Il est devenu de plus en plus rare d’écrire à la main : les ordinateurs sont aujourd’hui omniprésents, dans les bureaux comme dans les universités et les écoles. Il est en effet plus pratique et plus rapide de taper des mots que de les écrire avec un stylo. Néanmoins, ce n’est pas la meilleure option pour la santé cérébrale. En effet, l’écriture manuscrite améliore davantage l’orthographe et la mémoire, d’après plusieurs études.
Écriture manuscrite : une connectivité cérébrale bien plus élaborée
Afin de comprendre comment le fait d’écrire des lettres à la main améliore la connectivité cérébrale, des chercheurs norvégiens ont observé l’action des réseaux neuronaux pendant l’écriture manuscrite, puis tapée à l’ordinateur. “Nous avons démontré que lorsque l’on écrit à la main, la connectivité cérébrale est bien plus élaborée que lorsque l’on tape à l’ordinateur, résume l’une des autrices de l’étude, la professeure de neuropsychologie Audrey van der Meer. Son travail a été publié dans la revue scientifique Frontiers in Psychology le 26 janvier 2024.
“On sait qu’une connectivité cérébrale si étendue est cruciale pour la formation de la mémoire et pour l’encodage de nouvelles informations. De ce fait, cela est bénéfique pour l’apprentissage”, poursuit la professeure Audrey van der Meer.
Pour arriver à ces conclusions, les scientifiques ont collecté des données issues d’électroencéphalogrammes faits sur des étudiants à l’université. Ils leur ont demandé d’écrire à la main et de taper à l’ordinateur. Lorsqu’ils écrivaient à la main, ils le faisaient avec un stylo connecté sur une tablette. Lorsqu’ils tapaient, ils n’utilisaient qu’un seul doigt. Des électroencéphalogrammes à haute densité ont permis de mesurer l’activité électrique dans leur cerveau grâce à 256 petits capteurs maintenus dans un filet et placés sur leur crâne.
La formation des lettres à la main mobilise davantage les sens
Les chercheurs ont ainsi réalisé que la connectivité dans différentes zones du cerveau augmentait lorsque les participants écrivaient à la main, mais pas quand ils tapaient sur un clavier d'ordinateur. “Nos résultats suggèrent que l’information visuelle et l’information du mouvement obtenues, précisément, via le contrôle des mouvements de la main lors de l’écriture au stylo, contribuent considérablement à la connectivité cérébrale qui favorise l'apprentissage”, développe Audrey van der Meer.
“Nous avons prouvé que les différences en matière de connectivité cérébrale sont liées à la formation minutieuse de lettres à la main, qui mobilise davantage les sens”, poursuit la professeure en neuropsychologie. À l’inverse, le simple fait de presser les touches d’un ordinateur avec le même doigt est moins stimulant pour le cerveau. “Cela explique également pourquoi les enfants qui ont appris à écrire et à lire sur une tablette peuvent avoir des difficultés à différencier les lettres qui sont le miroir l’une de l’autre, comme ‘b’ et ‘d’. Littéralement, ils n’ont pas ressenti dans leur corps ce que cela fait de produire ces lettres”, conclut la professeure van der Meer.
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