L’Assistance Public-Hôpitaux de Paris (AP-HP) vient d’annoncer au Parisien qu’une patiente de 37 ans avait mis au monde des jumeaux en décembre 2018 à l’hôpital Cochin (Paris). Cette dernière, atteinte de ménopause précoce, a bénéficié d’une maturation ovocytaire in vitro (MIV), réalisée à l’hôpital Jean-Verdier de Bondy (93). Il s’agit là d’une première mondiale qui va redonner espoir aux femmes infertiles à cause d'une maladie auto-immune. Cette technique consiste à préserver la fertilité des femmes, dont la maladie perturbe le système immunitaire.
La mère de famille a été ménopausée de manière précoce à cause d'une maladie auto-immune. "Elle produisait des anticorps qui réagissaient contre ses ovaires, mais elle disposait encore de follicules ovariens (structure qui contient l’ovocyte, ndlr)", précise le Pr Michaël Grynberg, chef du service de médecine de la reproduction et préservation de la fertilité à Jean-Verdier.
Une intervention possible par le prélèvement de follicules
La patiente n’avait plus ses règles et avait été orientée vers l’établissement par un médecin endocrinologue, spécialiste des troubles hormonaux. "On s’est dit qu’on pouvait peut-être faire quelque chose tant qu’elle avait encore des follicules pour permettre d’envisager une future grossesse", détaille le gynécologue. Ce dernier lui a alors prélevé des follicules immatures, avant que le Dr Chritstophe Sifer, responsable du laboratoire de biologie de la reproduction à Jean-Verdier, les fasse maturer in vitro durant 48 heures.
Cette technique avait déjà porté ses fruits chez d’autres femmes, mais jamais chez une patiente victime d’une maladie auto-immune.
Aujourd’hui, les jumeaux ont 6 mois…
Par chance, les follicules de la patiente sont parvenus à développer des ovules. Ils ont par la suite, été fécondés avec succès par les spermatozoïdes de son conjoint. Les embryons ont alors pu être congelés.
La patiente a décidé de les exploiter sans attendre. Deux embryons ont ainsi été décongelés et implantés dans son utérus. "Une chance, puisque les maturations in vitro marchent deux fois moins bien que les stimulations ovariennes classique", estime le Dr Sifer. Aujourd’hui, les jumeaux ont 6 mois. Les deux petits garçons se portent comme des charmes.
Bondy : malgré une ménopause précoce, elle a pu accoucher de jumeaux, Le Parisien, 5 juin 2019
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