Deux chirurgiens au service de la vue des patients Crédit : Institut Voltaire
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Alors que de plus en plus de personnes sont touchées par la myopie, l'Organisation mondiale de la santé prévoit que 50 % de la population mondiale souffrira de cette déficience d’ici 2050. Pourtant, les Français sont pour beaucoup réticents à la chirurgie réfractive par peur entre autre de perdre la vue. En plein cœur du 11e arrondissement de Paris, un institut d’ophtalmologie cherche à supprimer cette crainte. À première vue, l’endroit semble calme et sans activité. Pourtant, dès le pas de porte franchi, le sourire rayonnant des deux secrétaires dégage une ambiance apaisante. "Bonjour monsieur, je vous laisse vous installer, le médecin va venir vous chercher", dit l’une d’elles à un patient.

Les chirurgiens Romain Nicolau et Camille Rambaud ont un objectif, améliorer la qualité de vie des personnes atteintes d’une baisse de l’acuité visuelle. "Aujourd’hui nous avons du recul sur cette chirurgie qui présente de nombreux avantages. C’est notre spécialité, nous ne faisons que ça toute la journée depuis plus de 10 ans", rassure le Dr Camille Rambaud.

Cet institut créé par ces deux chirurgiens passionnés a vu le jour en 2022. "Nous souhaitions proposer un centre de chirurgie laser dans l’est parisien qui en était dépourvu", raconte le Dr Romain Nicolau. En effet, auparavant pour se faire opérer de la myopie ou de la cataracte, il fallait se rendre dans les arrondissements de l’Ouest de Paris, ce qui constituait un frein pour de nombreux patients.

"Lors de la première consultation, les patients posent toutes les questions qui leur traversent l’esprit. Nous leur expliquons exactement les différentes techniques en fonction de leur quotidien et de leur besoin et les moyens de prise en charge financière"

Et les freins, le Dr Nicolau et le Dr Rambaud en font leur combat. "Nous sommes un des pays d’Europe qui pratiquent le moins cette chirurgie alors que la balance bénéfice - risque penche très franchement vers les bénéfices aujourd’hui. Il n’est pas possible de perdre la vue. C’est comme prendre l’avion, tout est tracé et le laser ne peut pas se tromper", précise le Dr Rambaud. "Il y a je pense une méconnaissance des techniques de chirurgie réfractive qui fait peur", déplore le chirurgien.

Pour combattre cette crainte, les deux spécialistes misent tout sur l’information. "Lors de la première consultation, les patients posent toutes les questions qui leur traversent l’esprit. Nous leur expliquons exactement les différentes techniques en fonction de leur quotidien et de leurs besoins et des moyens de prise en charge financière", explique le Dr Nicolau. Les patients saturés de renseignements rentrent alors à leur domicile avec 15 jours de réflexion obligatoire afin d’être certains de faire le bon choix. Cette chirurgie présente un coût important, d'environ 3000 euros. "C’est un temps nécessaire pour laisser la possibilité à d'autres questions de surgir avant l’intervention".

Un espace calme à la lumière chaleureuse

En ce lundi matin, l’institut semble vide. Une patiente séjourne patiemment dans la salle d’attente. Un calme voulu par les chirurgiens. "Une chirurgie qu’elle soit ambulatoire ou non, qu’elle dure six heures ou 10 secondes, induit de l'anxiété. Pour la limiter, nous avons mis en place un parcours qui permet de porter toute notre attention sur le patient, de l’entrée jusqu’à la sortie du centre, afin que la peur n’ait pas le temps de s’installer", soulignent les médecins.

Après avoir décrypté les supports d’information disposés à l’entrée de l’institut, une infirmière accompagne le patient dans une première salle. Une blouse, un masque et un fauteuil confortable l’attendent. La soignante très rassurante applique quelques gouttes d’un produit anesthésiant dans son œil. Dans quelques minutes, la myopie aura dit son dernier mot.

Le Dr Nicolau ouvre la seconde porte qui laisse entrevoir deux appareils avec une sorte de brancard. "Il existe trois techniques de laser, le Lasik, le transPKR et le Smile. En fonction de la pathologie du patient, de sa correction, de ses antécédents et de ses habitudes de vie, nous choisissons la technique qui correspond le mieux à ses attentes", explique le chirurgien.

Un espace calme à la lumière chaleureuse

Les yeux rivés sur le médecin, le corps allongé avec la tête calée pour ne pas bouger, le patient est sur le point de dire adieu à sa myopie. Le professionnel de santé lui positionne un écarteur de paupières pour ne pas cligner des yeux. "Le premier laser dure 8 secondes. À cet instant, le noir apparaîtra, mais c’est tout à fait normal", précise-t-il. Sans que le patient n'ait besoin de bouger, le second laser fait son apparition pendant 10 secondes. "Contrairement aux autres méthodes, le Smile est peu invasif. Au lieu de découper l’ensemble de la cornée, elle extrait un minuscule disque de tissu", explique le chirurgien. À peine le temps d'entamer une conversation que l’intervention est déjà terminée.

Un espace calme à la lumière chaleureuse

Il se passe à peine une heure entre le début dans l’institut et la sortie du patient

Debout sur ses deux jambes, le patient passe alors la troisième porte qui donne sur une salle de repos. Assis confortablement, il reste en observation 20 minutes avant de pouvoir rentrer à son domicile. "Avec la technique Lasik, utilisée pour traiter toutes les pathologies oculaires et le Smile qui traite uniquement la myopie et l’astigmatie, le patient peut reprendre son travail dès le lendemain. Avec le TransPKR, c'est un peu plus long mais l'arrêt dépasse rarement cinq jours d'arrêt de travail", explique-t-il.

Comme n’importe quel traitement, des effets secondaires peuvent survenir. "Le plus courant est la sécheresse oculaire mais il existe de nombreux traitements. La conduite de nuit peut être plus difficile. Le patient peut alors prendre des lunettes durant le transport", explique le Dr Rambaud.

"La sensation de grain de sable dans les heures qui suivent, la fatigue et une légère douleur est normale. Avec le TransPKR, le patient peut ressentir une fluctuation visuelle qui disparaîtra en deux à trois semaines. S’il n’est pas satisfait du résultat, il est tout à fait possible de faire des retouches", conclut le chirurgien.

Les 20 minutes de surveillance sont écoulées. "J’ai l’impression d’avoir fait une séance de spa", explique le patient. Après avoir salué les secrétaires, il quitte l’institut en abandonnant derrière lui sa myopie.

Sources

Reportage à l'institut Voltaire dans le 11ème arrondissement de Paris

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