Lorsque le désir sexuel pour un partenaire commence à faiblir, certaines personnes essaient de raviver la flamme en expérimentant du désir pour quelqu'un d’autre. Ce phénomène porte le nom de Coolidge Effect, ou effet Coolidge en français. Dans les colonnes de la revue en ligne spécialisée Psychology Today, le docteur en psychologie sociale Justin J. Lehmiller explique que ce nom vient de l’ancien président des États-Unis Calvin Coolidge.
Effet Coolidge : le besoin de renouveau en sexualité
Avec sa femme, le chef d’État s’était rendu en visite officielle dans une ferme. La légende raconte que Madame Coolidge, voyant la vigueur sexuelle du coq, a demandé au guide à ce qu’il montre ses exploits à son mari. Le président, informé de la présence de ce coq libidineux, aurait alors répondu au guide : “Dites à Madame Coolidge qu’il y a plus qu’une seule poule.”
L’effet Coolidge a été observé chez plusieurs espèces. Par exemple, une étude a montré que lorsqu’un rat mâle est enfermé dans une cage avec plusieurs femelles en chaleur, il s'accouple avec chacune d’entre elles avant de s’épuiser. Néanmoins, si une nouvelle femelle est introduite dans la cage, les mâles, fréquemment, retrouvent immédiatement leur appétit sexuel et recommencent à s’accoupler.
Chez les humains, cet effet a par exemple été démontré dans une étude où les participants masculins ont été exposés soit au même stimulus sexuel constamment, soit à des stimulis sexuels variés. Leur niveau d’excitation a été mesuré grâce à un appareil qui enregistre les changements de circonférence du pénis. Les hommes à qui on a montré le même stimulus constamment ont perdu leur excitation au cours du temps (on parle en psychologie d'habituation). À l’inverse, les hommes qui ont été exposés à des stimulis variés ont montré des niveaux d’excitation plus élevés.
Effet Coolidge : les hommes comme les femmes !
L’effet Coolidge ne concerne pas que les individus mâles : il a aussi été documenté chez les femmes et les animaux femelles. Par exemple, une étude menée sur des hamsters femelles a montré qu’après s’être accouplées avec un mâle jusqu’à l’épuisement, celles-ci sont de nouveau excitées lorsqu’un nouveau mâle est introduit dans la cage. Une étude faite sur des femmes a de son côté montré que, tout comme les hommes, celles-ci ont moins de désir progressivement lorsqu’elles sont exposées constamment aux mêmes stimuli sexuels.
“Certains peuvent s'oublier un peu avec le temps. Une routine sexuelle s’installe.Le désir sexuel devient moins stimulant parce que les partenaires ont pris l'habitude de faire l'amour de la même façon”, explique à Medisite le psycho-sexologue et sexothérapeute Sébastien Landry.
Sexualité : moins de surprise et une perte d’intérêt
Le spécialiste poursuit : “Comme il n’y a plus de surprise, ils perdent un peu l’intérêt d'aller vers la sexualité. De plus, comme les hormones sont moins présentes à partir de la cinquantaine, elles parviennent moins efficacement à contrer la baisse de désir et à ‘revigorer les chairs’.”
Pour les personnes qui ne veulent pas tromper leur partenaire ou ouvrir leur relation afin de renouveler leur désir, il est possible d’inclure de la nouveauté dans son couple via des jeux de rôle, des jouets, des activités, des positions… “Vous pouvez potentiellement stimuler le même niveau d’excitation que vous pourriez recevoir d’un nouveau partenaire en apportant plus de nouveauté à votre relation”, conclut le docteur en psychologie sociale Justin J. Lehmiller.
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