exhausted middle aged woman waving her fan, suffering from menopausal symptoms, experiencing hot flushIstock
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Environ 1,1 milliard de personnes dans le monde sont des femmes ménopausées. Beaucoup d’entre elles souffrent de symptômes plus ou moins gênants : bouffées de chaleur, troubles de l’humeur et du sommeil, prise de poids, sécheresse intime

Pour contrer ces manifestations, un traitement hormonal de substitution (aussi appelé "hormonothérapie") est parfois prescrit à la patiente. Il s'agit d'administrer des hormones naturelles ou de synthèse : des œstrogènes, de la progestérone, ou les deux combinés. "L'hormonothérapie est efficace pour réduire les symptômes de la ménopause, sans aucun doute", a déclaré à Health Garnet L. Anderson, co-auteur d’une nouvelle analyse de suivi sur les avantages et inconvénients de cette thérapie hormonale. "Mais l'hormonothérapie présente des risques et des avantages pour les deux types d'hormones que nous avons testés", précise-t-il.

Hormonothérapie : une première analyse remise en question

Un bref rappel des faits : dans les années 1990, des chercheurs américains ont recruté plus de 160 000 femmes ménopausées âgées de 50 à 79 ans dans le cadre de l'étude "the Women's Health Initiative Investigators". Ceci afin de mieux comprendre comment l'hormonothérapie soulage les symptômes de la ménopause.

Malgré un bon échantillon, l’étude de l’époque (publiée en 2002 dans la revue JAMA) analysait surtout les résultats pour les femmes de plus de 60 ans, passant en silence ceux obtenus pour les femmes plus jeunes, pourtant plus positifs. Or, la ménopause apparaît le plus souvent entre 45 et 55 ans

Ménopause : "Des femmes ont souffert inutilement des symptômes"

Beaucoup de femmes ménopausées ont alors arrêté de prendre des hormones suite à la publication de l’étude. Les retombées de l'étude "ont terriblement desservi une vaste population de femmes qui ont souffert inutilement des symptômes de la ménopause et qui ont ensuite connu une augmentation des conditions qui peuvent être évitées par l'utilisation appropriée de l'hormonothérapie", a confié Lisa Brent, directrice médicale de Be Well Natural Medicine et spécialiste de la ménopause.

La nouvelle analyse, également publiée dans JAMA mais en 2024, va à l’encontre de la précédente.

"Les avantages liés au soulagement des symptômes peuvent l'emporter sur les risques"

Concrètement, il s’agit comme toujours d’évaluer la balance bénéfices/risques du traitement. Pour les symptômes, l’hormonothérapie aurait permis d'améliorer les sueurs nocturnes modérées à sévères, les bouffées de chaleur et d'autres symptômes de la ménopause.

Concernant les risques de développer des maladies, le traitement aux hormones ne présentait pas spécialement de risques pour les moins de 60 ans. Il y aurait eu moins d’un cas supplémentaire d’AVC pour 1 000 femmes plus jeunes utilisant une thérapie combinée (œstroprogestative) et aucun risque supplémentaire avec l'œstrogène seul.

"Les autres risques, principalement les maladies cardiovasculaires et le cancer du sein, sont en général très faibles dans ce groupe d'âge, de sorte que les avantages liés au soulagement des symptômes peuvent l'emporter sur ces risques", a déclaré le professeur Anderson.

"Ces avantages de l'hormonothérapie en début de ménopause, combinés à des taux plus faibles d'effets indésirables du traitement en début de ménopause qu'en fin de ménopause, plaident en faveur de son instauration avant l'âge de 60 ans pour les femmes ne présentant pas de contre-indications et dont les symptômes de la ménopause sont gênants", notent cette année les chercheurs.

Limites de l’étude

Toutefois, même cette étude présente des limites. Le professeur Anderson confesse que sa recherche n’a pas testé tous les types de préparations hormonales et n’a pas intégré les femmes ménopausées prématurément, par exemple à la suite d'une chimiothérapie ou d’une intervention chirurgicale.

Par ailleurs, l’étude éclipserait des bienfaits de l’hormonothérapie, mentionnés par le groupe consultatif de la North American Menopause Society en 2022. Selon leur prise de position, les femmes qui suivent un traitement hormonal ont un risque réduit de 33 % de développer un cancer de l'utérus et présentent des améliorations au niveau de l'humeur, du sommeil, de la fonction sexuelle, des douleurs articulaires et de la fonction cognitive.

Sources

https://jamanetwork.com/journals/jama/fullarticle/195120

https://jamanetwork.com/journals/jama/article-abstract/2818206

https://journals.lww.com/menopausejournal/fulltext/2022/07000/the_2022_hormone_therapy_position_statement_of_the.4.aspx

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