THS : il ne présenterait aucun danger pour les femmes de 65 ans et plusIstock
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Après la publication, entre les années 1990 et 2000, d’études issues de la Women's Health Initiative (WHI) sur la morbidité et la mortalité des femmes ménopausées, la méfiance envers le traitement hormonal de substitution (THS) n’a cessé de grandir, surtout chez les femmes de plus de 65 ans. En cause, la peur d’une association entre le THS et différents cancers, ainsi que certaines maladies cardiovasculaires, que suggéraient ces recherches.

THS et risques de cancer : des craintes infondées ?

Une étude publiée le 9 avril 2024 dans la revue Menopause vient toutefois contredire cette hypothèse : d’après ses auteurs, c es craintes pourraient être infondées si l’on prend en compte les différences de dosage, de type de THS ou de voie d’administration.

Malgré les conclusions d’une étude ayant fait suite au projet WHI publiée en 2004 et de dizaines d’autres publications parues depuis, des nombreux professionnels de santé et de patientes ménopausées continuent de penser que le THS, surtout après 65 ans, peut augmenter le risque de cancer du sein invasif, d’accident vasculaire cérébral (AVC) et de maladies coronariennes.

À cause de ces craintes, beaucoup de femmes ménopausées n’ont pas pu être soulagées de symptômes parfois lourds de la ménopause, comme les bouffées de chaleur. Pour rappel : le THS est aujourd’hui reconnu comme le traitement le plus efficace pour gérer tout un éventail de symptômes désagréables associés à la ménopause.

L’étude parue dans Menopause se base sur les données de santé de 10 millions de femmes adhérentes du programme Medicare (un système d’assurance santé américain pour les personnes de 65 ans et plus et les personnes handicapées) entre 2007 et 2020.

THS : les effets varient en fonction du type, du dosage et de la voie d’administration

Cette étude suggère que les effets du THS chez les femmes de 65 ans et plus varient en fonction du type, de la voie d’administration et du dosage. Ces résultats sont cohérents avec les recommandations de 2022 de la Menopause Society, l’organisation américaine de référence sur la santé des femmes de 40 ans et plus.

D’après la Menopause Society, il n’y a pas de règle générale en ce qui concerne l’arrêt du THS, du moins pas si l'on se base seulement sur l'âge des patientes. Aussi, pour les femmes en bonne santé qui souffrent de bouffées de chaleur, continuer de suivre un THS après 65 ans est une option raisonnable, d’après l’organisation, tant qu’on est suivie et que le médecin a bien considéré les coûts et les bénéfices d’un tel traitement.

L’administration d’un THS devient de plus en plus importante avec l’âge

La Menopause Society rappelle par ailleurs que l’administration d’un THS devient de plus en plus importante à mesure que les femmes vieillissent, pour gérer les conséquences sur la santé de la ménopause, cela à faible dose et par voie non orale.

Les auteurs de l’étude parue dans Menopause suggèrent pour leur part que l’administration d’un THS à base d’oestrogènes après 65 ans est associée à une réduction significative du risque de mortalité, de cancer du sein, de cancer du poumon, de cancer colorectal, d’insuffisance cardiaque congestive, de thrombose veineuse, de fibrillation auriculaire, d’infarctus aigu du myocarde et de démence.

En revanche, le THS combinant oestrogènes et progestérone pourrait augmenter le risque de cancer du sein, mais ce risque pourrait être réduit grâce à de faibles doses de progestatif de synthèse par voie transdermique ou vaginale. Enfin, l’administration de progestatif de synthèse serait associée à une réduction significative du risque de cancer de l’endomètre, de cancer de l'ovaire, de cardiopathie ischémique, d’insuffisance cardiaque congestive et de thrombose veineuse.

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