10% des maladies respiratoires chez l’homme sont consécutives à une allergie aux poils de chat. Une problématique courante donc, qui pousse parfois les propriétaires à abandonner leur félin. Pourtant des solutions existent. La désensibilisation fait-elle partie de ces solutions ? Les avis sont partagés.
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On appelle improprement cette réaction allergique, l’allergie aux poils de chat”. Dans un article publié dans la Revue Vétérinaire en 2017, la Dre Elodie Goffart, vétérinaire dans l’Essonne explique que contrairement “à l’idée reçue, l’allergie dite “au chat” n’est pas une allergie à ses poils. Ce sont des protéines sécrétées par les glandes salivaires et sudoripares de l’animal qui sont responsables de la réaction d’hypersensibilité (dite de type I ou immédiate). Huit glycoprotéines ont été identifiées. Celle qui présente le potentiel allergisant le plus élevé est appelée Fel d1.”
En se léchant, le chat dépose l’allergène sur ses poils puis sur toutes les surfaces qu’il touche : le lit, le canapé, les tapis, etc. On estime même que ces substances allergènes restent en partie contenues dans l’air.
Des symptômes allergiques sans même caresser l’animal
Il suffit ensuite d’être au contact de la substance (en s’asseyant simplement dans le canapé par exemple, sans forcément toucher le chat donc) pour déclencher une réaction allergique. Dans la plupart des cas, les symptômes sont ceux de la rhinite allergique (éternuements, yeux larmoyants et rouges…), plus rarement l’allergie aux poils de chat évolue vers un asthme ou un œdème de Quincke. Par ailleurs, l’allergie à la protéines salivaires peut se combiner à d’autres sensibilités, le chat ayant pu ramener de l’extérieur d’autres substances comme des pollens.
Réduire les contacts
Une fois le diagnostic posé il faut agir. Certains gestes sont généralement payants : aérer en grand, brosser régulièrement le chat, lui passer un gant ou une serviette humidifiée avec de l’eau tiède sur le pelage, aspirer en profondeur les sols, en particulier les tapis…
Le mieux est aussi d’éviter autant que faire se peut les contacts entre la personne allergique et les lieux où le chat aime se reposer. Dans le même genre d’idée, interdisez à votre chat de dormir sur le lit de la personne allergique ou de se coucher sur ses vêtements.
Du côté des traitements, votre médecin peut vous proposer des antihistaminiques ou de la cortisone, mais la désensibilisation, méthode pourtant efficace pour régler définitivement le problème en cas d’allergie au acariens ou aux pollens, semble moins rallier les professionnels quand il s’agit des poils du chat.
Se faire désensibiliser : oui ou non ?
En France les médecins allergologues adhèrent peu à la désensibilisation (ou immunothérapie), alors que l’Académie européenne d’allergologie la considère comme efficace dans le traitement de l’allergie aux poils de chat.
D’où viennent ces réticences? Pour la Société française d’allergologie, les preuves de son efficacité s’appuient sur des études relativement peu solides.
Toutefois, dans un article paru en 2023 dans la Revue Française d’Allergologie, le Pr Alain Didier, pneumologue et allergologue au CHU de Toulouse reconnaît que “la désensibilisation peut être tentée si la gêne est importante ou si le métier expose à ces allergènes”, d’autant que “la mise au point récente d’extraits d’allergènes plus concentrés qu’auparavant” pourrait augmenter l’efficacité de l’immunothérapie.
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