Son histoire avait ému le monde entier. Paul Alexander a vécu 72 ans dans ce qu’on appelle un “poumon de fer”, une immense machine qui lui permettait de respirer, nécessaire à sa survie. L’Américain est ainsi resté allongé presque toute sa vie sur le dos dans un cylindre de métal dont seule sa tête dépassait, posée sur un oreiller. Il est décédé à l’âge de 78 ans le 11 mars 2024.
Paul Alexander a contracté la poliomyélite pendant l’enfance
Cet appareil a été créé dans les années 1920. Paul Alexander y a été installé alors qu’il était encore petit garçon, après une paralysie totale due à la contraction de la poliomyélite (ou polio).
Cette maladie virale de l’intestin peut en effet se diffuser dans l’organisme et atteindre la moelle épinière ou le cerveau et provoquer des paralysies, voire, dans certains cas, la mort. En cas d’atteinte respiratoire, l’évolution de la poliomyélite peut aller de la récupération complète de la fonction respiratoire à une absence totale de récupération imposant une dépendance à vie à une assistance respiratoire.
C’est ce qui est arrivé à Paul Alexander : la paralysie a atteint ses muscles respiratoires, ce qui lui rendait impossible de respirer sans assistance. Le “poumon de fer” a ainsi remplacé son diaphragme, qui ne pouvait plus assurer ses fonctions.
Cet appareil médical a été utilisé pour la première fois en 1928 pour sauver la vie d’une petite fille de 8 ans, hospitalisée au sein du Boston Children's Hospital (États-Unis). Il a été inventé par une équipe de chercheurs de l’Université de Harvard. Le “poumon de fer” a vite gagné en popularité : au milieu du XXe siècle, environ 1000 de ces appareils étaient utilisés aux États-Unis et 700 au Royaume-Uni.
Paul Alexander appelait cet appareil son “vieux cheval de fer”. Cette machine, aussi appelée poumon d’acier, utilise un système de ventilation à pression inférieure à la pression atmosphérique. Cela permet au patient d’utiliser ses poumons.
“Poumon de fer” : un appareil aujourd’hui obsolète dans lequel Paul Alexander avait décidé de continuer de vivre
Initialement, cette machine avait été pensée pour n’être utilisée que deux semaines, afin de donner au corps du patient la possibilité de récupérer. Dans une interview donnée au journal britannique The Guardian en 2020, Paul Alexander avait expliqué qu’après avoir passé trois ans dans le “poumon de fer”, il pouvait, de temps en temps, rester quelques heures hors de l’appareil grâce à la technique de la “respiration glossopharyngienne”.
L’Américain surnommait cette méthode la “respiration de la grenouille”. Elle consiste à prendre de très grandes inspirations, d’où une ressemblance avec une grenouille qui coasse. Cette façon de respirer permettait à Paul Alexander de rester de courtes périodes hors du cylindre, dans une chaise roulante. À la fin de sa vie néanmoins, il ne pouvait plus rester hors de la machine plus de cinq minutes.
Les avancées en matière de médecine ont rendu le “poumon de fer” obsolète dès les années 1960. Cette machine est aujourd’hui remplacée par des ventilateurs bien plus modernes. Mais l’Américain a fait le choix de continuer à utiliser son “vieux cheval” car il s’y était habitué.
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