Maladies cardiovasculaires : comment les femmes peuvent-elles réduire leur risque ?Istock
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Les maladies cardiovasculaires ne sont pas l’apanage des hommes. Accident vasculaire cérébral (AVC), infarctus du myocarde, insuffisance cardiaque… Chaque jour,200 femmes décèdent d’une maladie cardiovasculaire en France. Les femmes âgées de plus de 60 ans ne sont pas les seules concernées.Dès la quarantaine, les femmes sont exposées à un risque cardiovasculaire du fait de l’évolution de leur mode de vie se rapprochant de celui des hommes : consommation de tabac, exposition au stress, sédentarité…

Maladies cardiovasculaires : les femmes ne sont pas assez informées

Dans l’esprit collectif, les femmes ne sont pas ou peu concernées par les maladies cardiovasculaires. Pourtant, par exemple, à âge égal,la mortalité hospitalière du syndrome coronarien aigu chez la femme est plus importante que chez l’homme. En outre,les femmes sont davantage vulnérables face aux maladies cardiovasculaires, leurs artères étant plus fines et plus fragiles que celles des hommes. « Cela fait 15-20 ans que nous travaillons et sensibilisons sur la thématique. Et malgré les nombreux passages dans la presse, les femmes semblent "débarquer". C’est très long de faire évoluer les mentalités. Toutefois, elles commencent à être éveillées sur le sujet des maladies cardiovasculaires », déclare la professeure Claire Mounier-Vehier.

Maladies cardiovasculaires : à chaque tranche d’âge, les femmes peuvent être impactées

La méconnaissance des femmes à l’égard des maladies cardiovasculaires est également du fait de la prise en charge de certains professionnels de santé, comme l’explique Claire Mounier-Véhier. Pourtant,chaque femme, peu importe son âge,peut être concernée et avoir besoin d’un bilan cardiovasculaire. « C’est plus compliqué lorsqu’elles sont prises en charge par des médecins formés il y a des années, qui n’ont pas bénéficié des mises à jour sur les spécificités du risque des femmes. Elles ont encore parfois affaire à des médecins qui ne veulent pas leur prescrire de bilan cardiovasculaire, notamment à la ménopause. Pourtant, à chaque tranche d’âge, les femmes peuvent être impactées », explique la professeure.

A la périménopause, le risque cardiovasculaire des femmes augmente

Dans les 5 ans qui précèdent l’arrêt des règles,pendant la périménopause, le risque cardio-métabolique des femmes augmente. « Il y a une prise de poids abdominale, une insulino-résistance se créé. Ceci favorisela formation de plaques d’athéromedans les parois des artères », explique la spécialiste. A long terme, ceci entraîne un risque de formation d’un caillot sanguin dans les artères et donc de survenue d’AVC ou d’infarctus du myocarde. « Des études récentes ont montré qu’avant la périménopause, les femmes qui ont eu des règles irrégulières, ont un risque d’AVC multiplié par 2 », précise Claire Mounier-Vehier.

La ménopause peut favoriser la survenue de maladies cardiovasculaires

A la ménopause, le risque cardiovasculaire augmenteégalement, notamment chez les femmes ayant eu une ménopause précoce : avant l’âge de 45 ans. En outre, comme nous l’explique notre experte, le syndrome vasculaire (artères qui s’épaississent et deviennent rigides) et le développement de plaques de cholestérol apparaissent dans les 5 ans qui suivent l’arrêt du fonctionnement des ovaires. Le traitement hormonal de la ménopause (THM), prescrit pour soulager les symptômes de la ménopause, peut également augmenter le risque cardiovasculaire dans certains cas. « On ne prescrit pas de THM à une femme qui a déjà fait une embolie pulmonaire, une phlébite, un accident artériel coronaire, vasculaire ou cérébral, ou une femme qui a eu une maladie congénitale. EnFrance, on ne donne plus de traitement par voie orale, car cela stimule la synthèse d’une hormone de l’hypertension et active la formation de caillots sanguins. On prescrit des œstrogènes par voie transdermique. Maisle THM ne provoque pas de cancer », détaille la cardiologue. La prise d’un THM à la ménopause doit se faire à la suite d’un échange avec son médecin gynécologue et d’un suivi régulier.

Maladies cardiovasculaires : comment les femmes peuvent-elles se protéger ?

Heureusement,les femmes peuvent réduire leur risque cardiovasculaire grâce à l’adoption de bons gestes au quotidien, comme détaillé par la fondation Agir pour le Cœur des Femmes :

  • Pratiquer une activité physique intense(marche rapide) à raison de 30 minutes par jour, 5 fois par semaine.
  • Manger sainement. L’idéal est de consommer 5 portions de fruits et légumes par jour, des aliments de saison et frais, privilégier la cuisson à la vapeur ou au grill, diminuer les sucreries et le sel, manger du poisson 2 à 3 fois par semaine, consommer des fruits secs (amandes, noisettes, noix…) et limiter sa consommation d’alcool.
  • Arrêter le tabac. Arrêter de fumer est bénéfique à tout âge, même au-delà de 70 ans. Après 5 ans, le risque d’infarctus redevient le même que pour un non-fumeur.
  • Contrôler son stress. Le stress peut favoriser la survenue de pathologies cardiaques. Il est donc important de le contrôler en pratiquant la méditation, la sophrologie, la cohérence cardiaque…
  • Surveiller sa pression artérielle. Jusqu’à la ménopause, il est important de contrôler sa pression artérielle une fois par jour. Celle-ci doit être inferieure à 135/85 mmHg en automesure ou 140/90 mmHg au cabinet médical. La pression artérielle peut augmenter à la ménopause ce qui justifie l’importance de la faire contrôler au moins deux fois par an.

Enfin, pour éviter de rentrer dans la maladie, il convient de se faire dépister ses facteurs de risque aux trois phases clés de la vie hormonale : contraception, grossesse et ménopause. Il est important aussi de préparer ses consultations avant d’aller chez son médecin. Une fiche pratique téléchargeable sur le site www.agirpourlecoeurdesfemmes.com : « Je prépare ma consultation » permet une prise en charge optimisée par le médecin.

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