La conquête de l’espace, les fantasmes et les convoitises qu’elle suscite occulte certains aspects moins reluisants. Une récente étude parue dans la revue Faseb Journal pourrait couper l’appétit de certains pour l’exploration spatiale. Les voyages spatiaux affecteraient la santé sexuelle des astronautes, dès lors qu’ils reposent les pieds sur Terre, en suscitant des troubles de l’érection. Ces effets délétères sur les tissus vasculaires responsables de l’érection toucheraient les astronautes, même après une récupération de longue durée.
On savait qu’au retour d’un long séjour, les cosmonautes étaient exposés à des symptômes similaires à un mal de mer. Ce "mal de Terre", comme on l’appelle, peut entraîner des nausées et des déséquilibres, à la durée relativement fugace, puisque ces désagréments ne durent pas plus de 24 heures. Autre effet déjà observé : l’'hypotension orthostatique, la baisse excessive de la pression artérielle en position debout, liée à l’absence de pesanteur et à la position allongée maintenue de façon prolongée dans l’espace. A cet afflux de sang dans le haut du corps, s’ajoute une atrophie musculaire, du fait de la moindre sollicitation des muscles dans l’espace.
Dans ces nouveaux travaux parus le 22 novembre 2023, les chercheurs nous renseignent sur une autre contrepartie désagréable ressentie par les astronautes. Ils décryptent le mécanisme par lequel les astronautes sont soumis à une dysfonction érectile en revenant sur Terre. Les coupables : les rayons cosmiques galactiques. Ce rayonnement altère négativement le fonctionnement des tissus érectiles, d’après des expériences de simulation menées sur des rats mâles.
Un stress oxydatif à l’origine des troubles érectiles
Des dizaines de rats ont été suspendus dans des harnais à un angle de 30 degrés et exposés à des simulations de rayons cosmiques galactiques au Space Radiation Laboratory de la Nasa à New York, précise The Guardian. L’analyse des tissus vasculaires des rats, réalisée un an plus tard, a montré que ce rayonnement cosmique, même à faibles doses, augmente le stress oxydatif, ce qui dérègle le fonctionnement de l’artère qui alimente le pénis en sang et le tissu érectile. En revanche, l’apesanteur a eu un impact moins marqué. Une nouvelle rassurante toutefois : la prise d’un traitement à base de différents antioxydants permettrait de contrer ce phénomène.
"Avec les missions habitées dans l'espace prévues dans les années à venir, ces travaux indiquent que la santé sexuelle devrait être étroitement surveillée chez les astronautes à leur retour sur Terre", a réagi dans un communiqué, Justin La Favor, auteur correspondant et chercheur à l'Université d'État de Floride.
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