Il n’est pas rare de constater une baisse des consommations alimentaires avec l’âge, en lien avec une baisse d’appétit naturelle. Mais ce n’est pas la seule raison qui peut expliquer cette diminution. Les causes sont multiples : un isolement social, un déménagement, une baisse d’activité physique, trop de médicaments à prendre avant ou au cours du repas, des douleurs bucco-dentaires, une digestion difficile, des régimes trop restrictifs (amaigrissants ou sans sel, sans résidus etc.), l’altération du goût et de l’odorat avec l’âge…
Autant de raisons de s’inquiéter du risque de dénutrition, qui touche 2 millions de personnes en France, dont 400 000 personnes âgées à leur domicile selon la Haute Autorité de Santé.
La dénutrition : une spirale à éviter
"La dénutrition est l’état du corps observé lorsqu’il y a un déséquilibre nutritionnel. Le corps reçoit, par l’alimentation, insuffisamment d’énergie, de protéines et de nutriments pour bien fonctionner et couvrir ses besoins", selon l’Assurance Maladie. "Il en résulte un amaigrissement important, une diminution du tissu adipeux (de graisse) et surtout de la masse des muscles du corps. La fonte musculaire est à l’origine de la plupart des complications de la dénutrition."
La dénutrition entraîne des complications en cascade : on parle de "spirale de la dénutrition". Tout d’abord, le manque d’énergie dû à la dénutrition favorise une grande fatigue et une perte musculaire. Le risque de chutes augmente et avec elles le nombre de séjours à l’hôpital, ce qui ne favorise pas souvent une reprise d’appétit… Parmi les personnes de plus de 65 ans, une personne sur trois est victime d'une chute au moins une fois par an.
D’autres complications de la dénutrition sont à relever :
- les infections se multiplient et la cicatrisation devient délicate,
- une vidange plus lente de l’estomac après les repas avec mauvaise digestion et une constipation,
- un retentissement psychique et relationnel (irritabilité, troubles de mémoire etc.),
- une diminution de la qualité de vie,
- la mort quand la perte de masse protéique excède 50%.
Afin d’éviter de tomber dans la spirale de la dénutrition, voici quelques astuces pour améliorer l’appétit d’une personne âgée :
Relever les plats
Vous pouvez donner plus de saveurs aux aliments en utilisant des épices (paprika, cumin, muscade…) et des aromates (thym, romarin, persil…) que la personne qui perd de l’appétit aime bien.
Soigner la présentation des assiettes
Une jolie assiette bien propre et colorée donnera plus envie de manger que l’inverse !
Adapter la texture des aliments
Parfois, la personne âgée ne mange plus car les aliments sont trop difficiles à mastiquer. On peut lui couper la viande, peler les fruits… Et même adapter la texture, en privilégiant une alimentation hachée (voire mixée si cela est vraiment nécessaire). Enfin, le manger-main peut faciliter les prises alimentaires. Ce sont de petites bouchées que l’on peut attraper avec les doigts.
Fractionner l’alimentation
3 repas principaux trop copieux peuvent vite écœurer une personne qui perd l’appétit. Dans ce cas, privilégiez de petites portions, couplées à quelques collations dans la journée.
Participer à la préparation du repas
Cuisiner peut augmenter l’appétit chez certaines personnes.
Se promener avant le repas
Le fait de bouger peut participer à augmenter l’appétit et aussi à améliorer le moral.
S’hydrater en dehors des repas
Il est essentiel d’apporter suffisamment d’eau à l’organisme, mais au bon moment. L’eau pendant les repas peut couper l’appétit.
Voir du monde
Entretenir des relations positives avec son entourage est bon pour le moral, ce qui participe à mieux manger.
Recevez encore plus d'infos santé en vous abonnant à la quotidienne de Medisite.
Votre adresse mail est collectée par Medisite.fr pour vous permettre de recevoir nos actualités. En savoir plus.