Ce revirement de situation, à quelques jours de son interdiction, est une bonne nouvelle pour les 1 800 patients inclus dans le protocole de cannabis thérapeutique. Cette prolongation de dernière minute est une "mesure d’urgence", estime Nicolas Authier, médecin psychiatre et président du comité scientifique de cette phase expérimentale, dans une interview au journal La Croix. L’expérimentation, qui a vu le jour il y a plus de trois ans, devait s’arrêter au 31 décembre 2024. Lors d’une réunion avec les associations, le ministère de la Santé a décidé d’accorder un délai supplémentaire “pour permettre soit un sevrage, soit une alternative thérapeutique”, précise France Info.
Cette expérimentation est primordiale pour de nombreux médecins spécialisés en maladies chroniques. Le Dr Nicolas Authier parle de "dernière alternative" pour des patients atteints de cancers, de sclérose en plaques ou d’autres maladies dont les souffrances sont sévère s et la réponse aux traitements conventionnels faible.
Un rapport de la Direction générale de la santé (DGS), publié en novembre 2023, a montré une amélioration de la douleur grâce au cannabis médical. Les résultats indiquent qu’un tiers des patients ont déclaré une amélioration globale de leur état de santé, un tiers une baisse importante des douleurs, et un tiers n’a pas constaté de changement.
"On veut m’enlever du jour au lendemain ce qui me permet d’obtenir un peu de répit et de trouver le sommeil"
En février 2024, l’Agence nationale de sécurité du médicament rappelait la fin de l’expérimentation dans un communiqué : "L'expérimentation est prolongée jusqu'à ce qu'un médicament à base de cannabis soit autorisé et disponible, et au plus tard jusqu'au 31 décembre 2024. Cette prolongation assure la continuité de traitement pour les patients déjà inclus au 26 mars 2024. Après cette date, aucun nouveau patient ne pourra plus entrer dans l’expérimentation."
"La grande difficulté en France, c’est d’envisager le cannabis sous un angle thérapeutique. Aujourd’hui, c’est le discours moral et répressif autour des consommateurs de drogues qui est omniprésent", regrette, auprès du journal La Croix, Marie Jauffret-Roustide, sociologue à l’Inserm et membre du comité scientifique psychotropes, stupéfiants et addictions à l’ANSM.
Sandra, 53 ans, atteinte de névralgie une maladie chronique qui entraîne des douleurs musculaires et nerveuses témoigne de sa colère auprès du journal Libération, le 19 décembre : "On veut m’enlever du jour au lendemain ce qui me permet d’obtenir un peu de répit et de trouver le sommeil."
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