Mâcher du chewing-gum aide-t-il à maigrir ?Adobe Stock
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A la menthe, à la fraise, avec ou sans sucre… Le chewing-gum se décline à l’envi dans les supermarchés, les boulangeries et les pharmacies. Réflexe pavlovien pour les uns, douceur autorisée et madeleine de Proust pour d’autres, cette confiserie à mâcher est une habitude à laquelle on prête une foule d’allégations santé discutées.

Des bienfaits cognitifs discutés

Sur le plan cérébral par exemple, les experts s’empoignent sur la véritable efficacité de cette lichouserie pour bichonner nos fonctions cognitives. Certaines études ont suggéré que mâcher du chewing-gum améliorerait la vigilance, entretiendrait la concentration et l’attention, en ramenant le focus mental sur la sollicitation de la mâchoire.

D’autres encore avancent que cette confiserie à mâcher formerait une bonne astuce à dégainer en cas de stress : le chewing-gum aiderait alors à redescendre en pression en faisant baisser le niveau de cortisol.
Sur le plan de la mémoire, les avis divergent : dans une étude de 2012, les chercheurs de l’Université de Cardiff au Pays de Galles, ont jeté l’anathème sur cet aliment en arguant que celui-ci pouvait nuire à nos capacités de mémorisation.

Un intérêt contre les caries et pour l’émail des dents

A défaut de certitude sur son réel impact cognitif, il semblerait tout de même que la gomme à mâcher non sucrée présente un intérêt pour notre santé bucco-dentaire. L’Union française pour la santé bucco-dentaire (ufsbd) le conseille d’ailleurs, en parallèle du brossage de dents, après chaque prise alimentaire pendant 20 minutes. "La mastication du chewing-gum sans sucres augmente le flux de salive, ce qui nettoie les débris alimentaires et neutralise les acides produits par les bactéries dans la bouche par effet tampon, participant ainsi à la lutte contre la maladie carieuse. La stimulation du flux de salive augmente également la teneur en calcium et en phosphate dans la salive produite aidant ainsi à reminéraliser l’émail des dents", explique l’UFSBD.

Cette association bénéfique entre la consommation de gomme à mâcher sans sucre et la neutralisation des acides de la plaque dentaire et la réduction de l’incidence des caries, a été confirmée en 2012 par l’Autorité Européenne de Sécurité des Aliments (EFSA).

Perte de poids : mâcher du chewing-gum, un réflexe contre-productif

Et côté minceur ? Le chewing-gum sans sucres peut-il s’intégrer dans une stratégie de perte de poids, sans craindre un retour de bâton ? Parmi les idées répandues, le chewing-gum serait une astuce pour faire baisser les fringales ou encore favoriser la combustion des calories, et aider à mincir.

Malheureusement, cette technique tient plus du mythe. En réalité, l’habitude de mâcher des chewing-gums pourrait produire l’effet inverse, selon Raphaël Gruman, nutritionniste et ambassadeur Medisite. Selon lui, mâcher du chewing-gum peut inciter à manger plus. "Les chewing-gums n’aident pas vraiment à perdre du poids. S’ils peuvent aider à éviter les fringales de sucre, ils peuvent néanmoins pousser à augmenter les portions consommées", car ils provoquent une distension gastrique, un élargissement de l’estomac.

Chewing-gum : ils acidifient l’estomac

Nous voilà prévenus. Mais là n’est pas son seul effet délétère sur le plan gastrique. Le réflexe de mâcher cette gomme peut occasionner "une acidification de l’estomac". Or cette hyperacidité incite souvent à "grignoter pour compenser", poursuit le nutritionniste.

Outre cette acidité gastrique, les chewing-gums, quand ils sont consommés en excès, ou chez les personnes sensibles, ils peuvent entraîner des maux de ventre, des ballonnements et des diarrhées. Le coupable de ces désordres intestinaux est tout trouvé : il s’agit souvent de l’édulcorant entrant dans leur composition : "les chewing-gums contiennent un édulcorant qui est souvent du xylitol. Ce dernier fermente dans le colon et provoque des gaz. Un excès peut même conduire à des diarrhées assez fortes", détaille Raphaël Gruman.

Chewing-gum : à consommer si…

La mastication de chewing-gum serait particulièrement déconseillée si on souffre de certains troubles : "en cas de colopathie fonctionnelle (côlon irritable), de reflux gastro-oesophagien, de Maladie Inflammatoire Chronique Intestinale (MICI) ou encore en cas d’intolérance aux FODMAPS (des sucres fermentescibles)".

Si malgré ces risques, on reste fermement attaché aux chewing-gums, notre expert conseille de privilégier le chewing-gum sans sucre "pour éviter la prise de poids liée à une surconsommation de sucre rapide". Quant au goût, le nutritionniste invite à opter pour la version mentholée pour mieux se débarrasser de ses envies sucrées. "Le goût mentholé peut au moment où l’on a une fringale, détourner l’attention pour éviter de succomber". Dans ce cas, un à deux chewing-gums par jour serait la limite à ne pas dépasser, selon notre expert.

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