La tricaprine, contenue dans ces huiles et laits, soigne une maladie cardiaque émergeanteIstock
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Un acide gras pourrait bien être la solution à un nouveau problème de santé cardiaque ! C’est ce que révèle une récente étude, publiée le 13 février 2025 dans la revue Nature Cardiovascular Research. Elle s’est penchée sur les effets de la tricaprine : cette association de trois molécules d’acide caprique se trouve dans l’huile de coco, l’huile de palme ou encore le lait, surtout de chèvre (d'où son nom !).

Cette triple molécule, isolée et administrée en complément alimentaire, est déjà étudiée dans le traitement de diverses maladies coronariennes. Mais plus récemment, des chercheurs japonais, menés par l’Université d’Osaka (Japon), ont découvert des effets positifs de la tricaprine sur la cardiomyovasculopathie primaire à surcharge lipidique.

Qu’est-ce que cette nouvelle maladie coronarienne ?

La cardiomyovasculopathie primaire à surcharge lipidique est une pathologie émergente, découverte en 2008. Elle se caractérise par un défaut des cellules du cœur, qui ne traitent pas correctement les triglycérides. Ces lipides sont nécessaires à l’organisme, car ils sont transformés en énergie. Or, dans le cas de cette maladie, la transformation se fait mal.

Ce défaut entraîne une accumulation anormale des triglycérides dans les artères du coeur et le myocarde, qui mène un dysfonctionnement du muscle cardiaque et, à terme, à l’insuffisance cardiaque.

Concrètement, les personnes souffrant de cardiomyovasculopathie primaire à surcharge lipidique sont souvent diagnostiquées tard, car les analyses de sang ne révèlent pas d’anomalie. La maladie découle d'une erreur du métabolisme dont les causes sont parfois génétiques, mais le plus souvent inconnues. Elle n’est pas encore bien comprise, et il n’existe pas de traitement efficace

Jusqu’à maintenant ! L’étude japonaise offre un nouvel espoir aux personnes atteints par cette pathologie cardiaque. Elle a étudié 212 patients, souffrant tous de cardiomyovasculopathie primaire à surcharge lipidique, et certains d’insuffisance cardiaque. Dans le groupe, 22 patients ont reçu une supplémentation en tricaprine, et les autres non.

Insuffisance cardiaque : la tricaprine efficace !

Et les résultats sont très concluants ! Ils ont démontré une meilleure capacité des cellules du cœur à transformer les triglycérides en énergie chez les patients ayant reçu la tricaprine. Ce groupe a également connu une amélioration des symptômes de l’insuffisance cardiaque, voire une récupération durable. Des progrès ont également été notés au niveau du fonctionnement du ventricule gauche.

Et ces améliorations durent dans le temps ! Cinq ans après le début de l’étude, 100 % des patients ayant reçu la tricatrine étaient encore en vie, contre 68,1 % pour ceux le groupe témoin, dont 64,8 % pour ceux souffrant d’insuffisance cardiaque. Une avancée majeure dans la recherche et traitements pour cette maladie.

Vers un traitement de plusieurs maladies cardiaques ?

Pour comprendre davantage les effets de la tricaprine, d’autres recherches sont tout de même nécessaires. En effet, l’étude a été menée sur un échantillon réduit de patients, tous japonais et très majoritairement masculins. De même, aucun ne souffrait d’insuffisance cardiaque de stade 4, la forme plus sévère. Les analyses doivent être élargies avant d’en déduire une conclusion certaine.

Si ces résultats sont confirmés, la tricaprine pourrait être utilisée comme traitement de la cardiomyovasculopathie primaire à surcharge lipidique, mais pas seulement ! Les chercheurs se penchent sur la possibilité d’utiliser ces compléments pour traiter l’insuffisance cardiaque ayant d’autres causes, ou encore les pathologies liées à trop de triglycérides dans le sang.