Saviez-vous que la consommation de glucides et/ou de graisses, poussée à l’extrême (trop ou trop peu) peut nuire à la longévité ? Par ailleurs, cet impact sur la longévité diffère en fonction du sexe biologique.
Note : on différencie longévité et espérance de vie car la seconde ne présume pas qu'on a des chances de "bien vieillir", puisqu'il s'agit d'une moyenne de vie. La longévité, elle, lorsqu'elle augmente, peut davantage laisser supposer qu'on va bien vieillir, même si cela n'est pas assuré.
Les glucides, plus communément appelés "sucres", sont une source d’énergie pour l’organisme. Ils sont essentiels au fonctionnement des muscles (y compris le cœur et le diaphragme) et du cerveau. Ils peuvent être stockés sous forme de glycogène et constituer des réserves utilisables à volonté par l’organisme.
Hommes : trop de glucides, plus de cancers ?
D’après une étude publiée dans le numéro d’août de la revue scientifique The Journal of Nutrition, les hommes qui consomment trop peu de glucides augmentent de manière significative leur risque de décès toutes causes confondues. En parallèle, les femmes qui consomment trop peu de graisses ont un risque légèrement plus élevé de décès toutes causes confondues, mais aussi par cancer.
Les auteurs de cette étude, issus de la Graduate School of Medicine de l’Université de Nagoya (Japon), ont recruté 34 893 hommes et 46 440 femmes âgés de 35 à 69 ans. Leur indice de masse corporelle (IMC) moyen était de 23,7 pour les hommes et de 22,2 pour les femmes, ce qui indique un poids dans la norme.
Les scientifiques japonais ont découvert que les hommes qui tirent moins de 40% de leurs apports caloriques quotidiens des glucides augmentent leur risque de décès toutes causes confondues. En ce qui concerne les femmes, ce sont celles qui tirent plus de 65% de leurs apports caloriques quotidiens qui augmentent leur risque de décès toutes causes confondues.
Femmes : trop peu de graisses, plus de mortalité ?
Les chercheurs n’ont pas noté de différence significative entre les effets des glucides raffinés (comme ceux provenant de la farine blanche, du pain blanc, du riz blanc, des pâtisseries…) et des glucides peu transformés (comme ceux provenant des légumes, des fruits, des légumineuses…).
De plus, les scientifiques ont réalisé que les hommes qui tirent plus de 35% de leurs apports caloriques quotidiens de n’importe quel type de graisse ont plus de risque de développer un cancer et de mourir d’un cancer. Pour les femmes, la tendance semble inversée : consommer plus de graisses - surtout des graisses saturées - fait baisser le risque de décès toutes causes confondues et par cancer.
Des résultats à prendre avec des pincettes
Dans la revue spécialisée Medical News Today cependant, l’épidémiologiste nutritionnelle clinique Linda Van Horn tempère ces résultats et affirme qu’il faut les prendre avec des pincettes, les Japonais n’ayant pas du tout le même mode de vie que, par exemple, les Américains. Elle rappelle que les États-Unis ont un taux important d’obésité et que les habitants de ce pays consomment beaucoup d’aliments ultra-transformés ainsi que des aliments à faible valeur nutritionnelle.
On pourrait en dire de même de la France, où 47,3% des adultes sont obèses ou en surpoids, d’après l’institut de sondage Odoxa, et où 69 % des produits alimentaires disponibles dans les supermarchés sont ultra-transformés, selon l’Agence pour la recherche et l’information en fruits et légumes.
Recevez encore plus d'infos santé en vous abonnant à la quotidienne de Medisite.
Votre adresse mail est collectée par Medisite.fr pour vous permettre de recevoir nos actualités. En savoir plus.