Sommaire
- 1 - La soupe maison immédiatement reconnue coupable de l'intoxication alimentaire grave et des vertiges et vomissements de la maman
- 2 - Infection alimentaire : les toxines les plus souvent incriminées
- 3 - Intoxication alimentaire ou indigestion : quels sont les symptômes qui doivent alerter ?
- 4 - Comment prévenir une intoxication alimentaire à la maison ?
Le dîner vire au drame. Un couple de 51 ans et 54 ans, et leur fille de 16 ans ont été pris de malaises après avoir consommé de la soupe maison. Le fils de 21 ans, le seul à n’avoir pas mangé de soupe, est indemne. Les services de secours ont immédiatement pris la mesure de la gravité de leurs symptômes et la famille résidant à Boult-sur-Suippe dans la Marne a été hospitalisée en urgence absolue au CHU de Reims. A l’heure où nous écrivons ces lignes, aucune information supplémentaire sur l’évolution de l’état de santé de cette famille n'a été rendue publique.
La soupe maison immédiatement reconnue coupable de l'intoxication alimentaire grave et des vertiges et vomissements de la maman
Les faits remontent au lundi 24 février. Quelques heures seulement après le dîner, la mère de famille de 51 ans est prise de douleurs abdominales et de vomissements et fait un malaise. Le fils, le seul à se sentir bien, appelle immédiatement les secours. Arrivées sur place, les équipes du SMUR de Reims constatent que le père de famille et la fille du couple présentent eux-aussi les symptômes d’une grave intoxication alimentaire.
La gendarmerie alertée fait des prélèvements dans la soupe de légumes maison, rapidement suspectée d’être à l’origine de l'intoxication alimentaire, et dans le vomi des victimes. Des analyses sont en cours pour connaître exactement la provenance de l’intoxication et déterminer quelle toxine a attaqué cette famille.
Pour rappel, 10 000 à 16 000 personnes sont touchées chaque année par une intoxication alimentaire collective (on parle plus précisément de TIAC pour toxi-infections alimentaires collectives, du moment ou au moins deux personnes sont touchées avec une même origine alimentaire), ce qui est le cas ici à Boult-sur-Suippe.
Des TIAC surveillées de près par Santé Publique France qui constate que leur nombre est “en forte hausse” ces dernières années. Dans le bulletin de surveillance annuel publié en 2024, Santé Publique France ajoute que les TIAC concernent un repas familial dans 25 % des cas.
Infection alimentaire : les toxines les plus souvent incriminées
On ne sait pas toujours quelle bactérie pathogène est à l’origine de l’intoxication alimentaire mais les autorités sanitaires confirment que dans la plupart des cas, les agents pathogènes sont des bactéries comme les salmonelles (Salmonella) les staphylocoques dorés (Staphylococcus aureus), les clostridiums (Clostridium perfringens) et les bacilles (Bacillus cereus). La E-coli et la Listeria sont aussi des bactéries que l’on retrouve souvent à l’origine des intoxications alimentaires. Des intoxications à cause de ces bactéries peuvent conduire, comme pour cette famille de la Marne, à une hospitalisation.
Du côté des aliments, il faut se méfier plus particulièrement des œufs et plats à base d'œufs, des plats cuisinés, des produits de la mer. Attention également avec les conserves maisons, responsables chaque année de cas de botulisme, qui peuvent être mortels.
Intoxication alimentaire ou indigestion : quels sont les symptômes qui doivent alerter ?
Dans la plupart des cas, les symptômes sont intestinaux et surviennent dans les heures qui suivent le repas.
L'institut Pasteur liste notamment dans les symptômes les plus courants :
- Des nausées,
- Des vomissements,
- Des crampes abdominales,
- Des diarrhées,
- De la fièvre,
- Des maux de tête.
A cela peut s’ajouter une sensation générale de malaise, voire un vrai malaise, comme la mère de famille touchée dans la Marne, en cas d’intoxication alimentaire grave.
Quelle différence entre une gastro et une indigestion ? Combien de temps dure une intoxication alimentaire ?
A la différence d’une gastro-entérite, les symptômes de l’intoxication alimentaire (courante) s’estompent plus rapidement. Chez une personne en bonne santé, dans la plupart des cas, l'intoxication alimentaire passe d'elle-même en quelques heures ou jours. Mais pour les plus fragiles (personnes âgées, femmes enceintes, jeunes enfants, malades qui ont un système immunitaire affaibli...), une simple indigestion peut faire le lit d'une infection grave et doit pousser à consulter un professionnel de santé.
Les symptômes du botulisme sont un peu différents. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) indique que “les toxines botuliques sont neurotoxiques et agissent donc sur le système nerveux. (...) Les premiers symptômes ressentis sont une fatigue marquée, une faiblesse et des vertiges. Ils sont habituellement suivis de troubles de la vision, d’une sensation de bouche sèche et de difficultés de déglutition et d’élocution.” Troubles qui peuvent s’accompagner, comme dans les autres cas d’intoxication alimentaire, par des vomissements ou de la diarrhée.
Comment prévenir une intoxication alimentaire à la maison ?
Respecter la chaîne du froid est impératif, c’est la règle de base, que l’on soit en course ou à la maison. Ce qui veut dire que l’on range ses courses aussitôt arrivés (une glacière peut être utilisée pendant le transport pour les aliments les plus fragiles) et que l'on ne laisse pas traîner sur le plan de travail ou dans la casserole un reste de plat (ou de soupe).
Une hygiène rigoureuse tout au long du processus de fabrication est aussi une règle à adopter : les couteaux et autres planches à découper notamment doivent être systématiquement nettoyés après avoir été utilisés pour découper de la viande crue ou des légumes crus. Le lavage des mains est lui-aussi obligatoire.
La cuisson est un bon rempart, car elle détruit une majorité des toxines : les aliments doivent être cuits à point, et lors d’un réchauffage amenés à ébullition.
Enfin, méfiance avec les dates de péremption et les conserves maison : là encore, il faut impérativement respecter les règles de base, pendant la fabrication et la consommation. Au moindre signe suspect (cela vaut pour toutes les préparations) au niveau de l’aspect (de l'aliment mais aussi du contenant, une boîte de conserve bombée par exemple) ou de l’odeur, on jette. Sachant que cette dernière précaution ne se suffit pas à elle-seule, car de nombreuses toxines passent inaperçues au goût.
