependant, l’utilité de l’IMC est de plus en plus remise en question par les spécialistes. Et pour cause : cet indicateur ne permettrait pas de détecter avec exactitude le risque de maladies cardiaques, de diabète ou d'autres maladies chroniques car il ne tient pas compte de la composition du corps en entier (les muscles, les os et la graisse).

Une étude publiée le 5 juillet 2023 dans la prestigieuse revue PLOS One vient également remettre en cause le bien-fondé de l’utilisation de l’IMC pour évaluer la santé d’une personne. D’après ses auteurs, issus de la Rutgers University (États-Unis), cet indicateur n’aurait pas d’incidence sur la mortalité lorsqu’il est pris indépendamment des autres éléments considérés comme des facteurs de risque.

Pour arriver à ces conclusions, les chercheurs ont étudié les données médicales de plus de 550 000 adultes américains. Leur IMC a été calculé grâce aux données fournies par ces personnes (taille et poids). Les scientifiques s’en sont servi pour diviser les participants en neuf groupes selon leur IMC. En parallèle, les chercheurs ont récolté des informations démographiques et socio-économiques sur les volontaires, ainsi que des données sur leurs comportements, sur leurs comorbidités et sur leur accès aux soins.

IMC : pas d’augmentation significative de la mortalité lorsqu’il est compris entre 22,5 et 27,4

En moyenne, les participants étaient âgés de 46 ans et l’échantillon était paritaire. 35% d’entre eux avaient un IMC compris entre 25 et 30 (ce qui équivaut à une situation de surpoids) et 27,2% avaient un IMC supérieur ou égal à 30 (ce qui équivaut à une situation d’obésité).

La durée médiane de suivi de ces personnes était de 9 ans, certaines ayant été suivies pendant 20 ans. Au total, les auteurs de l'étude publiée dans PLOS One ont comptabilisé 75 807 décès. Ils ont ainsi observé que le risque de décès, toutes causes confondues, était similaire dans plusieurs catégories d’IMC.

Plus précisément, chez les personnes âgées, il n’y a pas d’augmentation significative de la mortalité lorsque l’IMC est compris entre 22,5 et 34,9. Chez les adultes plus jeunes, il n’y a pas d’augmentation significative de la mortalité lorsque l’IMC est compris entre 22,5 et 27,4. Faites le calcul avec notre outil

Santé : il faut prendre en compte la composition complète du corps

Cependant, en ce qui concerne les adultes ayant un IMC supérieur ou égal à 30, les chercheurs ont observé un risque de décès supérieur de 21% à 108% par rapport aux personnes non obèses.

Quelle conclusion en tirer ? L’IMC n’est pas un indicateur suffisamment précis pour prendre en compte le risque de décès d’une personne. D’après les chercheurs, il est nécessaire de mener davantage d’études sur le sujet en incorporant dans les évaluations des facteurs comme l’historique du poids, la composition corporelle et la morbidité. Ils affirment que les IMC situés dans la catégorie “surpoids” ne sont généralement pas associés à un risque accru de décès, toutes causes confondues.

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