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Apprendre à repérer les signes associés à la démence constitue un enjeu de santé publique majeur pour améliorer le dépistage et a fortiori la prise en charge des patients, toujours plus nombreux dans le monde.
D’après l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), ce trouble neurocognitif affecte plus de 55 millions de personnes dans le monde. Et on recense plus de 10 millions de nouveaux cas de démence dans le monde. Mais les prévisions tablent sur une explosion des cas ces prochaines années, qui devraient atteindre les 78 millions en 2030 et flirter avec les 140 millions de cas en 2050.
Les femmes sont plus nombreuses à être touchées par cette détérioration chronique et globale de la cognition avec 8,1 % de femmes de plus de 65 ans touchées (contre 5,4 % des hommes âgés de plus de 65 ans).
La démence, un ensemble de maladies qui affectent la cognition
Considérée comme l’une des principales causes de perte d’invalidité et de dépendance chez les personnes âgées, la démence est souvent confondue avec la maladie d’Alzheimer, alors que ce terme générique rassemble différentes affections caractérisées par le déclin progressif du cerveau, rappelle le dictionnaire MSD Manual.
La maladie d’Alzheimer représente l’une des principales formes de démence. La démence recouvre plusieurs maladies qui altèrent la mémoire, la pensée et la capacité à réaliser des tâches quotidiennes.
Démence : les brusques changements d’humeur, un des premiers signes
Phénomène irréversible, le syndrome de la démence peut résulter de certaines maladies et être favorisée par certains facteurs de risque (âge, hypertension artérielle, hyperglycémie, tabac, dépression, sédentarité, isolement, alcool, surpoids ou obésité, etc) qui endommagent les cellules nerveuses du cerveau et dégradent la fonction cognitive de façon anormale (en dehors du processus naturel lié à l’âge).
Processus lent et progressif, le déclin cognitif s’accompagne de signes précoces parmi lesquels on range les troubles de la mémoire. En réalité, les variations d’humeur et de comportement, de motivation surviennent généralement avant le dérèglement de la mémoire.
Démence : des comportements évocateurs au volant
Des premiers signes évocateurs dans certaines situations de la vie quotidienne peuvent mettre la puce à l’oreille de l’entourage : par exemple, un déséquilibre en marchant, la perte fréquente d'objets comme ses clés de voiture…
Au volant aussi, certains signaux peuvent alerter. Le Dr Adam Moreton, psychiatre consultant pour les personnes âgées à Pall Mall Medical, à Manchester au Royaume-Uni, est convaincu que les comportements au volant reflètent la santé du cerveau. Au Daily Express, le médecin invite à être attentif à cinq signaux en particulier qui peuvent indiquer une démence, à savoir :
- une difficulté à prendre des décisions en conduisant
-une diminution de la perception de l’espace
-une difficulté à s'orienter
-un temps de réaction ralenti
-une difficulté à comprendre les feux de signalisation.
Quand la démence affecte la faculté à conduire
Les troubles cognitifs comme les démences parasitent les aptitudes du conducteur puisqu’elle interfère dans capacités cognitives et motrices, nécessaires pour conduire en toute sécurité, dixit le psychiatre.
"Il est important de noter que certaines personnes atteintes de démence peuvent ne pas reconnaître leurs difficultés à conduire et résister à l'idée de renoncer à leurs privilèges de conducteur", prend soin de préciser le Dr Moreton.
En détaillant ces cinq signes évocateurs de démence au volant, le psychiatre entend sensibiliser la population en vue de favoriser un dépistage précoce de la démence mais aussi pour prévenir tout accident de la route. "Il est essentiel de reconnaître ces signes rapidement et de s'attaquer au problème pour garantir la sécurité de la personne atteinte de démence et des autres usagers de la route".
Démence et conduite : comment réagir ?
Le psychiatre britannique sensibilise à la conduite à tenir en cas de suspicion de démence chez un conducteur : si vous remarquez ces signaux d’alerte chez un proche, ou chez vous, il est recommandé de prendre rendez-vous avec un médecin généraliste. "Consulter un professionnel de la santé permettra d'évaluer et de diagnostiquer la maladie". Si le diagnostic de démence est avéré, le médecin informera le patient de son inaptitude à conduire.
En France, depuis un arrêté paru le 3 avril 2022 au Journal officiel, tout patient atteint de maladies neuro-évolutives, comme la maladie d’Alzheimer et les maladies apparentées, est interdit de conduire, ce dès l'apparition d'un déclin cognitif. Le patient concerné est alors dans l’incapacité d’obtenir son permis de conduire ou de le conserver.
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