Démence : les facteurs de risque varient selon l’origine ethniqueAdobe Stock

La démence englobe les maladies qui affectent les facultés cognitives d’un individu comme la mémoire, le raisonnement, le calcul, la compréhension, l’apprentissage, le langage ou le jugement. Elles apparaissent généralement chez les personnes âgées mais ne sont pas nécessairement une conséquence du vieillissement.

Démence : la plupart des études sont faites sur des personnes blanches

Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), environ 35,6 millions de personnes sont atteintes de démence dans le monde et 7,7 millions de nouveaux cas sont enregistrés chaque année. De plus, entre 2% et 8% des personnes âgées de plus de 60 ans seraient victimes de démence à un moment de leur vie. Dans la plupart des cas (entre 60% et 70%), elle est causée par la maladie d’Alzheimer. Et les prévisions sont loin d’être optimistes : on calcule que le nombre de personnes atteintes de démence s’élèvera à 115,4 millions d’ici à 2050.

Toutefois, ces risques estimés sont à nuancer, et pour cause : la plupart des études sur cette pathologie sont faites sur des personnes blanches, et des chercheurs ont découvert que les risques de développer une démence varient en fonction de l’origine ethnique. Cette étude a été publiée dans la revue scientifique PLOS One le 11 octobre 2023. Plus précisément, les facteurs de risque de démence sur lesquels on peut agir - dont l’hypertension, l’obésité, le diabète, un faible taux de cholestérol HDL et les troubles du sommeil - ont un impact plus important chez certains groupes ethniques.

Dans cette nouvelle étude, les chercheurs ont analysé les liens entre facteurs de risque et début de la démence en utilisant des données anonymes provenant de dossiers médicaux du secteur des soins primaires de patients anglais. Ceux-ci dataient de 1997 à 2018 et concernaient 865 674 adultes de différents groupes ethniques.

Parmi les populations noires et sud-asiatiques, un risque accru de démence

Au total, 12,6% de la population étudiée ont développé une démence. Parmi eux, 16% des personnes étaient blanches, 8,6% étaient originaires d’Asie du Sud, 12,1% étaient noires et 9,7% avaient d’autres origines. Presque tous les facteurs de risque analysés dans cette étude ont été associés à la démence. Parmi les populations noires et sud-asiatiques, les mêmes facteurs de risque entraînent souvent un risque accru de démence, particulièrement les troubles cardiovasculaires.

Après avoir ajusté leurs résultats en fonction des comorbidités, de l’âge, du sexe et de la précarité financière, les chercheurs ont découvert que l’hypertension causait chez les personnes noires des risques plus importants de développer une démence que chez les personnes blanches.

Prendre en compte l’origine ethnique pour une prévention équitable

De plus, l’hypertension, l’obésité, le diabète et les troubles du sommeil entraînent un risque de démence plus important chez les personnes d’origine sud-asiatique. En outre, l'hypertension seule cause un risque de démence 1,57 fois supérieur chez les personnes d'origine sud-asiatique par rapport aux personnes caucasiennes, et 1,18 fois supérieur chez les personnes noires.

“Nous avons réalisé que non seulement certains facteurs de risque de démence sont plus fréquents chez certaines minorités ethniques [dans les pays à majorité caucasienne, NDLR], mais que l’impact de certains de ces facteurs de risque est encore plus fort que dans la population blanche. Nous avons donc besoin de mesures de prévention de la démence adaptées, qui prendraient en compte l’origine ethnique et le profil de risque afin de s’assurer que la prévention de la démence est équitable”, concluent les chercheurs.

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