maladie de Crohn, maux de ventre, transit, douleurs intestinalesIstock
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A l’époque, j’avais 47 ans et j'habitais Marseille. Je ne travaillais plus, je vivais avec mon mari et mes deux filles. Au début de l’année 81, j’ai commencé à avoir des maux de ventre. C’était par période, mais il y avait des crises de douleur aiguë. J’avais aussi des problèmes de selles, tantôt constipée, tantôt l’inverse. C’était irrégulier.

Ces symptômes sont arrivés progressivement, sans raison identifiée. Petit à petit, d’autres problèmes de santé ont commencé à apparaître. J’étais très fatiguée, et tous les soirs j’avais au moins 38 de fièvre. J’allais souvent me coucher très tôt. C’était vraiment une sale période…

J'étais inquiète, et mon mari aussi. Nous n’avons rien dit à nos filles, qui finissaient le lycée et entamaient leurs études à cette période. Ça a duré des mois et des mois, le diagnostic a mis presque un an à être établi.

J’ai d’abord eu plusieurs rendez-vous avec mon généraliste, qui a analysé mes selles et y a trouvé du sang. Il m’a alors orientée vers un gastroentérologue, plus spécialisé. Ce dernier a pratiqué une coloscopie et ils ont trouvé quelque chose, sûrement des polypes. En les analysant, les médecins m’ont alors trouvé une inflammation et des furoncles dans les intestins.

Les médecins n’étaient pas d’accord

C’est là qu’on m’a annoncé le diagnostic, au mois de décembre : c’était la maladie de Crohn. Je ne connaissais rien à cette pathologie. D’ailleurs, les médecins n’étaient même pas d’accord entre eux ! Mais mon généraliste et le gastroentérologue étaient sûrs de leur coup. En revanche, ils ne savaient pas ce qui avait pu causer cette maladie. Je crois qu’encore aujourd’hui, les causes de Crohn sont méconnues.

J’ai alors commencé à prendre les médicaments, de la salazopyrine, un anti-inflammatoire pour les intestins. C’était un traitement évolutif : la première semaine, j’ai pris un cachet par jour, puis deux, puis trois.

Arrivée à la troisième semaine, j’ai remarqué une anomalie génitale : toute la zone était devenue rouge, tirant même sur le violet. Je n’avais pas d’autre symptôme, ni douleurs ni démangeaisons, mais c'était tout de même inquiétant.

Tout est revenu à la normale d’un coup !

Je me souviens que c’était le lendemain de Noël, et j’ai appelé le docteur qui m’a reçue en urgence. Apparemment, j’avais fait une réaction allergique au médicament. Mon médecin m’a alors fait stopper le traitement immédiatement, et c’est là que le miracle s’est produit : non seulement les effets de l’allergie ont stoppé, mais ceux de la maladie de Crohn également. La médication, même inachevée, avait fonctionné.

Encore plus étrange : depuis ce jour, je n’ai jamais eu mes règles à nouveau. C’est comme si j'avais été ménopausée d’un coup à cet instant. Je ne saurai jamais avec certitude si c’est lié à la maladie, au traitement ou à l’allergie, mais j’imagine que oui…

J’ai continué un suivi régulier

C’était il y a 41 ans et depuis, je n’ai jamais eu aucun problème de la sorte à nouveau. J’ai dû faire des coloscopies tous les six mois, puis tous les ans, pendant des années. En revanche, encore aujourd’hui à 90 ans, je reste prudente et je surveille mon transit avec précaution. De plus, je ne peux plus prendre les médicaments de la même famille que la salazopyrine, dont l'aspirine.

Le corps médical n’a pas vraiment compris comment j’ai pu guérir si soudainement. D’ailleurs, même à notre époque, ils disent que certains patients peuvent s’en remettre, alors que d’autres, jamais. J’ai eu de la chance !

Sources

Témoignage de Ginette P., 90 ans.

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