Didier, 56 ans : “Si je n’avais pas eu un tensiomètre ce soir là, je serais sans doute mort”

Partager :

C’était un vendredi, il y a trois semaines maintenant. J’avais fait de la route car je devais travailler sur Auxerre tout le week-end, mais j’ai l'habitude et je n’étais pas plus fatigué que d’habitude. Ma soeur et mon beau-frère logeant à proximité, il était prévu que je passe la nuit chez eux. Je n’avais eu aucun signe les jours précédents me laissant penser que j’avais un problème de santé, et encore moins ce jour-là.

Arrivé sur place, je me suis reposé, j’ai fait une petite sieste et le soir, ma sœur étant rentrée de son travail, j’ai proposé de mettre la table en attendant le retour de mon beau-frère. C’est en prenant les trois assiettes que j’ai senti une douleur sous la poitrine, côté gauche. J’ai dit à ma sœur que j’avais dû faire un faux mouvement ou que c’était à cause de la conduite, j’ai plutôt pensé à quelque chose de musculaire. Mon beau-frère étant kinésithérapeute, on s’est dit qu’il regarderait ça en rentrant.

“Sur une échelle de 1 à 10, je situais la douleur à un niveau de 3 !”

La douleur n’était pas particulièrement intense, localisée sur une toute petite zone, un peu comme si on essayait de m’enfoncer une pièce de deux euros sous la poitrine… mais en revanche elle était continue, elle ne passait pas. Plus tard, quand j’ai été pris en charge par les médecins, on m’a demandé à quel niveau je situais ma douleur, sur une échelle de 1 à 10 et j’ai répondu 3. Mais comme je l’ai dit à ce moment-là, je suis plutôt résistant à la douleur !

Quand mon beau-frère est rentré, il a voulu prendre ma tension puisqu’il est équipé : 22/12. Pensant à une mauvaise prise, il a recommencé : même résultat. Il a cru que son appareil dysfonctionnait, l’a essayé sur ma soeur et a compris alors que ce n’était pas l’appareil qui dysfonctionnait ! Il a immédiatement appelé les secours et j’ai été conduit aux urgences dans les heures qui ont suivi. Pour être honnête, j’ai été très étonné, car je ne me suis jamais senti en danger, et je ne pensais pas du tout avoir quelque chose de sérieux. Et encore moins un problème cardiaque.

Un caillot à quelques centimètres du coeur

A l’hôpital, ils ont compris rapidement qu’il y avait un problème : en réalité j’avais un caillot qui bouchait une des artères menant au cœur. J’ai été opéré dès le lendemain matin et on m’a posé un stent. Je suis restée quatre jours à l’hôpital et j’ai pu sortir mais avec interdiction de conduire et de travailler. D’ailleurs, je suis en arrêt maladie pour trois semaines et j’en profite pour me reposer.

Evidemment, je suis à la lettre des recommandations des médecins (qui m’ont interdit par exemple de porter des charges lourdes) et je prends scrupuleusement les traitements qui m'ont été prescrits. J’ai compté, je n’ai pas moins de 10 cachets à prendre tous les jours. Ces traitements vont être affinés, mais je sais déjà que certains, les fluidifiants du sang, devront être pris pour le reste de ma vie.

Si mon beau-frère ne m’avait pas pris la tension, jamais je ne serais allé aux urgences

Pourquoi j’ai eu cette attaque ? Je n’ai ni cholestérol, ni diabète, ni hypertension. En plus de mon métier, j’ai une activité de moniteur de plongée et scaphandrier avec un suivi médical régulier. Les médecins penchent pour un sang naturellement trop épais, sans doute dû à un excès de fer, mon organisme, m’ont-ils expliqué, fabrique plus de fer que la normale. Je vais devoir subir toute une batterie d’examens dans les mois qui viennent et être suivi de près pour éviter qu’un tel accident se reproduise. En attendant, je remercie le ciel de m’être trouvé chez ma sœur ce soir-là.

J’aurais été chez moi, je suis intimement convaincu que je me serai couché et que je me serai dit, on verra demain matin. Le médecin de l’hôpital m’a pourtant précisé que je ne me serai sans doute jamais réveillé ! Cela fait réfléchir. Ce type d’appareils coûte quelques dizaines d'euros, nous devrions tous en avoir un à la maison.

Sources

Recueil de témoignage