Vous l’avez déjà très certainement expérimenté : si vous dormez mal ou peu, le jour qui suit est plus difficile. Vous êtes plus irritable, avez du mal à vous concentrer, pouvez être moins performant physiquement et intellectuellement. Mais vous pouvez aussi ne noter aucune différence une fois le cap du réveil passé, l'organisme étant capable de s’adapter à un événement aussi mineur qu’une nuit un peu agitée ! De la même façon, après une dispute, il nous faut généralement quelques minutes ou quelques heures pour retrouver notre calme, et donc un cerveau en parfait état de marche.
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Sommeil : 8 sons qui favorisent une nuit paisibleVous allez donc être étonné par les découvertes de ces scientifiques des universités Aalto et Oulu situées en Finlande et publiés dans la revue scientifique Plos Biology en octobre 2024.
“La qualité du sommeil, le niveau d’activité physique et la nature de nos interactions sociales affectent tous l’état de notre cerveau à différentes échelles de temps.”
Jusque-là personne n’avait étudié de près la “connectivité fonctionnelle du cerveau” face aux changements de notre environnement. Pour ce faire, cette équipe a suivi une femme pendant 133 jours, collectant des “données comportementales avec des smartphones et des objets connectés et effectué 30 examens d'imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf) mesurant l'attention, la mémoire, l'état de repos et les effets de stimuli naturels.”
Des effets sur le cerveau visibles jusqu’à 2 semaines
Les résultats sont étonnants : la connectivité du cerveau peut être affectée par ces événements quotidiens sur des temporalités bien différentes, de la seconde qui suit l’événement à des semaines après.
“Nos résultats suggèrent que les facteurs comportementaux, physiologiques et de style de vie sont corrélés à la connectivité cérébrale sur différentes échelles de temps, à court (< 7 jours) et à long terme (< 2 semaines)”, précisent les chercheurs.
Les troubles du sommeil plus particulièrement, peuvent avoir un impact sur le cerveau très éloigné dans le temps : “Nous trouvons des traces de comportement et de physiologie passés dans la connectivité cérébrale qui s'étendent jusqu'à 15 jours” après une mauvaise nuit détaillent encore les scientifiques.
Vers une prise en charge plus personnalisée des troubles du sommeil ?
Sommes-nous tous logés à la même enseigne ? Des travaux futurs devront le déterminer.
En attendant, ces recherches ouvrent la voie à des prises en charge mieux ciblées concernant les conséquences sur le quotidien des personnes confrontés à de réguliers troubles du sommeil. “Lier l’activité cérébrale aux données physiologiques et environnementales pourrait révolutionner les soins de santé personnalisés, ouvrant la voie à des interventions plus précoces et à de meilleurs résultats,” concluent les chercheurs finlandais.
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