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Souvenez-vous, Lance Armstrong, le champion du cyclisme (avant que les affaires de dopage ne le rattrapent) dans les années 2000 ou plus récemment Nicolas Gob, un acteur belge très connu chez nous pour ses rôles dans les séries télévisées, dans lesquelles il campe souvent des policiers. Tous les deux ont un point commun : ils ont eu un cancer des testicules. Et tous les deux ont un deuxième point commun : ils ont tardé à consulter.
"J'avais 26 ans et c'était au départ un cancer d'un testicule, s’est souvenu l’acteur lors d’une interview donnée au magazine Gala en 2023. Le problème, c'est que malheureusement j'ai attendu. Je tournais en même temps, j'étais jeune acteur, je n'avais pas osé dire que j'avais un problème… J'ai vraiment attendu longtemps. J'ai eu des métastases qui sont montées partout : sur les reins, dans le thorax... Il y a eu un moment où je n'ai plus pu ne pas le dire. Dans un premier temps, j'ai dû me faire opérer avant de faire une chimio pour essayer de diminuer les métastases qui étaient arrivées après la tumeur cancéreuse testiculaire".
Dépisté tôt, c’est un cancer qui guérit à 99 %
Le cancer des testicules, s’il est plus rare que d’autres cancers masculins n’en reste pas moins un cancer qui touche 3000 Français chaque année, en majorité des hommes jeunes, avant 45 ans. Et s’il est de bon pronostic (99% de chances de guérison), il peut métastaser et se compliquer.
“Dépisté tôt, le traitement se résume à une étape : l’ablation du testicule malade (orchidectomie)”, résume l’Association Française d’Urologie (AFU). Toutes les fonctions testiculaires sont alors conservées, car le corps peut parfaitement fonctionner avec un seul testicule. L’aspect du testicule est également préservé grâce aux prothèses.
Pour beaucoup, le cancer du testicule permet alors de poursuivre la vie le plus normalement du monde. Comme Nicolas Cob, qui ajoute : “Je vis très bien. J'ai deux enfants, je peux faire l'amour avec ma femme sans problème. Ça ne remet pas en question l'homme que je suis, ni la potentielle virilité que je pourrais avoir. L'important, c’est d'arriver à surmonter ça, à grandir et devenir quelqu'un. En parler peut enlever un tabou, aider des garçons à en parler, libérer la parole, les appréhensions".
En revanche, s’il n’est pas dépisté tôt, les choses peuvent quand même se compliquer. “Les patients se verront proposer chimiothérapie, radiothérapie voire chirurgie lourde d’exérèse des masses résiduelles (ganglions abdominaux, cervicaux, thoraciques, ablation d’un segment du foie ou du poumon), rappelle le Dr Thibaut Murez, chirurgien urologue au CHU de Montpellier et responsable du comité des organes génitaux externes de l’AFU. Ces derniers traitements peuvent supprimer toute possibilité de fertilité naturelle.” Même quand l’issue est favorable, l’impact, physique et psychologique, ne doit pas être négligé. “J’invite vraiment les hommes, tous les hommes, après la puberté à se palper les testicules. On pourrait ainsi dépister précocement 90 % de ces cancers”, insiste le Dr Thibaut Murez. Procédez à cette autopalpation tous les mois, après la douche, un testicule après l’autre. Faites-le rouler lentement entre le pouce et l’index. Puis regardez-vous dans le miroir pour observer vos testicules. Si vous décelez un nodule ou une masse dure à la palpation, ou que vous notez un gonflement ou un aspect anormal, parlez-en à votre médecin sans tarder. Si vous ne savez pas comment faire, demandez conseil à votre médecin. Il existe aussi des vidéos ou des schémas bien ficelés sur Internet. Cancer des testicules : quelles conséquences sur la fertilité ?
L’auto-palpation : un geste simple qui sauve
Comment faire ?
Sources
Conférence de presse de l’association Française d’Urologie (AFU) https://www.urofrance.org/espace-grand-public/ du 6 novembre 2024.
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