closeup of insect mite on pink epidermis danger of tick-borne diseases transmission by infected parasiteIstock

Après la tique classique vectrice de la maladie de Lyme, la tique géante est-elle la nouvelle bête noire à craindre cet été ? Pour ceux qui ne la connaissent pas, cet acarien, qui appartient à l’espèce d’Hyalomma marginatum, a récemment posé ses valises dans le sud de la France.

Depuis 2015, date à laquelle elle a été pour la première fois observée dans les collines ou garrigues de la région méditerranéenne (Pyrénées-Orientales, Aude, Hérault, Gard, Bouches-du-Rhône, Var, Ardèche), elle fait l’objet d’une surveillance attentive par le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad).

Cette tique à pattes rayées, également surnommée tique géante peut atteindre 8 mm de long et dépasser la taille de la tique classique. En réalité, cette dénomination est un peu exagérée selon la Cirad, car cet acarien n’est pas toujours plus grand que la classique.

Si elles peuvent de prime abord se confondre, les tiques géantes ne sont pas de la même espèce que la tique classique, qui appartient à l’espèce Ixodes ricinus. On la connaît bien : chaque été, celle-ci fait l’objet d’une campagne de sensibilisation auprès du grand public amateur des parcs, champs et jardins.

Autre différence notable avec sa voisine à pattes rayées, la tique classique peut être vectrice de la bactérie responsable de la maladie de Lyme.La tique géante, plus agressive, pourrait transmettre à l’homme le virus de la fièvre hémorragique de Crimée-Congo. Ce virus est endémique en Afrique, en Asie et au Moyen-Orient et en Turquie. En Europe, on le retrouve en Crimée, en Roumanie et dans les Balkans, de la Grèce à l’Albanie ou encore en Espagne.

Tiques géantes : un cas de fièvre hémorragique de Crimée-Congo dans les Pyrénées Orientales

Plus inquiétant, dans l’Hexagone, ce virus pourrait prendre ses marques. Un premier cas a été repéré en octobre 2023 en Occitanie, où la tique géante tend à se répandre. "Les acariens avaient été prélevés sur des vaches et des chevaux dans les Pyrénées-Orientales", précise Le Midi Libre. Que l’on se rassure toutefois, aucun cas de ce virus n’a été pour l’instant détecté chez l’homme.

En cas de contamination par le virus, la fièvre hémorragique de Crimée-Congo s’accompagne de symptômes qui apparaissent sous 3 à 7 jours. Les manifestations, en principe peu sévères ressemblent à ceux de la grippe, décrit l’Institut Pasteur : fièvre, douleurs musculaires, raideur, vertige. Peuvent aussi apparaître des nausées, des vomissements, des maux de gorge, des douleurs abdominales et des sautes d’humeur ou encore des symptômes de dépression ou de lassitude.

Dans des formes sévères, le virus peut causer des hémorragies, attaquer les fonctions rénales et hépatiques, et entraîner le décès dans 5 à 30 % des cas, selon l’Institut Pasteur.

Quand le patient guérit, la santé s’améliore 9 à 10 jours après les symptômes.

S’il est prématuré de craindre des piqûres de tiques géantes vectrices du virus de la fièvre hémorragique de Crimée-Congo, les experts anticipent une propagation de cette espèce sur le territoire, à la faveur du réchauffement climatique.

Que faire si une tique géante s’est accrochée ?

La Cirad rappelle les bons réflexes anti-tiques (classiques ou géantes) à adopter : après une promenade en nature, on passe en revue tout son corps pour vérifier qu’une tique ne s’est pas accrochée. Le cas échéant, on la retire le plus vite possible avant qu'elle ne commence à se gorger de sang. "Le mieux est d'utiliser une pince à tique (tire-tiques), sinon le faire avec les doigts en veillant à bien la prendre à la base entre le pouce et l'index".

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