Alimentation durable : et si vous passiez aux insectes ?Adobe Stock
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L’agriculture est la première activité consommatrice d’eau dans le monde. Et avec le changement climatique, les épisodes de sécheresse sont amenés à s’intensifier.

De plus, l’élevage (bâtiments, stockage, épandage) et les pratiques culturales (préparation du sol, fertilisation, récolte) sont générateurs d’ammoniaque, d’oxydes d’azote, de particules et de pesticides, ce qui en fait des activités polluantes.

Il devient donc nécessaire de repenser les modèles de production actuels et de se tourner vers de nouvelles ressources alimentaires. La consommation d’insectes semblerait être une piste pertinente.

Un marché d’avenir

Encore inexistant il y a quelques années, le marché des insectes comestibles s’impose petit à petit. Selon le cabinet de prospectives de marchés Mordor Intelligence, le marché mondial des insectes comestibles devrait enregistrer une croissance de 20 % au cours de la période de prévision 2022-2027.

Que dit la loi ?

La Commission européenne a autorisé la consommation de certains insectes. Ils sont au nombre de quatre :

  • le ver de farine jaune séché puis congelé ou en poudre ;
  • le criquet migrateur entier ou sans ailes ni pattes, congelé, séché ou en poudre ;
  • le grillon domestique surgelé, séché ou en poudre ;
  • et la poudre de grillon domestique partiellement dégraissée.

Ces autorisations sont néanmoins exclusivement attribuées aux fabricants qui en font la demande. Ces derniers doivent fournir un dossier complet décrivant précisément le produit : la forme, les teneurs en différents composants, l’innocuité, les risques allergènes, etc.

Un petit grillon, ça vous tente ?

Régulièrement consommée en Afrique, Asie ou encore Amérique Centrale, la viande d’insecte n’est pas encore tout à fait démocratisée dans les pays occidentaux malgré les nombreux avantages nutritionnels et environnementaux avancés par les chercheurs.

D’un point de vue nutritionnel, les insectes seraient riches en protéines, fibres, minéraux, vitamines et lipides. Selon une étude publiée en janvier 2021 sur ScienceDirect, les criquets adultes fourniraient 13 à 28 g de protéines par 100 g de poids frais (paramètre physique quantitatif) contre 19 à 26 g par 100 g de poids frais pour la viande de bœuf crue et 21 g par 100 g de poids frais pour le poulet. Les besoins nutritionnels journaliers recommandés d’un individu pourraient ainsi être couverts.

Toujours selon la même étude, d’un point de vue environnemental, manger des insectes serait tout aussi intéressant. La production de ces derniers créerait moins de gaz à effet de serre. Aussi, une faible quantité d’eau serait nécessaire pour leur développement. Enfin, les insectes nécessiteraient moins de surface d’élevage et de nourriture.

Viande d’insecte : quel avenir ?

Pour l’instant, les insectes ne sont presque pas vendus en commerces physiques. Ces produits sont plus accessibles sur Internet. Lorsque vous effectuez vos achats, pensez à vérifier dans la fiche produit que les insectes que vous achetez sont bons pour la consommation humaine.

Côté prix, les insectes sont globalement plus chers que la viande en raison de sa faible production et demande. La baisse des prix ne sera possible que si le marché s’étend et s’industrialise.

Loin de remplacer les steaks hachés dans nos assiettes, la viande d’insecte est encore considérée comme étrange ou dégoutante en France.

Toutefois, quelques cuisiniers comme le chef Laurent Schneider, fondateur de Crick & Sens, société proposant des ateliers de dégustation et cuisine d’insectes, se sont lancés le pari fou d’imposer ces petites bêtes dans notre menu.

Reste à savoir si le pays de la gastronomie est prêt à passer du bœuf Bourguignon à la fricassée de criquets…

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