Les 7 maladies ou les erreurs de diagnostic sont les plus frequentes

En Australie, un décès sur dix à l’hôpital est consécutif à une erreur diagnostique. Et chez nous ? Difficile de recenser le nombre de malades victimes d’une erreur de diagnostic, mais la Haute Autorité de Santé (HAS) semble prendre le problème à bras le corps. “Les erreurs diagnostiques sont fréquentes et peuvent entraîner des conséquences majeures pour le patient. Elles sont aussi à l’origine de coûts importants pour les systèmes de santé, indique ainsi la HAS dans son rapport. L’Organisation mondiale de la santé et des organisations nord-américaines comme l’AHRQ, la National Academy of Medicine et le National Quality Forum ont fait de l’excellence diagnostique un objectif prioritaire. Il est important que la France se mobilise aussi pour améliorer la sécurité diagnostique de ses patients.” 

Dans un long rapport publié ce mois de novembre 2024, la Haute Autorité de Santé dresse un état des lieux des causes d’erreurs de diagnostic et propose des recommandations pour les limiter. 

Les principales causes d’erreurs de diagnostic

La HAS liste quatre causes principales aux erreurs de diagnostic : 

Les facteurs liés à la maladie elle-même

Cette catégorie regroupe des causes variées comme des symptômes atypiques, une évolution rapide ou non attendue, des incohérences non expliquées ou une coïncidence non attendue, une “affection d’une spécialité autre que celle du médecin qui prend en charge le patient”, des résultats qui masquent ou ressemblent à ceux d’un autre diagnostic…

Les facteurs liés au patient

Parfois les patients taisent leurs symptômes ou ne se font pas suivre régulièrement… Il peut aussi arriver que la barrière de la langue ou que des problèmes de communication fassent perdre de l’efficience aux consultations. 

Les facteurs liés aux examens complémentaires

La HAS énumère dans ces causes : les examens non disponibles en raison de la géographie, de l’accès et du coût, les problèmes logistiques dans la planification ou l’exécution, les limitations liées aux tests faussement positifs/négatifs, les échecs de réalisation ou d’interprétation, les résultats ou interprétations douteux, les problèmes de suivi des tests (par exemple, résultats en attente). 

Les facteurs de stress

Ils concernent essentiellement les soignants et sont liés aux contraintes de temps mais aussi à la discontinuité ou à la fragmentation des soins. La HAS remarque également que les erreurs sont  favorisées car dans les pratiques médicales, les diagnostics “s’appuient beaucoup sur la mémoire des cliniciens.” 

Comment limiter les erreurs de diagnostic ? 

La HAS étudie plusieurs pistes comme la définition de normes pour le diagnostic des maladies de chaque spécialité, le développement d’outils de mesure qui permettraient de “cibler les situations où les erreurs diagnostiques sont les plus courantes et de mettre en place des actions d’amélioration”. 

L’Etat veut aussi “encourager les médecins, les patients et les familles à signaler les erreurs qu’ils rencontrent, centraliser les signalements et que soit organisée, à tous les niveaux du système de santé, la rétro-information des médecins pour permettre un cercle vertueux d’apprentissage.”

Formations, aides au diagnostic, outils d’auto-évaluation et systèmes d'alerte pilotés par l’intelligence artificielle dans les dossiers informatisés des patients pourraient aussi voir le jour. 

En attendant que la Haute Autorité de Santé mette en place de telles mesures, il n’est pas inutile de connaître les maladies les plus souvent sujettes aux erreurs de diagnostic. Sans remettre en question le professionnalisme des soignants, être informé de ces biais est primordial pour rester acteur de sa santé. 

Les cancers

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Les cancers avancent souvent à bas bruit et/ou génèrent des symptômes non spécifiques comme la fatigue ou la perte d’appétit. D’où de possibles erreurs de diagnostic. Les cancers les plus à risque d’erreurs ou les plus difficiles à diagnostiquer sont le cancer du pancréas,  le cancer du poumon, de la prostate et de la vessie. 

Les sarcomes

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Ces tumeurs solides que l’on trouve parfois sous la peau sont (trop) souvent confondues avec des kystes. Estelle Lecointe-Artzner, présidente de l’association Info Sarcomes explique ainsi dans un article paru dans Rose Magazine : « Trop de malades, d’abord pris en charge par des médecins non spécialisés (voire des chirurgiens esthétiques) se sont fait retirer une “boule”, liposucer une masse de graisse jugée gênante ou disgracieuse, drainer un hématome “persistant”. Certaines personnes ont même été traitées pour un sarcome qu’elles n’avaient pas, sans qu’aucune démarche permettant d’écarter ou de confirmer le diagnostic de sarcome n’ait jamais été entreprise en amont ! »

L’accident vasculaire cérébral (AVC)

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L’AVC, surtout quand il touche les plus jeunes ou les femmes (alors que c’est la première cause de mortalité chez les femmes), n’est pas toujours bien identifié. C’est d’autant plus ennuyeux que chaque minute retardant la prise en charge compte double ou triple ici. Un retard diagnostic peut être à l’origine de séquelles graves. 

L’infarctus du myocarde

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Là encore, et notamment parce que les symptômes diffèrent chez les femmes (on vous en avait parlé ici) ou que les médecins sous-estiment le risque cardiovasculaire chez les femmes, les erreurs diagnostiques sont nombreuses. L’association Agir pour le Cœur des Femmes rappelle que “le tableau atypique de présentation initiale conduit ces femmes dans un circuit d’errances diagnostiques et de retard de traitements.” Les femmes elles-mêmes ont tendance à minimiser leurs symptômes et à ne pas repérer les signes (essoufflement à l’effort par exemple).   

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L’embolie pulmonaire

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En juin dernier, l’hôpital de Châteaudun en Eure-et-Loire a été condamné pour avoir diagnostiqué une crise d’asthme sévère à une jeune patiente, malheureusement décédée quelques jours plus tard d’une embolie pulmonaire. Des cas similaires sont rapportés dans les pages de Faits Divers plus ou moins régulièrement. De fait, cette maladie peut être confondue avec d’autres maladies et ses symptômes (gêne respiratoire, angoisse, douleur thoracique…) ne sont pas toujours spécifiques. 

Compression de la moelle épinière

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Les signes possibles d’une compression de la moelle épinière (ou compression médullaire) sont la douleur au nouveau du dos, la perte musculaire ou de force, la sensation d’anesthésie… Pourtant ces signes ne permettent pas toujours le bon diagnostic. 

Abcès vertébral

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Ce type d’abcès est selon le rapport de la HAS la pathologie qui affiche le plus haut taux d’erreurs de diagnostic : 62 % ! 

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